185 ha à Aïn Harrouda, 360 à Mohammédia : ces deux sites ont été ouverts sous la pression des opérateurs, et en vue d'éviter les installations anarchiques. Le lancement des travaux du schéma directeur d'aménagement urbain de Casablanca est imminent. Deux nouvelles zones industrielles seront ouvertes en faveur des opérateurs privés, dans la région du Grand Casablanca. La première, d'une superficie de 185 ha, est située dans la commune de Aïn Harrouda, dans le prolongement de la zone industrielle de Sidi Bernoussi. La seconde, qui s'étendra sur 360 ha, est prévue au cœur de Mohammédia, sur un site mitoyen aux terrains industriels aménagés par l'Erac Centre. L'ouverture de la première zone à Aïn Harrouda est imminente, tandis que le lancement de la seconde est prévu à l'issue du premier trimestre car des études complémentaires sont nécessaires. Les types d'industries qui s'implanteront dans la première zone sont de la catégorie dite «2». Elles concernent donc les industries de transformation classiques. En revanche, la réflexion concernant la destination de la seconde zone industrielle est toujours en cours. Sera-t-elle réservée aux industries de transformation ou à des aires de logistique ? Ce choix déterminera bien évidemment la configuration de la zone, donc la taille des parcelles, qui peut varier de 10 à 20 hectares. L'ouverture de ces deux zones industrielles obéit, selon Saïd Wirane, chef du département des études à l'Agence urbaine de Casablanca, à plusieurs impératifs, dont une réponse à la pression de la demande en terrains industriels à la fois des propriétaires et des investisseurs. Il s'agit également d'éviter la multiplication des dérogations, un système qui favorise les implantations anarchiques puisque celles-ci se développent sans les infrastructures de base indispensables (voies d'accès aux normes, éclairage…). Les propriétaires des terrains pourraient mettre la main à la poche pour reloger les bidonvillois Par ailleurs, l'ouverture de ces zones se fera selon «un plan de référence consensuel» arrêté entre les présidents des communes, les gouverneurs, l'Agence urbaine et les propriétaires des terrains. La formule qui s'impose de plus en plus nettement est que les propriétaires des terrains prennent en charge les travaux d'infrastructure et de superstructure. Cela concerne à la fois les équipements hors site (voirie, raccordement au réseau d'eau et d'électricité…) et les équipements de base (poste de police, écoles, administration…). La raison est que l'évaluation préliminaire de l'actuel schéma directeur d'aménagement urbain de Casablanca (SDAU) est décevante. «Seuls 20 % des équipements publics prévus ont été réalisés durant les 20 dernières années», précise M. Wirane. De plus, il a été convenu que les propriétaires participeraient même aux charges de relogement des bidonvillois squattant leur terrain, à condition qu'il soit prouvé qu'ils ont favorisé l'implantation de ces derniers ou qu'ils en ont profité financièrement à travers la location de parcelles. L'ouverture de ces zones pose toutefois un problème de taille. Est-on dans la légalité par rapport à l'actuel schéma directeur ? Pour les responsables de l'Agence urbaine de Casablanca, la légalité a été respectée puisque les zones qui sont ouvertes à l'urbanisme font partie de l'actuel SDAU. Elles ont été spécifiées zones RS (réserves stratégiques). Cette dénomination signifie que les responsables de la région ont la latitude d'ouvrir des zones à l'urbanisation en cas de nécessité. C'est aussi le cas de la nouvelle zone destinée à l'habitat social de Hay Moulay Rachid, de 330 hectares (voir La Vie éco du 7 janvier 2005). Enfin, l'Agence urbaine compte lancer incessamment les travaux pour établir le diagnostic de l'actuel SDAU et la conception du prochain. L'extension de la couronne de Casablanca demeure, quant à elle, tributaire des résultats préliminaires de ces études.