Certains sites comme Linkedin constituent des outils de veille RH très importants où les entreprises peuvent dénicher des profils rares. Ce sont des canaux de recherche importants pour pourvoir un poste, mais ils ne remplacent pas les outils classiques de recrutement. L'entreprise peut encourager leur usage pour le partage des connaissances et la communication interne et externe. Il est évident que les réseaux sociaux sont de plus en plus utilisés pour se mettre en valeur. L'objectif est souvent de trouver un emploi ou des partenaires d'affaires. Pourtant, les utilisateurs ne font pas toujours attention aux informations personnelles qu'ils diffusent. Pour éviter les effets pervers, il existe des précautions d'usage lorsqu'on se met sur un réseau social. La première règle d'or est de bien soigner son profil car on est scruté par d'éventuels recruteurs. Philipe Montant, Dg de Rekrute.com, explique comment maîtriser parfaitement ces outils. Les réseaux sociaux sont en train de bouleverser le domaine du recrutement. Comment analysez-vous le phénomène ? Oui, c'est un effet de mode parce que depuis quelques années, on est passé des sites à usage personnel comme Facebook vers d'autres sites plus professionnels comme Viadeo ou encore Linkedin. Au départ, ces réseaux étaient destinés à mettre en relation des managers issus d'une même école ou représentant une même profession. Par la force du développement des technologies de l'information, ces outils ont pris de l'ampleur et, par la force des choses, sont devenus de véritables outils de recrutement. Certains sites comme Linkedin constituent des outils de veille RH très importants où les entreprises peuvent trouver des profils rares, difficilement repérables par les outils classiques. Ceci dit, ces outils ne sont pas encore adaptés aux us et coutumes des techniques de recrutement. Pourquoi un tel engouement ? C'est pour leurs atouts au niveau du faible coût d'accessibilité et la facilité d'atteindre un public non seulement interne, mais aussi externe y compris international. Aujourd'hui, on estime que la cooptation, qu'elle soit de façon directe ou indirecte, reste le moyen le plus utilisé par les entreprises pour recruter des profils. Et donc, les réseaux sociaux y contribuent énormément dans cette optique. J'ajouterais de même que ces réseaux sociaux apportent un peu plus qu'une simple logique de réseau, il y a aussi une logique d'information professionnelle, notamment. Selon vous, vont-ils devenir incontournables ? Je dirais que ces réseaux resteront des compléments de recherche pour les recruteurs. En d'autres termes, je pense que les canaux classiques de recrutement (annonces presse, cabinets de recrutement, sites de recrutement…) auront toujours leur place et que les réseaux sociaux ne viennent qu'en dernier lieu pour compléter la recherche. Ce n'est pas encore un premier réflexe qu'on utilise. Utilisez-vous ces sites pour chercher des candidats pour vos clients ? En tant que site de recrutement référencé, nous utilisons effectivement ces réseaux pour faire connaître déjà notre site et donc amener des candidats sur notre portail mais aussi pour dénicher d'autres candidats pour nos clients. On ne le fait pas de manière ciblée pour un seul client mais pour tous nos clients. Y a-t-il des entreprises au Maroc qui les utilisent ? Il arrive que certaines entreprises soient inscrites sur certains de ces sites professionnels. Malheureusement, les services sont souvent payants et les entreprises ne disposent pas forcément de moyens de paiement à l'international. Elles se rabattent sur les sites de recrutement locaux. Comment tirer profit de ces outils, surtout pour les candidats ? Il existe effectivement des précautions d'usage lorsqu'on se met en valeur sur un réseau social. La première règle d'or est de bien soigner son profil car il faut faire attention aux informations disponibles sur le net, et donc accessibles par d'éventuels employeurs. Le fait de mettre une photo de vacances sur un site professionnel démontre un manque de professionnalisme. Les gens confondent souvent entre sphère privée et sphère professionnelle. Ces sites permettent aussi de trouver des informations qui n'existent pas sur un CV. Exemple, les discussions auxquelles les candidats participent et la pertinence des idées qu'ils y tiennent. C'est pourquoi il faut savoir bien les présenter. Y a-t-il des risques de dérapage aussi bien pour les candidats que pour les entreprises ? Tout à fait ! Le risque majeur pour une entreprise peut provenir d'un déficit de communication en interne. Je m'explique : certaines entreprises tiennent des pages groupe sur certains sites qui permettent à leurs cadres de communiquer entre eux, notamment sur la politique RH de leur entreprise. Or, tout le monde peut ne pas avoir la même vision de cette politique RH, qui au bout peut nuire à l'image de l'entreprise. C'est pourquoi les entreprises doivent sensibiliser leurs employés sur la façon de communiquer. A l'instar de l'expérience de la généralisation du courrier électronique au sein de l'entreprise, la démocratisation de ces outils n'est pas aisée. Il faut savoir instaurer des règles de bonnes pratiques pour réguler et éviter les risques de dérapages au niveau des usages par les employés. Le même schéma s'applique aussi bien pour les blogs, le chat interne ou l'intranet.