«À l'instar des précédents bilans actuariels annuels, celui réalisé pour l'exercice 2012 confirme la pérennité du régime de la CIMR au-delà de l'horizon de projection qui s'élève à 60 ans», relève Khalid Cheddadi, président directeur général de la CIMR. La projection du fonds de prévoyance réalisée dans le cadre de ce bilan répond aux deux critères de pérennité fixés par la charte de pilotage (voir aussi page 2). Le fonds est ainsi constamment positif sur la durée de projection et la courbe de projection est ascendante en fin de période. La situation s'est légèrement améliorée par rapport à celle de 2011. Les tests de sensibilité réalisés sur le bilan actuariel 2012 montrent que le régime reste pérenne, même avec un taux de rendement de 5%. Aussi, «en pleine crise financière, nous assistons à une forte progression de la réserve de prévoyance du régime de la CIMR. En années de prestation, cette réserve s'établit à plus de 8 années et demi», ajoute le PDG. Le montant de la réserve de prévoyance s'élève pour sa part à 28,44 milliards de DH à fin 2012, soit une augmentation de 14% par rapport à 2011. Une progression de 5% des actifs cotisants En 2012, la CIMR a enregistré l'adhésion de 781 nouvelles entreprises au profit de 7.424 affiliés. Ces adhésions portent le nombre total des entreprises adhérentes à la CIMR à 5.385 entreprises, enregistrant une augmentation de 9% par rapport à 2011 et celui des salariés affiliés à 552.341, répartis entre actifs cotisants, au nombre de 297.817 et ayants droit, au nombre de 254.524. Le nombre d'actifs cotisants a quant à lui progressé de 5% par rapport à 2011, dépassant largement l'hypothèse retenue pour l'élaboration du bilan actuariel annuel, qui fixe l'évolution minimale annuelle du nombre d'actifs à 0,5% pour assurer le maintien de l'équilibre du régime. Aussi, l'année dernière, 143.322 personnes ont bénéficié d'une pension de retraite CIMR parmi lesquels 9.050 nouveaux allocataires directs. Un excédent d'exploitation en hausse de 14,3% L'excédent d'exploitation de la CIMR a connu une progression de 14,3% à fin 2012 par rapport à l'exercice précédent et s'est élevé à 3,59 MMDH contre 3,14 MMDH en 2011. Les produits techniques hors reprise d'exploitation ont totalisé 5,99 MMDH en 2012, marquant ainsi une progression, par rapport à 2011 de 15,6%, dont 5,28 MMDH au titre des contributions collectées, réparties entre contributions patronales, à hauteur de 2,98 MMDH et cotisations salariales, à 2,3 MMDH. Les contributions, augmentées des produits du patrimoine hors charges financières, qui se sont élevés pour leur part à 1,79 MMDH et des produits exceptionnels, totalisent 7,99 MMDH. Quant au total des charges, il s'est élevé à près de 4,4 MMDH en 2012, dont 3,36 MMDH au titre des prestations servies et 85 MDH au titre des frais généraux et pertes et profits. Hors frais exceptionnels, le ratio des frais de gestion s'est établi à 1,37%, contre 1,46% lors de l'exercice précédent. Par rapport au total des produits (produits de patrimoine nets de charges et de provisions correspondantes compris), ces frais représentent 1,06% contre 1,11% lors de l'exercice précédent. Enfin, le total des réserves de la CIMR s'est élevé à fin 2012, à 28,44 MMDH, en augmentation de 14,45% par rapport à 2011. Bourse, «c'est le moment d'acheter!» Pour Khalid Cheddadi, PDG de la CIMR, «en période de crise, les cours de Bourse empruntent un trend baissier, donc c'est un bon moment pour acheter et nous en profitons». Il ajoute par ailleurs que la CIMR dispose d'excédents d'exploitation s'établissant cette année à 3,6 MMDH, que la caisse a placé sur le marché financier. «L'année dernière, nous avons acheté pratiquement 2 MMDH d'actions et nous avons également investi dans d'autres secteurs», souligne le PDG, avant d'expliquer «dans note situation et compte tenu