La commission des finances et du développement économique au sein de la Chambre des Représentants a poursuivi, jeudi soir, ses débats sur le projet de loi de finances 2014 (PLF 2014) sur fond de divergences entre groupes de la majorité saluant un projet audacieux et ceux de l'opposition critiquant l'absence d'une vision économique et de développement claire. Dans ce contexte, M. Mohamed Zouiten, député du parti de la justice et du développement (PJD) a passé en revue les réalisations de l'actuel gouvernement, qualifiant d"'ambitieux" le projet de loi de finances 2014. Il appelé, à cet égard, à renforcer les rôles tant du gouvernement que de l'opposition de manière à servir l'intérêt supérieur du pays. A son tour, le député du PJD, M. Abdelaziz Aftiti a appelé les députés de l'opposition à cristalliser leurs critiques en proposant des amendements constructifs dans la perspective de leur introduction au projet de loi de finances, expliquant que le programme de son parti a été dicté par la conjoncture que vit le Maroc. De son côté, Mme Hanane Abou El Fath, députée du Rassemblement national des Indépendants (RNI) a estimé que le projet de loi de finances 2014 qui constitue un défi dans le sillage de la conjoncture économique internationale actuelle, s'asssigne pour objectifs la réduction du déficit budgétaire, la poursuite de l'édification institutionnelle et l'accélération des réformes structurelles, notamment à travers l'activation de la réforme de la justice, du système de la compensation, de la retraite et de la fiscalité. Pour sa part, le député du Parti Authenticité et Modernité (PAM), M. Younes Skouri a critiqué "les objectifs contradictoires" contenus dans le PLF 2014 qui prévoit, notamment le renforcement des équilibres macro-économiques tout en mettant l'accent sur la nécessité de réduire les dépenses, pendant que les réformes structurelles et le soutien à l'investissement et aux programmes de l'emploi requièrent des financements importants. Il a ainsi fustigé "l'incapacité du gouvernement à prendre en considération les priorités" dans le cadre du PLF 2014. Montant au créneau, le député de l'Union Constitutionnelle (UC), M. Mouloud Berkayou a pointé la difficulté de réaliser plusieurs objectifs contenus dans le PLF 2014, notamment le maintien d'un taux de croissance de plus de 4 pc, appelant à consacrer davantage de ressources financières au développement du monde rural en vue d'y limiter l'impact de la conjoncture économique actuelle. Quant à Mme Mounia Ghoulam, députée du groupe istiqlalien pour l'unité et l'égalitarisme, elle a considéré que contrairement au texte du PLF 2014, l'équilibre macroéconomique n'est pas tributaire de la réduction des dépenses, mais doit être maintenu dans le cadre d'un programme de redressement structurel, de politiques d'austérité, jugeant que le PLF 2014 est loin de contenir des mesures concrètes servant l'intérêt du citoyen marocain. Même son de cloche chez son confrère Khalid Sbiâ, qui a estimé nécessaire de classer les priorités figurant dans le PLF 2014 qui, d'après lui, n'a pas été élaboré suivant une approche participative et n'a pas tenu compte de la conjoncture sociale, appelant à accélérer la réforme de la loi organique des finances. Pour sa part, M. Abdelaziz El Aboudi, député de l'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) a jugé que le PLF 2014 présente des chiffres difficile à atteindre eu égard à la conjoncture économique actuelle.