Peugeot suivra-t-il l'exemple de Renault en installant sa base arrière à Tanger ? La rencontre, qui se veut discrète, entre Arnaud Montebourg et Moulay Hafid El Alamy, à Marseille, n'est pas passée inaperçue et suscite les interrogations et les inquiétudes côté français. Ce matin, le quotidien français le Parisien affirmait que le groupe PSA envisagerait de s'implanter à Tanger, sur un principe de «coproduction» entre la France et le Maroc. Selon le quotidien, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, et notre nouveau ministre de l'Industrie, Moulay Hafid El Alalmy, seraient en pleines tractations, en marge du Mena Economic Forum à Marseille, qui réunit pendant deux jours plus de 400 dirigeants venus d'Europe, du Maghreb et du moyen orient. Selon Le Parisien, cette rencontre qui se veut discrète « a pour but de déminer un dossier sensible : l'éventuelle ouverture d'une usine automobile Peugeot à Tanger, dans la zone industrielle de Tanger Med ». Du côté du cabinet d'Arnaud Montebourg, on marche sur des œufs et on se veut prudent… Les discussions ne seraient actuellement qu'à un stade préliminaire, elles ne porteraient pas sur PSA, ni sur aucune société en particulier, et puis d'ailleurs, le ministre français ne ferait que répondre à la demande de rencontre de Moulay Hafid Elalamy… Par contre, le cabinet admet que les deux ministres travaillent bien sur des projets de «colocalisation», visant à implanter des entreprises françaises au Maroc afin de créer des emplois au Maroc, mais aussi en France. De son côté, PSA dément l'information et explique au Parisien qu'il «fait face à une situation de surproduction». Cette décision de délocalisation au Maroc si elle s'avérait, serait d'autant plus mal accueillie en France que le constructeur vient d'adopter un plan social qui porte sur 11.000 suppressions de postes, sans compter la fermeture de son usine à Aulnay-Sous-Bois prévue début 2014. Le nouveau contrat social dans lequel s'est récemment engagé le groupe prévoit également le gel des salaires en contre partie du maintien de toutes les usines françaises. Toutefois, quoiqu'on en dise, il est incontestable que la success story de Renault à Tanger ne peut laisser indifférent. Un succès qui s'est traduit récemment par le lancement d'une seconde ligne de production, avec pour objectif, 340.000 véhicules par an à partir de 2014, principalement à destination de l'Europe. Mais ce succès, Renault le doit principalement à des avantages de taille offerts par le Royaume. A commencer par le statut de zone franche accordé à Tanger Med, avec exonération de l'impôt sur les sociétés pendant cinq ans et de toute taxe d'importation. « Les 314 ha de foncier? Cadeau du royaume », énumère le quotidien français citant également le centre de formation payé par l'Etat ainsi que la moitié de l'investissement, et les salaires des ouvriers marocains, moitié moindre que ceux des ouvriers roumains, avec 250 euros par mois.