La Chambre des députés du Paraguay ratifie son soutien à la souveraineté du Maroc sur son Sahara    Artisanat: célébration des "porteurs du flambeaux" des trésors des arts traditionnels marocains    La DGSN généralise l'utilisation du Bolawrap    ADM-"Operation Smile Morocco" : caravane dentaire au profit d'une école limitrophe au réseau autoroutier    Artisanat: célébration des "porteurs du flambeaux" des trésors des arts traditionnels marocains    Syrie : Les habitants de Quneitra en confrontation directe avec les forces israéliennes    Campagnes chirurgicales de la cataracte: Les ophtalmos alertent contre un danger de santé publique    Israeli hostage families seek support in Morocco    Lamine Yamal meilleur jeune joueur du monde, Bilal El Khannouss classé 10e    L'Irak réaffirme sa position sur la marocanité du Sahara    Wafasalaf. Un nouveau cap pour un financement responsable    DGSN. Le capital humain au cœur de la stratégie Hammouchi    Séisme au Vanuatu: 12 millions USD de la BM pour soutenir les efforts d'urgence et de reconstruction    Inspection du travail. Des réformes pour combler le déficit    Le Maroc passe à la 5G en 2025    Le souverain chérifien reçoit un message écrit du président sénégalais    Dessalement et hydrogène vert : AMEA Power se prépare à se lancer sur le marché marocain    DGSN : 7.374 dossiers administratifs traités et 1.263 sanctions disciplinaires    La Chambre des Députés du Paraguay formalise son soutien à la marocanité du Sahara    Sekkouri : Le PL sur la grève entend protéger les travailleurs, l'entreprise et élargir les libertés syndicales    Education et formation : une réforme effective doit être au diapason des engagements découlant des textes législatifs, selon El Malki    Mercato : Des prétendants anglais et italiens s'alignent pour Hakim Ziyech    Botola Pro D1 : Le MAS limoge le Suisse Guglielmo Arena    Trump renomme David Fischer ambassadeur des Etats-Unis à Rabat    La Moudawana : Des avancées se profilent en dépit des archaïsmes    Après le satisfecit pour 2024, l'ONMT se fixe des objectifs plus ambitieux    Rencontre de communication pour la présentation des principaux contenus des propositions de révision du code de la famille    La 2ème édition du programme « Trésors des Arts Traditionnels Marocains » célèbre ses Porteurs de Flambeau    Forum à Barcelone sur l'impact du mondial sur les villes hôtes    Après l'arrêt Diarra, la Fifa modifie sa réglementation sur les transferts    Bourses d'études : 93% des demandes acceptées en 2024    Conserves de tomates égyptiennes : Droit antidumping définitif appliqué pour cinq ans    Jazzablanca change de dimension : La 18e édition s'étendra sur 10 jours, du 3 au 12 juillet 2025 !    Défense : les FAR se dotent de nouveaux missiles    La Bourse de Casablanca ouvre en bonne mine    Face à l'explosion des litiges commerciaux, des mesures juridiques seront bien actionnées    Régionalisation : Cap sur une gestion concertée de l'eau [INTEGRAL]    Afriquia lance 1000FikraConnect : Une plateforme innovante au service de l'entrepreneuriat marocain    David Govrin, ancien chargé d'affaires israélien à Rabat, accuse l'Egypte de violer le traité de paix avec Tel-Aviv    Message de condoléances de S.M. le Roi à la famille de feu Mohamed El Khalfi    Football: Le Maroc, une "superpuissance émergente" (New York Times)    CHAN 2025. 9 pays valident leurs tickets pour les qualifications    Fenerbahçe et Mourinho étudient une offre saoudienne pour En-Nesyri    Un ministre palestinien salue les efforts du Maroc pour l'admission de la Palestine à l'ONU    Dimensions civilisationnelles et esthétiques    Dans une ambiance festive et culturelle et interactive, hommage à Abdellah Cheikh et Atef Saad Mohamed    Maha A. Shanableh expose ses œuvres sous le thème «Bab El Salam»    Brazzaville vibre avec la première édition du Festival Muntuta    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Enfermons-les tous, Dieu reconnaîtra les siens»
Publié dans La Vie éco le 08 - 02 - 2011

Si dans tous les systèmes judiciaires la présomption d'innocence est la règle, au Maroc, c'est l'inverse. Nos valeureux procureurs embastillent à tout-va, partant d'un principe simple, basique et élémentaire : tout individu appréhendé par la police est un coupable en puissance, car, selon leur vision des choses, un honnête homme ne saurait avoir affaire à la maréchaussée.
