Les temps changent… Le régime d'Etat-providence, assurant la quasi-gratuité des services publics, "ne peut plus perdurer". L'annonce faite par le Koweit lundi est tombée comme un couperet pour la population du riche émirat pétrolier du Golfe. "Un fait dont chacun doit être conscient, c'est que le système de l'Etat-providence auquel les Koweïtiens se sont habitués ne peut plus perdurer", a déclaré le Premier ministre, cheikh Jaber Moubarak Al-Sabah, en présentant le programme de son gouvernement au Parlement. Ledit programme, qui court jusqu'à l'année fiscale 2016/2017, prévoit de reconsidérer les subventions et les charges des services publics, et d'imposer un système de taxation. Car dans ce pays qui tire 94% de ses revenus des recettes pétrolières, salariés et sociétés ne paient pas d'impôts. Autre promesse du gouvernement, réduire les dépenses publiques, et notamment les dépenses courantes qui incluent les salaires, les subventions et la défense, lesquelles représentent 85% du budget de l'Etat. Sans compter le besoin d'une réduction urgente des subventions sur les prix du carburant qui n'ont pas changé depuis 15 ans, de l'électricité qui est offert jusqu'à présent aux citoyens et aux résidants étrangers à moins de 5% de son coût et de l'eau. D'autre part, il faut aussi tabler sur l'augmentation des redevances sur les services publics, offerts aux citoyens koweïtiens gratuitement ou à des tarifs largement subventionnés. Mise en garde Ne pas réformer le système actuel serait une folie si l'on en croit toujours le gouvernement koweitien qui prévient que l'Emirat commencerait dans ce cas, dès 2021 à accuser de « vrais » déficits budgétaires pouvant atteindre 414 milliards de dinars en 2035 (1600 milliards de dollars). Cette mis en garde fait écho à la sonnette d'alarme tirée par le Fonds monétaire international (FMI) début octobre, lequel exhortait le Koweit à réduire ses dépenses publiques (triplées en 7 ans) afin de parer aux risques d'une baisse des cours du brut. Selon le FMI, le PIB nominal du Koweït aurait augmenté à 184,5 milliards de dollars l'an dernier, contre 160,7 milliards de dollars en 2011.