Après Renault, Peugeot aurait des vues sur Tanger. Le constructeur au lion pourrait prochainement monter une usine dans le nord du Maroc tout comme son concurrent, Renault, l'avait fait en 2012. L'implantation de cette usine de montage dans la ville du Détroit pourrait se faire selon un principe de coproduction entre la France et le Maroc. Détails. C'est Le Parisien qui en fait la révélation. Selon ce quotidien, le ministre français du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, rencontrera, cet après-midi, le ministre marocain de l'Industrie, Moulay Hafid El Alamy, afin d'évoquer un projet de création d'une usine Peugeot à Tanger. Ce tête-à-tête, plutôt secret, est prévu en marge du «Mena Economic Forum», qui réunit pendant deux jours à Marseille plus de 400 dirigeants d'Europe, du Maghreb et du Moyen-Orient. D'après le journal français, l'implantation d'une usine de montage Peugeot dans la ville du Détroit pourrait se faire selon un principe de «coproduction». Le département du ministre français ne s'est pas trop étalé sur le sujet. Il a seulement indiqué au Parisien que des projets de «colocalisations» d'entreprises sont bien prévus. Il s'agirait alors d'entreprises françaises installées à la fois au Maroc et dans l'hexagone, dont l'opération doit également créer des emplois en France. Toujours à en croire la même source, les deux départements se sont lancés simplement dans les «préliminaires», mais ne se sont pas pleinement plongés dans les discussions concernant une ou des sociétés précises. Montebourg a accepté une demande d'entretien du ministre marocain de l'Industrie. Peugeot botte en touche tout projet d'usine à Tanger En tout cas chez PSA, le projet d'implantation à Tanger n'a pas lieu d'être. Joint par Le Parisien, le groupe a nié toute construction d'usine dans la ville du Détroit même s'il confirme traverser une situation marquée par la «surpoduction». Aujourd'hui, PSA a adopté un nouveau contrat social, comme l'a souligné Le Figaro. Celui ci a pour objectif de rendre plus compétitives ses usines françaises. Mieux, le groupe veut arriver à économiser «100 millions d'euros par an». Pour ce faire, ses salariés ont accepté des conditions extrêmes : gel des salaires, limitation de l'utilisation des RTT et flexibilité accrue au niveau du temps de travail. Toutefois, s'il choisit de s'implanter dans le royaume, Peugeot n'en sera pas à son premier coup d'essai. Le groupe y a déjà assemblé, par le passé, des voitures par le biais de la Société marocaine de construction automobile (SOMACA), aujourd'hui propriété de Renault. Mais les derniers modèles de PSA, les Partner et les Berlingo, ne sont plus produits au Maroc depuis décembre 2010. Un second constructeur est fortement pressenti Qu'il s'agisse de la marque au lion ou pas, un second constructeur est en tout cas attendu à Tanger. En juillet dernier, le ministre marocain de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies de l'époque, Abdelkader Amara avait bel et bien souligné qu'un autre constructeur automobile pourrait être attiré par le Maroc d'ici deux à trois ans au maximum. Lors d'une visite au Japon, il a rencontré les dirigeants de Toyota pour leur parler de l'intérêt d'investir aux portes de l'Europe et de l'Afrique. «Il n'y a pas que la piste Toyota, ni même japonaise», avait-t-il précisé, indiquant que d'autres constructeurs étrangers pourraient être concernés. S'agirait-il de Peugeot ? Rien n'est moins sûr, mais la rencontre de cet après-midi devrait peut-être donner des indications plus précises. En tout cas, le succès de Renault est un motif d'implantation au Maroc. En une année, l'usine est parvenue à monter plus de 100 000 véhicules. Avec la seconde ligne de production, elle table sur un volume annuel de 340 000 voitures.