Réforme constitutionnelle, régionalisation avancée, reconfiguartion de la carte politique... le Maroc est en ébullition. C'est dans ce contexte que le CJD (Centre des jeunes dirigeants) a tenu la semaine dernière la 5e édition de son Forum politique. C'est l'occasion, pour ce groupement de futurs leaders, de se projeter au devant de la scène et de se positionner en tant que force de proposition, notamment pour des partis politiques en mal de programmes. Un constat confirmé par son président national, Driss Belkhayat, «le CJD cherche à jouer son rôle et à s'imposer en tant que force de proposition». Le Forum politique cette année est très particulier et les organisateurs lui ont choisi comme thématique «Réformes inachevées, propositions pour construire un Maroc compétitif et performant». Les débats ont été axés sur les thèmes de la gouvernance, du climat des affaires, de la régionalisation avancée, de la R&D et de l'innovation. D'habitude, ce forum s'organise à la veille des élections et se veut une rencontre pour exposer aux partis politiques les attentes des jeunes dirigeants. Cette année, le CJD a changé de formule, au niveau du timing et de la démarche. Cette décision est venue suite aux événements que connaît le pays. Le CJD a jugé utile d'organiser le forum en cette période, afin que les partis politiques puissent prendre en considération leurs propositions lors de l'élaboration des programmes électoraux. «Le contexte politique et économique a beaucoup changé. Actuellement, nous assistons à un grand débat national, où tous les acteurs économiques et politiques apportent leurs propositions. Le CJD, qui est depuis longtemps considéré comme mouvement apolitique ne fait donc que s'adapter à son environnement», explique Omar Benaicha, membre du CJD. Dans le cadre de ce changement de démarche pour cette 5e édition, le mouvement a préparé 13 propositions. À qui s'adresse cette offre ? Tous les partis sont-ils concernés ? «Nous n'avons invité que les trois partis les plus influents dans le paysage politique, le PPS, qui représente la gauche, le Parti de l'Istiqlal qui représente la droite et le RNI pour le centre», ajoute Omar Benaicha. Il faut dire que les membres du CJD ne prétendent avoir aucune finalité derrière ce changement, hormis le développement du pays. «Le CJD devait taper du poing sur la table depuis longtemps. En effet, pour être une force de proposition sur le plan économique au Maroc, il est difficile de se détacher de la politique», soutient Driss Belkhayat. Cette démarche n'est pas isolée. Elle découle de la nouvelle vision de ce groupement et de ses ambitions pour le nouveau Maroc. D'ailleurs, nous apprenons par le biais de Belkhayat que le mouvement est en phase de préparation d'un livre sur les perspectives à venir. Il faut dire que le CJD associe actuellement 120 jeunes dirigeants d'entreprise, et ambitionne d'atteindre 200 membres dans les cinq années à venir. Le but est de devenir plus présent sur la scène économique et plus représentatif des jeunes entrepreneurs marocains, afin d'exploiter davantage son savoir-faire en matière de lobbying.