Initialement considéré comme une niche, le créneau génère aujourd'hui un chiffre d'affaires de 50 MDH sur les 500 millions que représente l'ensemble du marché du café. Quarante entreprises opèrent sur ce segment largement dominé par Top Class Espresso (Lavazza) et Dubois. Qui aurait imaginé que les petites capsules de café se feraient une place non négligeable sur le marché marocain ? Depuis 1994, date d'introduction par Top Class Espresso des premiers cafés pré-dosés Lavazza, la demande est en nette progression. Aujourd'hui, la consommation tourne autour de 7 millions de capsules par an, pour un chiffre d'affaires global de l'ordre de 50 MDH sur les 500 millions que représente l'ensemble du marché du café. Un marché qui, rappelons-le, souffre toujours de l'informel qui s'accapare les 2/3 des ventes de café en vrac. En dépit de cela, le café pré-dosé s'est fait une place. Selon Lucien Leuwenkroon, administrateur de Top Class, distributeur exclusif de Lavazza au Maroc, une quarantaine d'opérateurs est aujourd'hui en concurrence sur le segment du pré-dosé, mais le marché reste oligopole puisque Top Class Espresso et les Cafés Dubois s'y taillent la part du lion. L'importateur de la marque italienne revendique une part de marché de 70 %, sur un parc de 15 000 à 20 000 machines installées. Autrement dit, cette entreprise a placé entre 10 500 et 14 000 machines, dont moins de 1000 en dépôt, les autres étant vendues. Son fichier commercial totalise 8 400 clients, dont 8 000 gérés directement et le reste, par les revendeurs. Le marché est structuré en deux segments : les entreprises, un segment qui comprend également la clientèle CHR (cafés, hôtels, restaurants), et les particuliers. Les CHR totalisent 60 % des machines installées, les entreprises (services et industrie) 35 % et les particuliers 5 %. Les cafés, hôtels et restaurants génèrent l'essentiel de la demande Ces chiffres sont quelque peu remis en cause par Ali Bencadi, responsable marketing et commercial chez Les Cafés Dubois, qui les trouve exagérés. Il considère que la marque Dubois est largement en tête sur le segment des HCR (hôtels, cafés et restaurants), avec une part de marché de 90 %. «D'abord, nous sommes torréfacteurs et nous fabriquons nous-mêmes nos capsules ; ensuite, nous sommes les seuls à commercialiser, depuis le début, une capsule en filtre papier recyclable, avec plusieurs arômes», argumente-il. Le parc de machines installées par cette entreprise se situe, selon ses responsables, dans une fourchette de 2 500 à 3 000 et les distributeurs (qui servent du café et autres boissons chaudes) sont au nombre de 150. Cent distributeurs seront bientôt livrés. En l'absence de statistiques officielles, il est difficile de départager ces deux opérateurs, encore moins de dresser une physionomie du secteur qui soit proche de la réalité. Ce qui rend encore plus ardu le suivi, c'est que beaucoup d'opérateurs, essentiellement des importateurs, ne travaillent sur la niche que par à-coups, au gré des opportunités que leur offre le marché. Au-delà de la querelle sur les chiffres, les professionnels sont bien d'accord sur le fait que la capsule continuera à élargir sa place au soleil. Cependant, si Lucien Leuwenkoon voit bien ce marché se multiplier par 10 dans quelques années, chez Dubois, on est plus mesuré. Dans cette entreprise, on estime que, les autres créneaux du marché du café étant saturés, la capsule est bien une niche d'avenir et que c'est le CHR qui portera sa croissance. Aujourd'hui, on sent effectivement un remarquable engouement pour la capsule. Reste qu'il est difficile de faire des prévisions à cause de l'opacité. Toutefois, à Top Espresso, on livre les chiffres de bonne grâce. L'entreprise table sur un chiffre d'affaires de 30 à 35 MDH pour 2004