La Banque Centrale Populaire vient de passer sous le «scan rating» de Capital Intelligence (CI), l'agence internationale de notation des institutions de crédits. Pour BCP, CI confirme ainsi sa note en «Devises étrangères» à BBB-, sur le long terme, ainsi qu'à A3 sur le court terme. Ces ratings s'affichent au même niveau que les banques Attijariwafa bank et BMCI, ayant fait l'objet du même rating il y a un peu plus d'une semaine. Cela correspond aussi au plafond de rating, dont peuvent bénéficier des organismes privés, au vu de la notation souveraine attribuée actuellement au Maroc. L'agence a également maintenu la note «Support» à 2 points pour cette même banque. Toutefois, sur le plan de la «Solidité financière», Capital Intelligence attribue à la banque un rating de BBB-. Prise dans l'ensemble, cette note s'apprécie ainsi sur la «Négative». Cette situation reflète une éventuelle hausse de pression sur la BCP, provoquée par des prêts non-performants, dans un contexte de léger resserrement de l'économie marocaine. La croissance 2010 du pays est en effet prévue à un niveau en dessous de la barre de 4%. A cela s'ajoute l'impact négatif provoqué par des marchés à l'export plus faible, particulièrement vers le continent européen. Malgré cela, BCP affiche un taux de liquidité très élevé qui résulte des dépôts interbancaires provenant des banques régionales, en plus des cash et autres dépôts avec Bank Al-Maghrib. Côté rentabilité, la BCP a amélioré son niveau en 2009, soutenu par le cumul de profits, avec ou sans intérêts, suite à une croissance du livret de crédit de la banque marocaine. Capital Intelligence souligne que «le taux élevé de croissance des prêts devrait être surveillé comme un portefeuille en maturité dans la sphère économique nationale». Capital renforcé Parallèlement, l'agence note une récente amélioration dans le capital de l'institution bancaire, grâce à une augmentation de niveau 1 et niveau 2 du capital, justifiant la position globale de BCP à la troisième place du secteur bancaire. Avec un peu plus de trois millions de clients en 2009, la plupart étant enregistrés auprès des coopératives régionales de la BCP. Il relève du Groupe Banque Populaire et est détenu majoritairement (à hauteur de 45%) par l'Etat marocain, l'autre part de 22% appartenant aux 11 coopératives régionales de la banque. Pour 2009, la banque a clôturé l'exercice par des performances appréciables, grâce à une dynamique commerciale qui lui a permis de consolider sa position de leader au sein du système bancaire marocain. C'est ainsi que le résultat net social du Crédit Populaire du Maroc (Banque Centrale Populaire + Banques Populaires régionales) a enregistré une croissance de 8% par rapport à fin 2008, en s'élevant à 2,7 milliards de DH. Quant au groupe, il détient aussi de nombreuses participations dans plusieurs sociétés, référencées surtout dans les services financiers, aussi bien au Maroc qu'à l'étranger. Des «élèves» ex aequo La BCP est la troisième banque à passer sous la loupe de Capital Intelligence (C.I). Quelques jours plus tôt, l'agence internationale de notation des sociétés de crédit avait aussi émis ses appréciations sur les activités de Attijariwafa bank et BMCI. Pour la première institution financière, l'agence de rating confirme la note en «Devises étrangères» à BBB-, sur le long terme, ainsi qu'à A3 sur le court. Sur le plan de la «Solidité financière», Capital Intelligence attribue à la banque marocaine la note de BBB. Quant à la BMCI, du groupe BNP Paribas, Capital Intelligence lui décerne la note de BBB-, en rating «Devises étrangères», pour le long terme, et A3 sur le court terme. Quant à la «Solidité financière», l'agence internationale de rating note la banque avec BBB-, maintenant sa notation «Support» à 2 points. Les analystes de Capital Intelligence tablent ainsi sur une solidité d'ensemble du profil financier de l'enseigne bancaire. Ces égalités de rating nous renseigne sur l'homogénéité et la stabilité du secteur bancaire national, dans un contexte de reprise économique encore très relative.