La deuxième édition du Forum arabe des superviseurs d'assurance s'est tenue les 4 et 5 novembre à Marrakech. Les marchés diffèrent d'un pays à l'autre, mais les besoins restent les mêmes dans le monde arabe. Ressources humaines qualifiées, normes prudentielles et pratiques de régulation du secteur sont les principaux défis. Promouvoir l'industrie des assurances et approfondir le dialogue sur l'ensemble des problématiques du secteur : telles sont les orientations primaires de la deuxième édition du Forum arabe des superviseurs d'assurance (AFIRC) qui s'est tenu à Marrakech les 4 et 5 novembre. Les participants se sont penchés sur la problématique de contrôle d'assurance mettant, ainsi, le point sur les différents freins qui entravent l'exercice des opérateurs du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Bien que les marchés diffèrent d'une région à l'autre, les besoins restent, quant à eux, communs dans le monde arabe. Un grand nombre de défis est donc à relever afin de consolider les acquis en matière d'assurance, d'améliorer la transparence et de mettre en place une régulation en adéquation avec les normes internationales. La concertation des assureurs arabes est sollicitée, dans ce sens, afin de créer un marché panarabe uni, autonome et rentable. «Les défis de la région arabe doivent être relevés via la solidarité des opérateurs», une recommandation qui a été émise par Khaled Althieb, président de l'Afirc et directeur général de contrôle des assurances, agence monétaire de l'Arabie Saoudite. La solidarité escomptée dépend particulièrement de l'intensification des efforts, la mobilisation des acteurs et l'établissement d'un cadre coopératif axé sur l'échange du savoir-faire. Le manque de ressources humaines qualifiées dans le domaine des assurances est le défi majeur des opérateurs de la région. Pour combler ce besoin, certains pays comme l'Arabie Saoudite font appel à des compétences étrangères. Une pratique de moins en moins évidente depuis que la réglementation y impose un quota minima de 55% de ressources locales, ce qui conduit à un phénomène de surenchère pour les éléments valables. Pour surmonter cette faille, le monde arabe est dans l'obligation de mettre en place des programmes de formations spécialisées en la matière pour couvrir les besoins et garantir par la suite un meilleur développement du secteur. «Nous n'arrivons toujours pas à trouver les bonnes ressources pour enrichir l'expérience de l'assurance dans notre pays. D'ailleurs c'est le cas pour la majorité des pays de la région où les gens ignorent toujours que le marché des assurances est également une opportunité de carrière», nous explique Osama Abu Ghazaleh, vice-président de ACE Insurance & Reinsurance Brokers ; premier cabinet de courtage en Arabie Saoudite, présent dans d'autres pays du Moyen-Orient et partenaire de Alpha Assurances dans le cadre de leur réseau international Brokerslink. Le potentiel de la région en matière d'assurance est important puisque son taux de pénétration moyen ne dépasse toujours pas 1,3% du PIB contre un taux mondial de 6,6%. Dans cette sphère, le Maroc assure un relatif bon positionnement car avec 26 milliards de dirhams de primes émises en 2012, le marché marocain occupe la deuxième place sur le continent africain et la troisième dans le monde arabe. Un développement tiré par l'assurance automobile, et les assurances de personnes. «Ceci étant et compte tenu du faible taux de pénétration, le Maroc présente encore un potentiel de développement certain», souligne Youness Rhallam, président du directoire de Alpha Assurances. Le Maroc compte à aujourd'hui 17 compagnies d'assurances. Un chiffre qui s'avère logique vu la taille du marché. Toutefois, les opérateurs auraient souhaité que cette tendance soit respectée dans le métier de l'intermédiation. «Certes, nous sommes tous ouverts à la libre concurrence et à l'arrivée de nouveaux acteurs dans l'intérêt du consommateur final, mais il faut garder à l'esprit que le nombre total ne soit pas disproportionné par rapport à la taille du marché», précise M.Rhallam. «La convergence vers de nouvelles normes de solvabilité basées sur les risques de type Solvency 2 est un véritable défi qui se pose à notre secteur et à notre autorité de supervision». Telle est la position de la Fédération marocaine des assurances et réassurances. La transcription de ce modèle européen devrait également prendre en considération la spécificité du marché marocain. En effet, l'intégration d'une telle démarche devrait tenir en compte un enjeu important, celui de préserver le rôle des entreprises d'assurances dans le financement de l'économie nationale. Il est utile de souligner dans ce sens que l'actif total sous la gestion des entreprises d'assurances marocaines est de l'ordre de 110 milliards de dirhams, précisons que plus de 50% de ce montant est investi en actions. A cet égard, la Fédération marocaine des assureurs appelle à une inscription progressive à cette convergence, tout en adoptant un rythme et un dosage qui puissent garantir la continuité du financement de l'économie et le maintien de la compétitivité des compagnies.