Une personne sur 12 sur la planète vit avec ces virus. Souvent sans le savoir. Les hépatites virales B et C célèbrent aujourd'hui, mercredi, leur journée mondiale. Initiée il y a à peine trois ans par l'Alliance mondiale des hépatites, cette journée est principalement l'occasion de sensibiliser à cette maladie dormante. Le thème de l'année a d'ailleurs un rapport avec le principal «réflexe qui sauve, le dépistage précoce de l'hépatite».A ce titre, l'association marocaine SOS Hépatites souhaite faire pression sur le ministère de la Santé afin qu'il fasse adopter la résolution sur les hépatites virales. L'occasion idéale est la 63e réunion de l'assemblée mondiale de la santé, qui se tient depuis ce début de semaine à Genève, et à laquelle participe le Maroc. «Cette résolution a pour but d'inscrire la maladie parmi les priorités de santé internationales. Elle appelle à une action coordonnée pour améliorer la connaissance, la prévention, le traitement et le soutien de l'hépatite», dévoile le Dr Driss Jamil, président de SOS Hépatites. Coûteuse ! «Notre objectif est de défendre les droits d'accès aux soins des malades», rapporte Jamil. En effet, il faut préciser que le coût de traitement des hépatites B et C qui s'étale sur plusieurs années est onéreux. Pourtant, la Cnops prend en charge les traitements à hauteur de 100%. Quant à la CNSS, elle les couvre à 97%. Ce qui n'est pas suffisant, selon Jamil, qui spécifie que «les assurances privées disposent pour la plupart d'un plafond, ne remboursent qu'à hauteur de 80%. Une situation qui complique davantage la vie des malades». La situation est d'autant plus dommageable lorsque l'on connaît l'efficacité des traitements. Le Pr Adil Ibrahimi, qui préside la Société marocaine des maladies de l'appareil digestif, rappelle à ce titre que «60% des malades atteints d'hépatite C et qui suivent le traitement guérissent totalement. Pour l'hépatite B, la vaccination du nourrisson permet de garantir son immunité à vie contre la maladie». Sous-marin viral Celle qui cause une inflammation du foie est sournoise, puisqu'elle ne se déclare jamais ouvertement. Le commun des mortels baisse donc la garde et ne se soucie pas des signes précurseurs. «On accorde rarement de l'importance aux principaux symptômes de la maladie, notamment la fatigue, la perte d'appétit, les maux d'estomac ou encore les vomissements», s'inquiète le Dr Driss Jamil. 500 millions de personnes dans le monde (3 millions au Maroc) sont aujourd'hui atteintes d'hépatites chroniques A ou B, touchant ainsi dix fois plus de personnes que le VIH/sida.