Devant le gotha de la finance mondiale, le chef du gouvernement a prononcé un discours fort à l'occasion de la présentation, ce lundi à Marrakech, du livre «Le Maroc en quête d'une croissance plus forte et plus inclusive», élaboré par le Fonds monétaire international (FMI), et marquant le début des travaux des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale (BM). Verbatim. Suivez La Vie éco sur Telegram Au début de son allocution, Aziz Akhannouch a adressé «ses remerciements les plus sincères à tous les participants à cet événement, qui nous ont honorés de leur présence, et à l'ensemble de nos partenaires et pays frères et amis qui ont exprimé leur solidarité et leur compassion à l'égard de notre pays, suite au séisme qui a frappé, le 8 septembre 2023, la région d'Al Haouz». Le chef du gouvernement a aussi exprimé «la profonde gratitude du Royaume du Maroc au FMI et à la Banque mondiale pour leur confiance et leur soutien, notamment à travers le maintien de l'organisation des assemblées annuelles 2023 à Marrakech». «Notre présence ici aujourd'hui témoigne de la forte résilience de notre pays face aux crises multiples : des mesures d'urgence, d'ordre logistique et humanitaire, ont été mises en place immédiatement après la survenue du séisme sous les Hautes directives de Sa Majesté le Roi», a-t-il affirmé. Et d'ajouter sur le même sujet : «De manière urgente, la reconstruction et le développement économique et social des zones sinistrées sont structurés au sein d'un programme ambitieux, volontariste et intégré qui vise à reconstruire les habitations endommagées, à réhabiliter les infrastructures, à désenclaver les territoires, à résorber les déficits sociaux et à promouvoir l'activité économique locale. Nous nous attelons à présent à la mise en œuvre de ce programme ambitieux, forts de notre détermination et de notre volonté, et aussi de la confiance et du soutien permanents de nos partenaires». Un moment charnière Selon Aziz Akhannouch, l'élaboration de l'ouvrage dédié au Maroc, intitulé «La quête du Maroc pour une croissance plus forte et plus inclusive», illustre bien la volonté du Royaume d'atteindre des objectifs ambitieux en matière de développement économique et social. Et de rappeler qu'au cours des vingt dernières années, le Maroc, sous la conduite éclairée du Souverain, a entrepris des «réformes ambitieuses et volontaristes», qui ont jeté les bases d'une «transformation profonde et durable de notre économie et qui ont permis au Royaume de consolider sa résilience et préserver ses équilibres macroéconomiques». Pour le chef du gouvernement, le Maroc se tient en effet «à un carrefour déterminant de son histoire. Ce moment charnière évoque une période d'introspection dont nous tenons à tirer pleinement profit». À cet égard, a-t-il expliqué, «nous nous employons à mettre en œuvre la vision stratégique clairvoyante initiée par Sa Majesté le Roi, que Dieu l'assiste, qui spécifie les ambitions, les objectifs de développement et les leviers de changement de nature à libérer les énergies et à accélérer la marche de notre pays vers le progrès et la prospérité...». S'exprimant sur le train de réformes en cours, Akhannouch a assuré que le gouvernement est résolu à construire «une société solidaire et juste». Ainsi, en application des Hautes orientations Royales, «nous avons lancé, à partir de 2021, une série de réformes pour renforcer la cohésion institutionnelle et les systèmes de protection sociale», a-t-il indiqué, ajoutant accorder une place importante au renforcement du système de santé, à l'amélioration de la qualité du système éducatif et à la valorisation de la recherche scientifique et de l'innovation. «Une société où les citoyens sont aptes à prendre leur avenir en main, notamment les jeunes et les femmes, détient la clé de la croissance et de l'inclusion économiques», a-t-il insisté. Le chef du gouvernement a également mis en avant le rôle «précurseur» du Maroc en matière de développement des énergies renouvelables. «Nous aspirons ainsi à tripler notre capacité installée en énergie éolienne et solaire, tout en cherchant à positionner le Maroc comme acteur clé du secteur de l'hydrogène vert, ce qui renforcera notre souveraineté énergétique», a-t-il déclaré. Et d'ajouter que «la sécheresse et la raréfaction des ressources hydriques, conséquences directes du réchauffement climatique, sont également des priorités stratégiques nationales». L'appel aux banques multilatérales de développement Aziz Akhannouch a par ailleurs réaffirmé le rôle important de la coopération internationale face à l'aggravation du réchauffement climatique, aux vagues pandémiques et aux conflits géopolitiques. Dans cette perspective, a-t-il suggéré, «les banques multilatérales de développement sont appelées plus que jamais à accompagner les pays en développement pour relever les défis auxquels doit faire face l'économie mondiale et répondre à leurs besoins spécifiques». Cette adaptation doit, selon le chef du gouvernement, s'atteler à apporter «davantage de souplesse dans l'aide accordée aux pays faisant face à différents types de crises», en matière de conseil et d'appui financier, de facilité d'urgence ainsi que l'accompagnement pour le rétablissement des équilibres macroéconomiques. Dans ce cadre, Akhannouch a estimé que l'accord de financement du FMI au Maroc d'un montant de 1,3 milliard de dollars afin de renforcer la résilience du pays face aux catastrophes liées au climat, par le biais du nouveau Fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité, «est un véritable acquis». Et de conclure : «Notre monde est de plus en plus vulnérable et nécessite le concours de tous pour surmonter ces crises de natures diverses, la tenue des assemblées annuelles ici à Marrakech représente une opportunité précieuse d'établir des liens, partager des idées et collaborer pour des objectifs communs».