Capital Intelligence (CI) met les bouchées doubles pour évaluer le système bancaire marocain. Quelques jours à peine après l'annonce du maintien de la notation du Crédit du Maroc, l'agence de notation vient d'analyser un autre établissement bancaire, en l'occurrence la BMCI. Pour cette dernière, la note à long terme en monnaie étrangère a été confirmée à «BBB-» tandis que la cote de devises étrangères à court terme est ressortie à «A3» avec une perspective «stable». Dans le même temps, Capital Intelligence a confirmé la notation financière de la banque à «BBB-». Cependant, contrairement au Crédit du Maroc, les perspectives financières de BMCI se sont améliorées, passant de stables à positives, reflétant ainsi l'amélioration continue du profil financier. «BMCI affiche un profil financier solide, soutenue par une franchise de bonnes affaires dans le secteur bancaire marocain, notamment liées au segment du financement des entreprises et une présence accrue dans la banque de détail», notent les consultants de Capital Intelligence. Par ailleurs, en plus du soutien appuyé de son actionnaire majoritaire, BNP Paribas, BMCI bénéficie également d'une appréciation positive de la part de l'agence de notation quant à la qualité des actifs. Ceci reflète ainsi un niveau gérable de prêts non performants (PNP) et une très bonne couverture de provisionnement. «Le défi pour BMCI sera de maintenir la qualité des actifs de prêt face à un environnement économique légèrement plus faible en 2011», préviennent les experts de CI. Ceci dit, ces derniers soulignent que la situation capitalistique de la BMCI est solide et laisse prévoir une croissance modérée du bilan pour l'avenir. Le profil de liquidité est quant à lui qualifié de suffisant, en raison notamment de la légère baisse des prêts et l'augmentation modérée des dépôts de la clientèle. Pour rappel, le dernier exercice des publications financières au titre de l'année 2010 a fait ressortir une croissance limitée à 2,0 %, s'établissant à 52,6 MMDH des crédits à la clientèle distribués par la banque, dont 74,8% provenant de l'activité agrégée, laquelle recouvre une hausse de près de 6% des crédits immobiliers à 13 MMDH, atténuée néanmoins par un retrait de près de 4% des crédits à l'équipement à 8,4 MMDH. De leur côté, les ressources clientèle consolidées augmentent de 3,2% à 42,6 MMDH drainées à 98,4% par la banque de distribution. Cette progression est consécutive au renforcement de 8,5% des comptes à vue créditeurs à 24,2 MMDH et ce, en dépit de l'affaissement de 6,1% des dépôts à terme à 10,7 MMDH. Le taux de transformation de la banque se fixe en conséquence à 93,8%, contre 95,3% en 2009.