Un week-end «enjazzé» qui a commencé hier déjà au cœur des magnifiques jardins du Chellah. Pour sa quinzième édition, le festival Jazz au Chellah annonçait une programmation originale et unique. Le pari est lancé. Une nouvelle édition orchestrée par Majid Bekkas et Jean Pierre Bissot, imaginée autour du dialogue des cultures Europe-Maroc. Invitant une dizaine de groupes européens, «sélectionnés pour leur qualité musicale, leur sens esthétique, et leur potentiel émotionnel diversifié», Jazz au Chellah donnera à ses festivaliers la primeur de découvrir des créations musicales uniques. Au programme, la rencontre de cinq groupes venus de l'autre côté de la Méditerranée qui partageront la scène avec des artistes marocains. Et pas n'importe lesquels. Pour signifier le rapprochement entre les deux rives, le duo de directeurs artistiques a invité cette année des musiciens marocains issus de toute l'Union européenne. Des artistes qui se sont fait connaître derrière les frontières du Royaume, qui ont joué devant les publics européen et qui reviennent aujourd'hui pour le plus grand plaisir des mélomanes r'batis. «Un bel exemple de rapprochement entre le Maroc et l'Union européenne, qui pose à sa manière les jalons d'un statut avancé», déclarent les organisateurs. Marocains du monde Ouvrant le bal hier 10 juin en soirée, sur les rythmes des percussions entrainantes du compositeur cosmopolite Ali Alaoui, le festival Jazz au Chellah prévoit ce weekend un voyage musicalement inédit. Installé en France depuis prés de dix ans, la musique arabo andalouse de Alaoui s'est imprégnée des tendances funk de l'espagnol Tom Johnson's Shark, pour donner à voir aux premiers festivaliers de cette quinzième édition un spectacle pour le moins surprenant. Tromboniste à la finesse impressionnante, Tom Johnson propose une musique que l'on décrit «solide comme le funk et fluide comme le jazz». Il est aujourd'hui l'un des artistes les plus cotés de la scène «Soul & Funk» espagnole. Une rencontre qui aura ainsi permis à Alaoui d'offrir à sa musique un rayonnement international. Et ce n'est que le début ! Ce vendredi 11 juin, les organisateurs donnent rendez-vous au public avec Khalid Kouhen, spécialiste des percussions marocaines d'inspirations exotiques qui rencontrera le duo Mathilde Renault (Belgique) & Jonas Knuttson (Suède). Parisien de cœur, Khalid Kouhen a été bercé, depuis tout petit, par les musiques marocaines et s'est ouvert aux cultures musicales du monde : Brésil, Haïti, Inde, il partage aujourd'hui le fruit de ses rencontres avec de grands maîtres de musique traditionnelle internationale. Demain, samedi 12 juin, rencontre avec le saxophone de Camil Hachadi, qui habillera la voix jazz de la Portugaise Paula Oliveira avec les fines fleurs de la jeune scène danoise du groupe Ibrahim Electric. L'occasion de découvrir ce mordu de Jazz, qui a eu son premier prix du conservatoire de Paris en musique classique avant de partir à Madrid où il a fait des études supérieures cycle spécialisé en jazz. Pour finir la semaine en beauté, Jazz au Chellah invite une création de Mohammed Zeftari avec le trio de Mathias Schriffel d'Allemagne et le percussionniste polonais Bodek Janke. Violoniste et compositeur, Zeftari a travaillé avec plusieurs artistes et groupes méditerranéens à l'Institut du monde arabe à Paris, aux Orientales à Stockholm et au Festival du monde arabe à Montréal.