de la constitution de notre portefeuille, nous vivons la crise sans encombre. Les marchés financiers sont cycliques. Aujourd'hui nous sommes en bas de cycle et nous ne pourrons que rebondir». Cela dit, CIMR est un investisseur qui place ses actifs sur le très long terme, dans le sens où les projections sont faites sur 60 ans. «Le fait donc de passer par des cycles économiques ne nous effraie pas», relève-t-il. Sur le long terme, les actions sont donc plus rentables que les obligations, à condition de les garder longtemps. «Sur le marché marocain, les actions ont un rendement moyen de 12%, alors que les obligations en période normale ont un rendement de 5 à 6%. Nous déterminons l'horizon du placement en fonction du profil du passif qui est relatif à la période au bout de laquelle vous êtes obligés de faire face à vos engagements et pour payer vous êtes contraints deliquider vos investissements», note Cheddadi. Pour la CIMR, l'horizon de placement est infini, parce que le profil de la réserve de prévoyance est constamment en augmentation. «Chaque année, nous pouvons faire face à nos dépenses, simplement grâce à l'excédent d'exploitation, sans avoir à liquider nos placements, ce qui veut dire que nous pouvons placer sur le très long terme. C'est ce qui explique note stratégie agressive sur les actions (55% de parts en termes de placements)», conclut-il. Point de vue Khalid Cheddadi président-directeur général de la CIMR Ce que nous appelons «l'allocation stratégique d'actifs» fait référence à la répartition de nos actifs d'investissement sur les différents segments du marché financier. Chaque segment du marché financier a ses propres caractéristiques. Les segments ont deux principales caractéristiques; le premier est le rendement. Il existe certains actifs à l'instar des actions qui affichent un rendement plus important que les obligations. L'autre caractéristique intrinsèque aux actifs est le risque et en général quand le rendement augmente le risque augmente et vice versa. Il en va de la CIMR, comme de n'importe quel autre investisseur qui est pris entre deux impératifs. D'un côté, il veut augmenter ses rendements et de l'autre maîtriser son risque. D'où l'allocation stratégique d'actifs où nous prenons en compte le comportement de chaque classe d'actifs ainsi que le profil de notre passif, c'est-à-dire de nos engagements. Dans ce sens, nous avons fait des études assez complexes desquelles nous avons déduit un optimum. Notre répartition prend donc en compte 55% d'actions, 20% d'obligations, 10% en immobilier, 10% en infrastructure et 5% en produits divers. En ce qui concerne l'évolution de la Bourse, ce n'est pas le comportement des cours qui est le plus important. Les dividendes qui sont distribués et leur rendement sont en revanche les plus importants. Dans ce sens, le rendement des dividendes n'a pas baissé, au contraire, il a augmenté. Preuve en est, les revenus de valeurs mobilières qui font référence aux dividendes ont augmenté de 12,1% à 530 MDH à fin 2012 (473 MDH en 2011). La crise n'a pas eu donc d'impact sur cette partie là de nos résultats. Par contre, elle a eu un effet sur l'externalisation des plus-values latentes car de temps en temps, nous externalisons une partie de ces plus-values à travers les opérations d'aller-retour, mais nous le faisons en respectant des règles très strictes qui sont faites de telle sorte que les stocks de plus-values latentes soient sauvegardés. Grosso modo, nous externalisons 10% de notre stock chaque année. Quand la Bourse baisse, notre stock de plus-values latentes baisse et nous essayons dans ce sens de ne pas dépasser les 10% d'externalisation. C'est de cette manière seulement que la crise nous impacte. Ceci étant, compte tenu de notre politique très prudente, notre stock reste très important, il est de plus de 5 MMDH.