Les secrétaires-greffiers ont fait une série de grèves depuis plusieurs mois pour réclamer l'adoption d'un statut particulier, paralysant de fait le fonctionnement de l'institution judiciaire.
Mais dans un tribunal, il y a aussi des magistrats, dont le rôle est d'appliquer les lois et de veiller à ce qu'une justice saine soit appliquée. Au Maroc, cette fonction suscite de nombreuses interrogations de la part des citoyens : comment devient-on juge ou procureur ? Quels sont les vrais pouvoirs dont ils disposent ? Sont-ils soumis à une hiérarchie et, dans ce cas, quid de l'indépendance du pouvoir judiciaire ? Autant de questions que l'on se pose et à juste titre, si l'on considère que la Justice représente le fondement de toute société organisée.
Essayons donc d'y voir plus clair, sans pour autant imposer à nos fidèles lecteurs un cours de droit constitutionnel. Un premier constat s'impose : les magistrats marocains sont dans une promotion donnée, incontestablement les meilleurs éléments. En effet, accéder à cette prestigieuse fonction suppose que l'on ait fait d'abord les quatre années de droit, puis réussir le très difficile concours de la magistrature auquel se présentent des centaines de candidats sur lesquels ne sont retenues que quelques dizaines.
Une fois cet écueil franchi, et après des stages dans différents services, ils seront affectés dans l'un des tribunaux nationaux, certains seront magistrats du siège (les juges, encore appelés magistrature assise), d'autres seront nommés au parquet (procureurs ou magistrature debout). Voici donc nos anciens étudiants investis du difficile pouvoir de juger leurs semblables.
Et là, second constat : avoir fait de brillantes études, réussir à des concours complexes et éliminatoires et prêter serment de servir le droit et la justice ne font pas forcément de l'individu un bon juge. Et c'est là le problème car on se retrouve avec une personne disposant d'un pouvoir discrétionnaire important, dont elle usera en fonction de son tempérament, son éducation ou ses convictions personnelles.
Ainsi certains juges ont-ils tendance à se considérer comme le bras séculaire de la société, toujours prêts à condamner leurs prochains, oubliant complètement le côté social de leur mission, qui est aussi d'apaiser les tensions et d'appliquer des textes d'une manière aussi équitable que possible. Aussi voit-on des juges reporter des dossiers complexes, octroyant généreusement aux avocats une petite semaine de délai, pour lire, analyser, décortiquer un rapport d'expertise de 150 pages, le soumettre à son client, recueillir ses observations, avant de rédiger un mémoire en réponse ! A l'homme de loi qui réclame un délai plus long, car il n'aura matériellement pas le temps de tout faire en cinq jours ouvrables, le magistrat répondra par un sublime : «Mais, Maître, c'est Votre problème !»…
A un autre juriste qui faisait remarquer que, dans tel dossier, il convenait de se référer à la Convention de Varsovie régissant le transport aérien dans le monde entier, un autre juge avouera benoîtement… «Vous parler du code des transports aériens, Maître ? Nous n'avons même pas encore assimilé le Code de la route, nous, vous le savez ?»
Ceci pour les juges. La situation est pire chez les procureurs. Si dans tous les systèmes judiciaires la présomption d'innocence est la règle, au Maroc, c'est l'inverse. Nos valeureux procureurs embastillent à tout-va, partant d'un principe simple, basique et élémentaire : tout individu appréhendé par la police est un coupable en puissance, car, selon leur vision des choses, un honnête homme ne saurait avoir affaire à la maréchaussée ! Et de fait, lors des présentations au parquet, les substituts du procureur font de l'abattage, et de l'emprisonnement quasi-systématique, dans le genre : «enfermons-les tous, Dieu reconnaîtra les siens». Puis, lors des audiences publiques, les procureurs se contenteront d'un seul mot : «la condamnation».
Il conviendrait donc de réformer également le corps de la magistrature, en veillant à sélectionner les futurs magistrats, non pas seulement sur la base de leurs brillantes études, mais en tenant compte de leurs capacités psychologiques à juger les autres.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.