vMoncef Belkhayat, ministre de la Jeunesse et des sports, voit grand. La stratégie de développement du sport marocain, toutes disciplines confondues, repose sur trois éléments clés : le cadre juridique, les infrastructures de base et les moyens financiers. Ce triptyque marque les actions prévues par le ministère entre 2010 et 2012. Ainsi, sur le volet institutionnel, le département de la Jeunesse et des sports table sur l'émergence de grands clubs omnisports à forte assise financière. C'est un préalable important pour la mise en place des ligues professionnelles dans les différentes disciplines sportives, à commencer par les sports collectifs comme le football et le basketball dont le nombre de licenciés évolue d'année en année, mais dont les performances laissent encore à désirer. Il n'en demeure pas moins que cet objectif demeurera un vœu pieux si les fédérations n'y mettent pas le paquet. Le département en a conscience : «Le ministère mettra en place tous les éléments nécessaires à l'émergence d'un sport moderne et de haut niveau», explique-t-on au niveau du ministère. Une pratique de proximité s'impose. «C'est aux fédérations sportives de trouver les moyens de financement et d'améliorer la gouvernance tant au niveau fédéral qu'au niveau des clubs», déclare-t-on au cabinet du ministre. D'ailleurs, toujours selon la même source, des cabinets d'audit et de restructuration organisationnelle sont actuellement en mission auprès des fédérations sportives. L'objectif est d'aider ses dernières à mettre en place des structures modernes en vue d'améliorer la traçabilité et la gouvernance. Quant aux moyens financiers, «chacun devra faire preuve d'ingéniosité», conseille-t-on au ministère de tutelle. C'est dire que toute la stratégie de Belkhayat dépend étroitement de la bonne volonté des dirigeants des clubs. Certains proches du cercle des porteurs de la nouvelle doctrine sportive au Maroc estiment que la poussée forcée vers le professionnalisme est un moyen efficace. Mais, les tenants de cette philosophie oublient que les clubs, surtout ceux du foot, sont déjà dans une logique de professionnalisme, puisque la majorité des joueurs des grands clubs casablancais et rbatis n'ont aucune autre profession que de taper sur le ballon. Ils s'entraînent à un rythme «presque» professionnel, mais les résultats ne suivent pas. Le niveau du championnat national laisse à désirer et cela impacte le rendement et l'image de l'équipe nationale de football. Raison pour laquelle Moncef Belkhayat mise sur l'avenir. Les centres sportifs de proximité servent à cela. L'idée de base est de pousser à la naissance d'une nouvelle génération de sportifs. Le suivi et l'apprentissage seront, dans le cadre du plan d'action du ministère, quasi permanents. La pratique de proximité servira à alimenter les clubs en talents formés et mûrs. Et d'ici là, tout ce qu'on peut espérer, c'est que les clubs joueront le jeu en prenant le sport pour ce qu'il est : un grand business à gérer en bons pères de famille.