Le ministre Douiri vient d'effectuer une visite de travail les 2 et 3 juillet à Berlin (Allemagne) à la tête d'une importante délégation. Un partenariat énergétique bilatéral a été conclu à cette occasion. Objectif : le développement des investissements dans le domaine des énergies renouvelables… 4 % de la production électrique provient du solaire en Allemagne, sachant que la capacité d'installation était estimée à 27 GW en 2011 contre 7 GW en 2009. L'appétit des Allemands pour les énergies renouvelables se confirme avec la conclusion de partenariats stratégiques avec le Maroc. C'est ainsi qu'une déclaration d'intention commune pour la mise en place d'un partenariat énergétique bilatéral a été signée au début de semaine en Allemagne par Fouad Douiri, ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement et Philipp Rösler, ministre fédéral de l'Economie et de la technologie. Un accord global Cet accord d'envergure porte sur la mise en place « d'un partenariat énergétique général englobant la sécurité de l'approvisionnement énergétique et la protection de l'environnement, le développement des investissements de droit privé et la mise en place de conditions cadres visant à promouvoir l'utilisation accrue d'électricité produite à partir d'énergies renouvelables », rapporte un communiqué du département de tutelle. L'intérêt sans cesse croissant de l'un des leaders mondiaux des énergies renouvelables (ER) est motivé par ses ambitions d'atteindre 20 % d'énergie verte à l'horizon 2020. D'autant plus réaliste que le deuxième exportateur mondial, ayant perdu la palme au profit des chinois, compte se désengager de son programme nucléaire en 2022 en procédant à la mise à l'arrêt de ses 17 centrales qui assurent la production de 23 % de son énergie électrique. Le déficit énergétique engendré sera donc comblé par les énergies de demain. Et ce n'est pas un hasard que le consortium Desertec Industrial Initiative (DII), projet pharaonique, entreprend d'alimenter l'Europe à partir de centrales solaires gigantesques implantées dans le désert de la région MENA. Les premières concrétisations sur le terrain de cet investissement titanesque furent sur le sol marocain, en l'occurrence la station de Ouarzazate. Les Allemands ont manifesté leur intérêt pour la première tranche de la centrale solaire à Ouarzazate, dans le cadre du consortium international ayant soumissionné à cette occasion. Sans parler du soutien financier de la banque allemande publique Kreditanstalt für Wiederaufbau (KFW). Direction plein sud Leur engouement pour le solaire marocain émane du fait que seulement 4 % de la production électrique provient du solaire. Sachant que la capacité d'installation était estimée à 27 GW en 2011 contre 7 GW en 2009. Quoi de plus frappant : la capacité d'installation avait été donc multipliée par 4 en l'espace de 3 ans. L'initiative allemande se veut un cas d'école. D'où son orientation vers plus de coopération énergétique avec les pays du Sud en général et le Maroc plus particulièrement. Mais ce qu'il faut retenir dans ce genre d'association économique c'est que la compétitivité du prix joue un rôle majeur. La production des ER dans les pays du sud coûte 4 à 5 fois moins chère qu'en Europe. Encore faut-il qu'une production régulière, sécurisée et permanente soit garantie. C'est là où réside d'ailleurs le vrai challenge. Le nouvel accord de partenariat maroco-allemand se penche en anticipation sur cette question. Le communiqué ajoute aussi que l'accord se porte bien de volets ayant trait à l'échange d'informations sur la production d'énergies à base de sources renouvelables, à l'efficacité énergétique, l'aide à la recherche de solutions de financement ou encore l'intégration industrielle. Figurent également parmi les actions attendues le renforcement des liens entre les institutions scientifiques et techniques du secteur énergétique des deux pays, notamment pour identifier les projets de coopération entre le centre aérospatial allemand, (DLR) et l'Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN). * Tweet * * *