La centrale thermique de Jerada estampillée «made in Russia» ? Lors de la rencontre du Conseil arabo-russe, tenu à Casablanca en début de semaine, les russes ont en effet fait part de leur intérêt pour décrocher le marché lancé par l'ONE pour les travaux d'extension de la centrale thermique de Jerada. C'est concrètement, le holding russe Atomenergomash, leader dans le domaine de la mise au point et l'élaboration de solutions technologiques dans le secteur des énergies atomiques et thermiques, qui a fait part de son intention de «remporter l'appel d'offres lancé par l'ONE» dans ce sens. Le marché pour lequel l'opérateur a donc soumissionné consiste en la construction d'un nouveau groupe dans la centrale de Jerada et ce, pour doter la station d'une capacité de 300 MW supplémentaires. Le marché «prévoit la réalisation d'un cycle de travaux complet comprenant la conception, la fourniture du matériel et des équipements, la construction, les essais et la mise en place d'un nouveau groupe de 300 MW fonctionnant au charbon vapeur», a précisé à ce titre Borit Arseev, directeur commercial de Atomenergomash. Il faut dire que l'ambition des Russes est bien grande. Au-delà de ce que l'ONE ambitionne de réaliser, la proposition du leader Atomenergomash apporte son lot de «perfectionnements». Il prévoit, en effet, de multiplier la capacité actuelle de la station fois 6 pour la porter à 975 MW. Pour ce faire, le groupe annonce qu'il est prêt à lancer un programme de reconstruction des trois tranches de 50 MW déjà existantes et augmenter la puissance de chacune d'elle à 225 MW. Et si les prédispositions de l'opérateur sont aussi prolifiques, c'est que le jeu en vaut la chandelle. Selon les premières estimations, les investissements totaux relatifs à ce projet sont estimés à 1,5 milliard d'euros. Par ailleurs, l'intérêt donné par les pouvoirs publics au développement des infrastructures énergétiques dans d'autres régions du royaume ne laisse pas non plus le holding indifférent. Selon le top management, un autre projet intéresse particulièrement le groupe. Il s'agit de la centrale thermique à schistes bitumineux de Tarfaya dont la capacité à développer est de 100 MW. «Nous faisons partie d'un groupement de sociétés russes et internationales qui ont annoncé leur participation à ce projet» ajoute-t-on auprès de l'opérateur russe. Ce groupement de sociétés figure même sur la liste des prestataires pré-qualifiés pour l'attribution de ce chantier. Pour rappel, il s'agit d'un projet pilote pour le secteur des énergies alternatives, qui devrait être suivi par d'autres du genre. Ce sont donc de grandes ambitions que nourrit Atomenergomash pour un secteur qui est appelé à jouer le rôle de locomotive de l'économie nationale, notamment avec la concrétisation du plan solaire marocain.