La XIe édition de Mawazine coûtera 59,5 millions de DH et se passera entièrement de sponsors publics, selon le trésorier de Maroc Cultures. Comme chaque année, la programmation est très variée. Ça a beaucoup parlé fric pendant la conférence de presse de Mawazine. Hicham Chebihi, le trésorier de l'association Maroc Cultures, organisatrice du festival, a pas mal monopolisé la parole, et pour cause. Il a fallu prouver que le contribuable ne versait pas un traître centime à cette gigantesque manifestation musicale qui rythme Rabat en mai, pendant une bonne dizaine de jours. «Mawazine arrive à présent à s'autofinancer intégralement», annonce victorieusement M. Chebihi, qui n'hésite pas à parler de «modèle de financement unique au monde et novateur». Traduction : tous les contrats de sponsoring reliant, par le passé, Mawazine Rythmes du monde à des organismes publics ou semi-publics (OCP, RAM, CDG, ONMT) sont désormais rompus, selon les organisateurs. «Ça fait quatre ans que nous expérimentons des choses, que nous construisons cet équilibre économique. Le résultat aujourd'hui est probant», se félicite le trésorier du festival tant controversé, qui va, nous dit Maroc Cultures, coûter 59,5 millions de DH cette année. «19 millions seront versés par les sponsors privés. Les 40,5 millions restants sont des revenus variables». Comprenez les droits télévisuels, les soirées privées, organisées par des sociétés pour leurs clients, ainsi que la billetterie. «2% des festivaliers paient, comme d'habitude, pour tous les autres», renchérit Hicham Chebihi. Mieux, les initiateurs de Mawazine se sont évertués à prouver que, loin de pomper les budgets de l'Etat, le festival générait au contraire des retombées économiques importantes pour la capitale : un hôtelier, un restaurateur, un représentant d'une association des taxis, et d'autres commerçants r'batis ont été invités à parler de leurs recettes florissantes pendant la durée du festival. Voilà pour les sous. Place à la musique et à Aziz Daki, directeur artistique de la manifestation, qui en a souligné les moments forts: Scorpions, Lenny Kravitz, Jimmy Cliff, Maria Carey, ou encore LMFAO, Pitbull, Khaled, Nancy Ajram, Waël Kfoury… Ça ratisse large, comme chaque année, pour, affirme le site web de la manifestation, «faire vibrer Rabat tout entière aux sons d'une musique ouverte aux quatre coins du monde».