«Une agression barbare !». C'est par ces mots que la foule rassemblée lundi à Rabat, à l'initiative du Groupe d'action national pour le soutien à l'Irak et à la Palestine, a manifesté sa dénonciation de l'attaque perpétrée par Israël contre la flottille humanitaire qui se dirigeait dans la matinée du même jour vers Gaza, en Palestine, et qui a fait 19 morts et 50 blessés. Dans sa déclaration à la presse, Khalid Soufiani, le coordonnateur de ce groupe de soutien a condamné ce «crime odieux qui vise la communauté internationale dans son ensemble». Soufiani, lors du sit-in a par ailleurs appelé les différentes composantes du peuple marocain à participer massivement, dimanche prochain à Rabat, aux marches populaires de solidarité avec les victimes de la caravane de la liberté et avec le peuple palestinien, en particulier la population de Gaza qui vit sous le blocus israélien. À l'heure où nous mettions sous presse, le Groupe d'action national pour le soutien à l'Irak et à la Palestine, l'AMDH, la CDT et l'UMT, avaient décidé de réitérer leur solidarité avec les victimes de la flottille en manifestant dans les rues de Casablanca et de Mohammédia. Un autre crime dans les prochains jours ? Sur le plan diplomatique, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations-unies à Genève, Omar Hilale, a dénoncé, lundi, devant le Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'ONU, cette ignoble attaque. Sa déclaration vient suite à celle de son chef direct, Taïeb Fassi Fihri, le ministre des Affaires étrangères qui avait déclaré à la presse, depuis Nice où il participe aux travaux du 25e sommet Afrique-France, que le Maroc rejette totalement les agissements d'Israël, ajoutant que «cette agression ne sert nullement les efforts déployés pour la poursuite des pourparlers indirects entre Palestiniens et Israéliens». Ces élans de solidarité au Maroc interviennent au moment où la réaction internationale se coalise pour trouver une issue à ce nouveau drame causé par Israël. Aujourd'hui, la Ligue arabe tient une réunion, improvisée en urgence, des ministres arabes des Affaires étrangères, et consacrée à l'examen des répercussions de l'attaque israélienne contre la flottille humanitaire. Pour sa part, le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné hier l'attaque du convoi maritime et a déploré les pertes humaines qui en ont résulté. La position du Conseil de sécurité a été enregistrée dans une déclaration adoptée, cette fois-ci, unanimement par les 15 membres du Conseil, après 12 heures de tractations pour parvenir à un texte consensuel. Mais, comme demandé par le Conseil de sécurité, Israël abdiquera-t-il et libérera-il dans l'immédiat, les navires et les civils humanitaires qu'il détient toujours ? Permettra-t-il un accès consulaire aux pays concernés par son attaque pour qu'ils puissent récupérer leurs ressortissants tués ou et blessés ? En attendant la réponse d'Israël qui assassine des civils transportant des aides humanitaires, l'Egypte vient de décider hier l'ouverture du terminal de Rafah avec la bande de Gaza, seul point de passage non contrôlé par Israël, pour l'acheminement de l'aide humanitaire et le passage des malades. Une manière, peut-être de préserver de nouvelles victimes puisque le «Rachel Corrie», un autre bateau d'aide humanitaire tenterait dans les prochains jours de briser le blocus maritime de la bande Gaza.