Les comptes sur carnet sont en hausse de 8,7% à fin novembre 2011, alors que les dépôts à terme affichent une baisse de 2,6%. Les pièces et billets de banque en circulation en forte hausse : +9,5%. Les dépôts à vue des particuliers sont les seuls à afficher une progression. Les différents agrégats de la masse monétaire du Maroc, qui totalisait 940 milliards de DH à fin novembre 2011 (+3,9% par rapport à fin 2010), n'évoluent plus de la même manière qu'en 2010. Certains actifs détenus par les particuliers, les entreprises, les sociétés financières et l'Etat progressent plus rapidement, alors que d'autres ont totalement changé de tendance. En effet, les pièces et billets de banque en circulation ont vu leur volume augmenter significativement, passant à 158,4 milliards de DH à fin novembre 2011, soit une hausse de 9,5% depuis le début de l'année. En novembre 2010, cette croissance se limitait à 6,5%. Ce n'est donc pas uniquement l'effet saisonnier de Ramadan, vacances d'été et Aïd Al Adha qui explique cet accroissement, mais aussi une tendance plus visible au maintien par les Marocains de leurs avoirs sous forme d'argent liquide. En ce qui concerne la monnaie scripturale, autrement dit les dépôts à vue auprès des banques, de Bank Al-Maghrib et du Trésor, le même rythme de croissance se maintient. Ainsi, ces dépôts ont augmenté, comme en 2010, de 1% depuis le début de l'année, à 412 milliards de DH. Les dépôts à vue auprès des banques constituent l'essentiel de ce volume, avec 370,5 milliards, en hausse de 3%. Il faut noter toutefois que ces dépôts sont en hausse de 6% pour les particuliers, alors qu'ils sont en baisse de 18,4% pour le secteur public, de 14% pour les institutions financières et de 6,6% pour les entreprises. 102 milliards de DH déposés dans les comptes sur carnet Pour ce qui est des autres types de comptes, la tendance a également changé. Ainsi, les comptes d'épargne regroupant les comptes sur carnet et les livrets d'épargne nationale ont vu la croissance de leur encours s'accélérer, à 8,7% à fin novembre 2011 contre 6,5% à fin novembre 2010, soit un volume de 102,2 milliards de DH. Détenus essentiellement par des particuliers, ces dépôts, comme l'expliquent les spécialistes, enregistrent habituellement des hausses plus prononcées en périodes de crise et d'incertitude, sachant qu'ils s'inscrivent dans une tendance haussière stable en temps normal. A l'inverse, les dépôts à terme (DAT) et bons de caisse, qui affichaient une hausse de 1,2% en novembre 2010, sont en recul de 2,6% à fin novembre 2011, à 147,5 milliards de DH. Chez les particuliers et les entreprises, ces dépôts se maintiennent en hausse, avec 8,8% de croissance chez les premiers et 14,8% chez les seconds. Par contre, ils sont en baisse de 33% pour l'Etat et de 9,3% pour les institutions financières. Concernant les autres agrégats de monnaie, les titres d'OPCVM monétaires ont vu leur croissance reculer de 18% à fin novembre 2010 à 3% à fin novembre 2011, pour totaliser un encours de 56,7 milliards de DH. Les dépôts en devises, qu'ils soient à vue ou à terme, maintiennent le même niveau de croissance qu'en 2010 (+24,6%) et totalisent à fin novembre 21,3 milliards de DH contre 14,7 milliards en décembre 2009. Arrivent enfin les certificats de dépôt émis par les banques, à durée résiduelle inférieure ou égale à 2 ans, qui affichent une forte hausse de 44%, à l'instar de 2010 (+37% à fin novembre), pour un volume de 31,6 milliards de DH. Cette progression s'explique par la diversification des sources de refinancement des banques dans un contexte de raréfaction des liquidités et de renchérissement du coût de l'argent. Notons par ailleurs que les entrepreneurs individuels (professions libérales, commerçants, artisans, petits promoteurs immobiliers…) totalisent 22,7 milliards de DH de dépôts, en hausse de 14,1% par rapport à fin 2010. Ces dépôts sont principalement constitués de comptes à vue (19,5 milliards) qui ont progressé de 16,8%. Les comptes sur carnet de ces entrepreneurs affichent une légère augmentation (+2%), à 1,27 milliard de DH, tandis que leurs dépôts à terme sont en baisse de 2,7%, à 1,89 milliard de DH.