Le Maroc a réalisé des avancées importantes en matière de protection et d'assistance aux réfugiés, a déclaré, mardi à Rabat, le représentant résident au Maroc du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Johannes Van Der Klaauw. Le Maroc est devenu un pays d'accueil des migrants qui ne sont plus assujettis à l'expulsion et au refoulement, a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse à l'occasion de l'inauguration du centre de réfugiés et migrants au centre de la Fondation Orient-Occident de Rabat (Yâacoub El Mansour). La pression des réfugiés constitue une nouvelle donne à laquelle la société marocaine est en train de s'adapter, a-t-il relevé soulignant que le développement d'un cadre institutionnel et législatif relatif à la protection et l'assistance des réfugiés est une question prioritaire pour le HCR. Un dialogue soutenu Depuis la signature, en 2007, de l'accord de siège avec le Maroc, le HCR a développé un dialogue avec les responsables marocains pour revoir et renforcer le dispositif législatif et institutionnel en matière d'asile, a-t-il dit. Il a ajouté que le HCR a mis en place, en partenariat avec la société civile marocaine, un programme d'accompagnement des réfugiés portant sur la création de projets générateurs de revenus, le soutien au programme de scolarisation des enfants réfugiés, l'accès aux soins de santé et l'assistance juridique et administrative (centres d'assistance à Rabat et Oujda, réseau national d'avocats intervenant en cas de comparution d'un réfugié ou demandeur d'asile devant le tribunal). Le programme prévoit aussi l'assistance financière au profit des réfugiés les plus démunis et les plus vulnérables (mineurs non accompagnés, femmes chefs de famille, victimes de violence sexuelle, réfugiés atteints de maladies chroniques, réfugiés handicapés). Selon le responsable du HCR, la majorité des réfugiés se trouvant au Maroc sont originaires de Côte d'Ivoire (36%), de la République démocratique du Congo (27%) et d'Irak (20%), précisant que la majorité de ces personnes se concentre dans les centres urbains, essentiellement à Rabat, Salé et Casablanca. Après avoir salué la création du centre de réfugiés et migrants au Maroc, le premier du genre au Maghreb, Van Der Klaauw a indiqué que ce centre permettra de favoriser l'autonomisation des réfugiés.Selon le rapport annuel du HCR sur les tendances globales de 2009, le monde comptait, en 2009, 43,3 millions de personnes déplacées de force, soit le chiffre le plus élevé enregistré depuis le milieu des années 90, a noté Van Der Klaauw.Le rapport indique que le nombre total des réfugiés est resté relativement stable, soit 15,2 millions. Seuls 251.000 réfugiés ont regagné leurs pays en 2009, ce qui représente le chiffre le plus faible jamais enregistré depuis 1990.