Les entreprises prévoient des augmentations de salaire de 5% en 2012. Pour la première fois, l'enquête prend en compte la rémunération différée dans le traitement des rémunérations. En 15 ans, le salaire du directeur commercial a progressé de 150%. Le cabinet Diorh vient de rendre publics les résultats de son enquête de rémunération 2011. Menée pour la quatrième année consécutive avec le cabinet Mercer, l'enquête porte sur un échantillon de 74 entreprises et 16 807 données individuelles. Pour la première fois, elle prend en compte la rémunération différée (stocks options, intéressement, participation…) dans l'analyse des rémunérations. Sont ainsi couvertes les cinq composantes de la rémunération à savoir le salaire annuel de base, la salaire annuel fixe garanti (salaire de base + indemnités et primes), le salaire annuel global (salaire annuel fixe + primes et commissions ou bonus), le salaire annuel total (salaire annuel global + valeur de rémunération différée) ainsi que la rémunération totale (salaire annuel total + plus-value sur les stock options et avantages en nature). D'après l'enquête, les entreprises n'étaient pas totalement fixées sur le niveau des augmentations de salaires en raison de la tension politique qui prévaut dans le monde arabe. Avant le déclenchement des révoltes dans certains pays, l'objectif était d'augmenter les salaires de 5% en moyenne. Après, il y a deux hypothèses par rapport à cette situation. Si le climat social est maîtrisé, les entreprises décideraient de ne pas réviser l'enveloppe des augmentations ou de repousser la date des révisions salariales. Dans le cas contraire, il sera procédé à des augmentations collectives sans réelle différenciation. Pour 2012, les entreprises prévoient des augmentations moyennes de 5% pour l'ensemble des catégories. Du point de vue de la politique de rémunération, on relève que le variable est entré dans les mœurs. Près de 92% des entreprises offrent des bonus de performance aux collaborateurs. Un directeur supply chain gagne en moyenne 1,34 MDH bruts par an Toutefois, les entreprises structurées fidélisent de plus en plus par des programmes d'assurance vie complémentaire. «Ainsi 62% d'entre elles ont mis en place cet avantage qui est accordé à toutes les catégories», souligne Ghizlaine Laabi, responsable de l'enquête. Parmi les avantages qui reviennent le plus souvent, on note le téléphone mobile (93%), la voiture de fonction (91%), les prêts (42%), la réduction sur les produits d'entreprise (38%), les clubs de sport (30%), l'indemnité de voiture personnelle (27%), le chauffeur (24%) et enfin le logement (17%). En ce qui concerne les salaires des cadres supérieurs, il est à noter que le directeur achat est celui qui a connu la plus forte évolution en 2011, soit une augmentation de 13% par rapport à 2010. Les directeurs production et d'usine ont également progressé respectivement de 11 et 10% par rapport à 2010. Pour Essaid Bellal, DG de Diorh, «ces fonctions deviennent de plus stratégiques au sein des entreprises. Ces dernières ont compris qu'elles ne peuvent jouer uniquement sur les marges des chiffres d'affaires mais aussi sur les marges en intrants. C'est pourquoi elles ont besoin de profils capables de mieux négocier». L'enquête analyse également l'évolution des salaires sur une période de 15 ans. La palme revient au directeur commercial dont le salaire a progressé de 150%, suivi du directeur achat (117%), du directeur technique (114%), du directeur ressources humaines (101%), du directeur production (68%) et enfin du directeur financier (61 %). Pour les autres postes, le responsable juridique est celui qui a connu la plus forte progression (229%). Selon M. Bellal, «un bon juriste peut toucher jusqu'à 30 000 DH par mois». Les salaires des responsables trésorerie, formation et informatique ont également progressé de 187, 167 et 119% sur 15 ans. Enfin, les secrétaires et les contrôleurs de gestion sont ceux qui ont connu les plus faibles augmentations, soit 12 et 15% pour la simple raison que les secrétaires vont de plus en plus laisser la place aux assistantes de direction qui s'affirment de plus en plus sur la place tandis que pour les contrôleurs de gestion, la raison s'explique par le fait que chaque année le marché de l'emploi connaît l'arrivée de nouveaux lauréats et donc les salaires d'embauche ne connaissent pas forcément des augmentations notables. Par ailleurs, l'enquête montre que le salaire brut annuel du directeur supply chain est de 1,34 MDH, près de 1,4 MDH pour un directeur commercial, 543 224 DH pour un responsable production, 535 690 DH pour un responsable maintenance, 637 202 pour un responsable financier, 655 256 DH pour un responsable rémunération et 651 798 DH pour un responsable achat.