Samedi dernier, Abdellatif Ouahbi rencontre les représentants des avocats. Les observateurs attendaient leur « retour » dans les tribunaux. Lundi 11 novembre, il n'en a rien été. Suivez La Vie éco sur Telegram Décidément, la désescalade n'est pas pour demain dans le secteur de Justice. La réunion du samedi 9 novembre, tenue dans l'enceinte parlementaire entre le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, et les représentants de l'Association des barreaux du Maroc (ABAM), ne semble pas avoir eu l'effet escompté. À savoir que les avocats allaient suspendre leur « grève illimitée », doublée du « boycott des audiences. » En effet, suite à la médiation des membres des commissions de justice, relevant des deux Chambres du Parlement, l'on s'attendait à ce que les robes noires « dépassionnent » le débat pour se mettre dans de meilleures dispositions permettant d'aller dans une démarche constructive en vue de trouver un terrain d'entente avec le département de tutelle. Sachant que ce dernier, par la voix de Ouahbi, avait mis en avant son « ouverture » pour un dialogue sur les différents points d'achoppement relatifs au dossier des diverses réformes qui sont dans le circuit législatif. Le ton du communiqué ayant sanctionné la rencontre de samedi dernier laissait entendre « une possible sortie de crise », voire le dénouement d'un « cycle de tensions » qui perdure depuis au moins trois mois. Les plus optimistes n'auraient pas pris en compte que l'ABAM pourrait ne pas s'inscrire dans cette démarche, quand bien même, nous dit cet avocat du barreau de Casablanca, elle se dirait dans « une approche constructive basée sur le dialogue ». Mais, visiblement, le vent a tourné. À moins qu'un « revirement » ne se produise dans les heures qui viennent. Dans les rangs des avocats, tout porte à croire qu'ils sont « dans l'expectative ». « On veut y voir plus clair avant de prendre une décision », nous renseigne cet autre avocat de la métropole. Pour l'ABAM, valeur aujourd'hui, il est question d'« attendre les issues des réunions thématiques ». C'est à croire qu'on est dans une forme de pression qui ne dit pas son nom. Les avocats semblent vouloir négocier, tout en maintenant leur « mouvement ». Dans la foulée, ce sont les affaires des justiciables qui sont, ainsi, prises en otage.