Le Club Méditerranée, qui fête en 2010 ses 60 ans, a renoué vendredi avec les bénéfices au premier semestre de son exercice 2009/2010, de quoi lui redonner confiance dans sa stratégie de montée en gamme des villages et de sa clientèle. «La publication d'un résultat positif après deux ans de pertes est tout un symbole», résumaient vendredi les analystes d'Aurel dans une note. Le bénéfice net semestriel à fin avril atteint 3 millions d'euros contre une perte de 22 millions un an plus tôt. À la Bourse de Paris, le titre gagnait près de 9% à la mi-journée. Le PDG Henri Giscard d'Estaing a salué depuis le village de Da Balaïa, près de Faro, au Portugal, «la forte amélioration des résultats» malgré un «marché européen du tourisme atone», et le nuage de cendres islandais qui a réduit de 5,6 millions d'euros le résultat net. Les réservations au 5 juin affichent encore un léger retard, de 0,9%, mais remarquait un analyste sous couvert d'anonymat, «il suffit de pas grand-chose pour qu'elles redeviennent positives». Et donc à terme de voir le chiffre d'affaires renouer lui aussi avec des croissances positives. D'autant que le niveau des réservations depuis 8 semaines est lui en forte progression à 18,1%. Même l'Europe (un peu moins de 70% du volume d'affaires total) reprend le chemin de la croissance avec 11,2% contre un recul de 5,5% au 5 juin en cumulé, sous l'effet du phénomène de réservations de dernière minute. Giscard d'Estaing, qui ne fait pas de prévisions pour l'année, reste confiant dans la capacité du Club à gagner des parts de marché, notamment en Amérique et en Asie, «très dynamiques» où les réservations sont en forte hausse. Renforcement de la distribution en direct Si le chiffre d'affaires du groupe sur le semestre est en retrait de 5,5% à 679 millions d'euros en raison «d'une baisse de volumes liée à la crise économique et financière», et du nuage de cendres, le PDG a souligné que sur «le plan de la rentabilité les choses allaient clairement dans le bon sens avec des marges opérationnelles en forte progression». Au tableau d'honneur, la poursuite du programme de productivité et le renforcement de la distribution en direct (56,3%) avec une progression de l'internet (16% contre 14% l'an passé). Mais aussi le résultat opérationnel courant (Roc) villages, l'indicateur de la rentabilité des villages du groupe français. Il s'est établi à 28 millions d'euros sur le semestre, soit une hausse de 16% par rapport à la même période de l'exercice précédent. En clair, la stratégie de montée en gamme opérée par Giscard d'Estaing depuis 2004 «commence à porter ses fruits», poursuit l'analyste. Le prix moyen de la journée hôtelière est resté stable à 146,4 euros, malgré un contexte de forte concurrence sur les prix lié à la crise. La clientèle 4 et 5 Tridents (haut de gamme et luxe), qui continue de progresser légèrement à 63% cet hiver contre 62% un an avant, est «la clé pour la rentabilité». Dans cette clientèle, la part des familles, cible du Club, progresse elle de 2 points, passant de 57% pendant l'hiver 2009 à 59% l'hiver 2010. Le PDG du groupe s'est réjoui également de la dynamique engendrée par la reprise des ouvertures de villages avec notamment ceux en 2010 de Sinaï Bay en Egypte et surtout de Yabuli en Chine, premier du genre dans ce pays où il veut ouvrir d'ici fin 2015 cinq villages et attirer 200.000 clients. Pour cette année, les Chinois seront un peu plus de 30.000 à fréquenter les clubs déjà existants en Asie comme aux Maldives. Face au potentiel important que représente ce pays, le Club a ouvert des discussions avec un groupe chinois pour un partenariat «stratégique» à l'image de ce qu'il a déjà fait au Maroc et au Moyen-Orient. Ce partenariat pourrait passer aussi par une prise de participation minoritaire du chinois dans le Club.