Lors d'un point de presse, jeudi à l'issue du conseil de gouvernement, le ministre de l'agriculture a passé en revue la situation du secteur agricole, en mettant l'accent sur l'état du cheptel, les importations de têtes et des viandes rouges, les superficies cultivées des légumes et légumineuses ainsi que les réserves des barrages. Suivez La Vie éco sur Telegram Les dernières statistiques démontrent une baisse de 38% du cheptel national par rapport à 2016. Ce qui a gravement touché la production de viandes rouges. Actuellement, le nombre de tête abattues se situe entre 130.00 et 140.000 alors que la moyenne nationale se situe autour de 230.000 têtes. C'est ce qu'a annoncé le ministre de l'Agriculture, Ahmed El Bouari, jeudi, à l'issue du conseil de gouvernement, précisant que « Le parcours végétal a été profondément touché par ces années de sécheresse ». Un recours massif aux importations a donc été opéré depuis le début de l'année. Ainsi, à ce jour, ce sont 21.800 bovins, 124.000 moutons et 47 tonnes de viandes rouges qui ont été importés, permettant ainsi un retour à l'équilibre au niveau des marchés ainsi qu'à une régulation des prix. Légumes et légumineuses en abondance Il n'y a aucun souci à se faire, là encore, sur la disponibilité des produits agricoles, notamment les plus consommés pendant le mois de Ramadan. Pour les tomates, El Bouari a assuré que 5.700 ha sont cultivés dont 4.000 à Souss. Ce qui devra assurer un approvisionnement normal pendant le mois sacré. Pareil pour les oignons qui sont cultivés sur une superficie de 8.000 ha, sachant que le pays dispose déjà 156.000 tonnes en stock. Pour sa part, la superficie des pommes de terre s'établit à 30.000 ha. Il faut dire que l'ensemble des mesures prises avec le lancement de la campagne agricole ont permis de cultiver 3,5 millions d'ha de cultures d'automne dont 2,6 millions de céréales d'hiver (55% de l'objectif cible), 185.000 ha de culture fourragères (71% de la cible) et 86.000 ha de légumineuses (39% de l'objectif). La superficie du sucre a atteint 36.000, des légumes d'automne 97.000 et des légumes d'hiver 28.000 ha. Ces performances ont été réalisées en dépit des très faibles précipitations que connait le Maroc, en cette année. Le Maroc accuse un déficit pluviométrique de 53% par rapport à la moyenne des 30 dernières années. 14% des besoins en eau accordés En deux mois, le pays a connu un volume de seulement 20 mm. Ce qui a gravement impacté le parcours végétal ainsi que les cultures d'automne, « exception faite de la zone du Loukkos dont 25% sont en bon état » soutient le ministre. Il s'agit alors de la 3e année où les réserves en eau des barrages régressent. A Doukkala, par exemple, à peine 2% sont enregistrés. « C'est la 6e année que les agriculteurs n'ont pas reçu de dotations en eau. Pourtant, les agriculteurs continuent de produire ». Le stock en eau à Tadla est de 5%, contre 13% à Al Haouz, 15% à Souss Massa et 26% dans le reste du pays. D'où, l'intérêt de la mise en place de stations de dessalement. L'objectif est d'assurer l'irrigation de 100.000 ha. « Cette année, 760 millions de m3 seulement ont été accordés aux agriculteurs, soit moins de 14% des besoins en eau des terres agricoles. Il conclut : « le maintien ou non de Aid Al Adha ne relève pas des prorogatives du ministère ».