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T'es pas un musulman, mon frère !
Publié dans La Vie éco le 16 - 12 - 2015

Une phrase lancée par un usager du métro londonien à un homme qui venait d'agresser au couteau deux personnes est, dès le lendemain, devenue le hastag le plus utilisé au Royaume Uni sur Twitter.
«T'es pas un musulman, mon frère», s'était écrié ce témoin de l'agression qui s'était produite le soir du 5 décembre sur le quai d'une station et que son auteur aurait justifié par un «c'est pour la Syrie». Qualifiée aussitôt d'«acte terroriste» par la police, cette attaque au couteau qui n'aura fait «que» deux blessés dans un contexte marqué par la multiplication des faits de terrorisme signés Daesh, retient l'attention par le succès rencontré par le hastag auquel elle aura donné naissance.
La capacité de l'EI à séduire une frange de la jeunesse musulmane et à la rendre capable d'infâmes monstruosités est si redoutable que de voir ce cri du cœur largement repris par les réseaux sociaux a quelque chose de réconfortant. Réconfortant en ce qu'il indique combien est viscéral au sein de la communauté musulmane le rejet de la violence djihadiste pratiquée et revendiquée au nom de l'islam. Pour recruter ses combattants étrangers, Daesh use et abuse des nouvelles technologies de communication. D'où l'utilité, dans un mouvement inverse, d'y recourir également pour relayer des messages exprimant la totale désolidarisation de l'immense majorité des musulmans européens des actes de l'organisation terroriste. D'abord à l'adresse des recrues de Daesh en martelant qu'il y a trahison de l'islam là où eux pensent le glorifier, ensuite à l'égard des non-musulmans pour leur faire sentir le dégoût profond que les agissements djihadistes suscitent chez la communauté musulmane. La phrase «T'es pas un musulman, mon frère» a frappé par sa spontanéité. On n'est pas dans le discours mais dans le cri du cœur. Dans le haut le cœur plus exactement, et c'est cela qui parle. On a beaucoup dit et écrit que les musulmans ne devaient pas se justifier des crimes de Daesh, que l'islam n'était pas responsable de ce que ces terroristes lui faisaient endosser, que, par exemple, lorsque 69 personnes tombèrent sous les balles du Norvégien Breivik sur l'île d'Utoya en 2011, il ne vint à l'idée de personne d'incriminer l'Eglise. Certes, sauf que, dans ce cas de figure, l'acte n'était pas revendiqué au nom du christianisme. Et qu'il n'y avait pas derrière l'assassin une organisation confessionnelle qui, semant la terreur à grande échelle, a déclaré la guerre au nom d'une religion à l'Occident, en même temps d'ailleurs qu'aux musulmans qui ne se reconnaissent pas dans son idéologie. C'est-à-dire l'immense majorité. Dans un tel contexte, le silence n'est pas de mise car, qu'on le veuille ou non, l'amalgame se fait. Et les conséquences sont là, comme le montre le score historique réalisé ce dimanche 6 décembre lors des élections régionales par le Front national en France. Cette formation d'extrême droite devient le premier parti de l'hexagone ! Et ce, à un an des prochaines élections présidentielles françaises. Pour les Français musulmans, comme pour les Français démocrates d'une manière générale, un vrai cauchemar ! Ce score, tout le monde en convient, est le résultat direct, avec la hausse du chômage et l'augmentation de la précarité, des attentats du 13 Novembre. Alors se taire et s'estimer non concerné par les crimes de Daesh, non, ce n'est pas vraiment la meilleure attitude pour qui est musulman en Occident. On gagnerait à multiplier les voix et les paroles fortes pour empêcher Daesh de parvenir à ses fins, celle de créer la division sur la base de la confession au sein de ces sociétés. La montée de l'extrême droite met en péril les démocraties occidentales et les premiers qui en payent (et en payeront) le prix sont les musulmans et les non-Européens de souche. Pour sauvegarder le vivre-ensemble, il faut pouvoir se parler, échanger, surtout ne pas s'enfermer dans le silence. Utiliser toutes les possibilités aujourd'hui offertes par l'internet et les réseaux sociaux pour communiquer au mieux et au plus grand nombre. Le «t'es pas un musulman mon frère» transformé en hashstag vaut le meilleur des discours.


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