3,5 millions de nouveaux utilisateurs sur Facebook grâce à la version arabe du site. Un chiffre qui fait nettement grimper les statistiques du réseau social et par la même occasion celui du chiffre d'affaires publicitaire. Selon une récente étude réalisée par le cabinet de recherche américain Spot on Public Relations, relative au «Développement démographique des réseaux sociaux et de la communauté Facebook», le nombre d'abonnés à Facebook dans la région MENA s'élèverait exactement à 15.087.580 abonnés (mai 2010). Concrètement, ce chiffre correspond à près d'un million de plus que le nombre d'exemplaires de journaux vendus dans toutes la région. De Mascate (Oman) à Casablanca, en passant par Abou Dhabi, Beyrouth, le Caire, Tunis ou Alger, il apparaît que les internautes arabes préfèrent s'informer via leur réseau d'amis et de connaissances qu'à travers les médias classiques. Un résultat qui ne fait qu'affirmer une tendance déjà constatée par les professionnels de l'information: l'arrivée du Net menace sérieusement les médias traditionnels. Mais comment? Qui sont ces 15 millions d'abonnés qui mettent de côté le papier au profit de leur clavier? Jusqu'à quel point ces chiffres traduisent-ils la menace du Net envers la presse ? Facebook contre Presse... Selon Carrington Malin, directeur général de Spot on Public Relations, «Facebook ainsi que d'autres plateformes de médias sociaux commencent à définir comment les gens découvrent et partagent l'information, se forgent une opinion et interagissent face à l'actualité». Bien que l'auteur de cette étude admette que Facebook est loin d'être une source d'informations fiables, il explique plus loin que ces chiffres démontrent que «Facebook parvient aujourd'hui à rivaliser avec la presse». Une rivalité qui se joue sur le terrain des annonceurs. Car si la forte implantation de Facebook auprès des internautes ne fait plus de doute, le réseau devient un incontournable parmi les outils de communication de l'annonceur. Et pour être présent auprès de son cœur de cible au moindre coût, le Net et particulièrement les réseaux sociaux, sont le moyen le plus efficace. Même cible ? Sur les treize pays de la région MENA, la communauté Facebook marocaine est la troisième plus importante, et la deuxième au niveau du nombre d'abonnés de moins de 25 ans. En effet, ceux-là représentent, selon les chiffres de Spot on Public Relations, 67% du total de la communauté. Autrement dit, les abonnés Facebook marocains sont en grande partie de jeunes élèves, adolescents ou étudiants, à 61% masculins et majoritairement francophones (82,3% des abonnés ont un compte en français). Des résultats qui, comparés à l'offre de la presse marocaine, écartent d'un grand pas une menace que l'on pensait très proche. Ainsi, visant le plus souvent une cible de jeunes actifs, de 25 ans et plus, le plus souvent féminine ou sectorielle (économie, politique, sport, tourisme...), il apparaît en définitive que ce n'est pas Facebook qui menace la presse nationale, mais l'absence de cette dernière auprès d'une cible plus jeune qui fait défaut.