DLR, centre allemand pour l'aéronautique et l'aérospatiale, évalue la possibilité de créer un centre de recherche sur l'énergie solaire au Maroc. Il sera implanté à Ouarzazate, lieu du déploiement du plan solaire piloté par Masen. Contactée, l'agence marocaine pour le développement de l'énergie solaire confirme l'information.«DLR a effectivement été recruté par Masen pour la mise en place d'une plateforme de recherche», explique Nabil Saimi, directeur de la coopération internationale à Masen. Ceci rentre dans le cadre des missions de l'agence marocaine en tant qu'acteur fédérateur en charge du déploiement du plan solaire marocain dans sa phase relatif à l'installation de plateformes de recherche et développement aidant à maîtriser et faire évoluer les technologies solaires. En fait, ce centre de recherche dont les études de faisabilité sont en cours, a été prévu depuis le départ par le plan solaire marocain. Ce n'est que cette année que le projet a été activé en confiant au centre allemand pour l'aéronautique et l'aérospatiale la mission de consultance. L'objectif derrière est la mise en place d'une plateforme de recherche & développement qui permette au Maroc de développer des compétences locales en matière d'énergie solaire. Mais pas seulement. Il est également question de mettre en place à long terme une industrie de l'énergie solaire compétitive. Puisque tout le monde s'accorde sur le fait que la technologie CSP (centrale solaire thermodynamique), adoptée par le Maroc, est plus coûteuse que le photovoltaïque. Si les responsables au Masen ont préféré ne pas communiquer sur le budget nécessaire à ce projet, ils affirment, par contre, qu'il est encore en phase d'étude. «Nous espérons terminer les études de faisabilité d'ici la fin de l'année pour attaquer les autres phases», explique Nabil Saimi. Ainsi, DRL en charge de ces études doit déterminer le positionnement stratégique de ce centre de recherche pour le différencier des autres déjà existant. L'idée est d'en faire un centre pratique qui serve directement les industriels avec une infrastructure intégrée permettant aux développeurs de passer de la phase de prototype à celle de l'industrialisation. Une fois cette phase achevée, Masen et son partenaire s'attaqueront à la deuxième partie relative au benchmark international et à la définition du business modèle. Enfin, la troisième et dernière phase consistera en la mise en place des aspects fonctionnels et opérationnels du projet. «Pour l'heure le choix technologique qui sera adopté par ce centre n'est pas encore défini», nous confie-t-on à Masen. Aussi, la date d'opérationnalisation de ce centre n'est pas encore connue. «La réalisation de ce type de centre peut prendre des années, le centre d'Alméria a 25 ans et n'est pas encore tout à fait finalisé», avance le directeur de la coopération internationale à Masen. Ce qui prend le plus de temps, selon notre source, c'est la mise en œuvre technologique puisque Masen ne peut pas assumer seul l'apport technologique. Donc, il devra trouver les partenaires qui l'accompagneront à ce niveau. C'est dans ce sens que l'expertise de DLR est primordiale pour la réalisation de ce centre de recherche et de test. Grâce à ses nombreuses années de coopération avec son partenaire espagnol, CIEMAT, DLR a acquis une expérience importante dans la construction et l'exploitation conjointes de plateformes solaires. L'exemple de la plateforme d'Almeria est édifiant. Mais ce n'est pas la seule plateforme développée par le centre allemand pour l'aéronautique et l'aérospatiale. DLR a mis en place ses propres infrastructures de recherche et d'expérimentation à l'image de la tour solaire de Cologne et ou encore de Jülich. L'expertise de DLR est essentiellement orientée vers la technologie CSP. Une technologie pour laquelle a opté le Maroc pour l'essentiel de son projet solaire. DLR-Masen : un partenariat signé en 2011 Le partenariat entre l'agence marocaine Masen et l'institut allemand DLR a été scellé lors de la 2e édition des Assises de l'Energie en 2011. Il s'agit d'un accord général de coopération, rentrant dans le cadre du projet enerMENA, qui a pour but de réglementer la coopération entre les deux parties concernant les infrastructures de Recherche & Développement et les activités de recherche conjointes dans le domaine de l'énergie solaire, ainsi que la conception et l'amélioration des équipements de technologie solaire et la mise en œuvre d'installation pilote CSP.