L'attentisme régnant depuis quelques semaines a fini par dégoûter les Marocains. Même les plus modérés commencent à douter de l'existence d'un radar politique et se demandent pourquoi la visibilité économique est quasi nulle ! Dans cette ambiance pesante, toutes les questions et les inquiétudes sont légitimes. En effet, que faut-il comprendre quand des négociations de colmatage des brèches gouvernementales durent des mois sans aboutir, que le chef de gouvernement se soucie si peu du facteur temps, que les marchés publics sont presque à l'arrêt, que l'Etat paie ses fournisseurs au compte-gouttes, que les opérateurs économiques sont aux abois et que les responsables publics sont aux abonnés absents. Quoi que l'on dise sur la situation macro-économique et même si certains ministres se réjouissent d'une éventuelle amélioration des indicateurs, force est de constater qu'un air de déprime sans précédent plane sur les citoyens, comme sur les hommes d'affaires. Benkirane, qui a choisi d'aller à New York pour un quart d'heure de gloire à la tribune des Nations-Unies, aurait mieux fait de décliner sa nouvelle majorité et annoncer la feuille de route de son mi-mandat. L'opinion publique a besoin de visibilité et c'est justement ce qui fait défaut à cet Exécutif qui ne fait que prêcher une démarche anticipative et de proximité. Citoyens, hommes d'affaires et investisseurs étrangers doivent-ils continuer à prendre leur mal en patience ? Si oui, jusqu'à quand et à quel prix ?