●Le lancement d'une nouvelle plateforme de mise en relation des annonceurs et éditeurs web, Buzzef, signe le début d'un nouveau business modèle web dans la région ● Le tout connecté, c'est maintenant ! Buzzeff comme «Buzz effect» ou encore «beaucoup» (en darija), comme l'entendront certains. Voilà une entreprise qui porte bien son nom. Créée par Jérôme Mouthon et Ali Kettani, Buzzeff est la première plateforme de mise en relation entre annonceurs et éditeurs web au Maghreb. Un concept qui a déjà fait ses preuves de l'autre côté du Détroit et qui arrive en force dans la région, avec un premier impact au Maroc. La preuve en est que Buzzeff est lancée en partenariat avec l'un des leaders dans le domaine, le groupe Wikio. Nouveau business modèle Au lendemain de la conférence organisée à Casablanca par le géant du Net, Google, le duo franco-marocain a présenté, au cœur de la capitale économique, un concept, devant un parterre de professionnels des médias. Décidément, la Toile nationale séduit de plus en plus d'opérateurs et promet de belles perspectives pour la prochaine décennie. Aujourd'hui, avec 1,5 million de connectés au Maroc (chiffres ANRT juin 2010) et 10 millions d'internautes au total, le marché laisse entrevoir une évolution très encourageante. «Nous estimons que le budget e-publicitaire d'ici 2015 devrait représenter 3,5% des dépenses globales. Soit près de 230 millions de DH», avance Ali Kettani. Pour cet ancien de la communication audiovisuelle et son associé, il est évident que le Maroc connaît une véritable croissance de son audience virtuelle. Conclusion, le web est un outil indispensable à la communication d'une marque. Indispensable certes, mais pas unique ni absolu. En effet, pour Jérôme Mouthon, «il n'est absolument pas question de cannibaliser les autres outils de communication, mais d'apporter une solution complémentaire». Comment ? Concrètement, Buzzeff propose aux marques (ou entreprises) de communiquer sur le web via des éditeurs ciblés en fonction du besoin de l'annonceur. Les éditeurs qui représentent, pour l'heure, quelque 8.000 plateformes d'échanges (allant des blogs de particuliers ou d'entreprises, des pure-players, de sites d'information ou de portails de média presse ou audiovisuel, etc.), à travers lesquelles Buzzeff propose de diffuser une vidéo et/ou un article sponsorisé (publi-rédactionnel rédigé par l'éditeur) moyennant une rémunération pour chaque vidéos vues. «10 centimes de DH», explique Mouthon. En clair, «l'annonceur paie uniquement les vidéos vues au-delà des 5 premières secondes». À 40 centimes de DH la vidéo vue sur le web, la plateforme bénéficie au final de moins de 50% du prix du spot. Pour le co-fondateur de la plateforme, les choses se résument ainsi : «Ce que nous recevons des annonceurs, nous le partageons avec les éditeurs». C'est donc un «Buzzness» tout «bénéf», puisque l'on se retrouve avec, d'un côté, un annonceur qui, contre peu de moyens, étoffe une campagne web extrêmement ciblée et totalement attractive, tout en ayant des résultats quantifiables et mesurables de son investissement. De l'autre, Buzzeff contribue à l'évolution d'un marché dans lequel les opérateurs ont encore du mal à trouver leur business modèle. Aujourd'hui, les sites d'information, les pure-players ou les bloggeurs professionnels ont des sources de revenus très limitées (voir quasiment nulles). Si l'e-publicité se résumait, jusqu'ici, à la mise en ligne de bannières ou, dans le meilleur des cas, à l'habillage de sites, aujourd'hui, le concept de Buzz permet non seulement un nouveau mode de communication via la vidéo et le contenu, mais il représente également une opportunité de faire de l'espace virtuel marocain un véritable marché. La preuve que le concept peut séduire les annonceurs. À quelque mois de la création de Buzzeff, la plateforme a déjà démarché deux clients, dont l'un des plus gros annonceurs de la place, en l'occurrence CNIA Saada. Mieux, le groupe d'assurance ne s'est pas contenté de mettre sur la Toile le making-off de son fameux spot télé, mais propose même un accès direct à différentes options commerciales, types demande de devis ou encore consultation des offres.