A l'occasion des réunions annuelles qui se tiennent au Maroc, le Fonds monétaire international (FMI) a émis, ce lundi 9 octobre, un rapport sur l'économie nationale et son évolution durant les dernières années. «Les assemblées annuelles de Marrakech 2023 sont l'occasion de reconnaître l'engagement ferme du Maroc en faveur des réformes économiques et de la stabilité, et de promouvoir le pays comme un exemple de la manière de construire des liens commerciaux et d'investissement dans un monde fragmenté », a indiqué Kristalina Georgieva, Directrice Générale du FMI, à l'occasion de cet événement grandiose, qui met la cité ocre sous les projecteurs. Dans ce sillage, le FMI également publié un rapport baptisé « Morocco's Quest for Stronger and Inclusive Growth » (Le Maroc en quête d'une croissance plus forte et plus inclusive), qui explore les facteurs qui consolident la résilience du Maroc et de son économie. Ce livre souligne les nombreuses réformes entreprises par le Maroc durant les deux dernières décennies, notamment celles visant à ouvrir le pays au commerce international, à investir dans les infrastructures clés, à réduire les subventions non ciblées, à renforcer l'indépendance de la banque centrale, à mettre en place un cadre de surveillance financière solide et à moderniser la gouvernance dans les secteurs public et privé. « Le succès du Maroc dans ces domaines suggère que ces réformes sont essentielles pour les pays qui recherchent la stabilité macroéconomique comme condition préalable à la croissance », affirme le rapport, notant que malgré tous les progrès réalisés, il reste encore beaucoup à faire pour permettre une croissance durable et inclusive. « Conscientes de ce fait, les autorités marocaines ont conçu une série de réformes au milieu de la pandémie afin d'améliorer le filet de sécurité sociale, de renforcer les résultats scolaires, de promouvoir l'entrepreneuriat privé et l'accès au financement. » lit-on dans le rapport. Défis et opportunités
«Malgré des conditions difficiles, le gouvernement a maintenu le cap et s'est concentré non seulement sur la stabilité immédiate, mais aussi sur les besoins à long terme de l'économie marocaine. Cela a impliqué l'adoption d'une série de mesures difficiles, comme l'élimination des subventions à l'énergie, et une stratégie visant à améliorer l'infrastructure du pays, à diversifier les bases de production et d'exportation en attirant les investissements étrangers, et à moderniser la structure de gouvernance de l'administration publique », précise l'institution financière.
Des propos confirmés par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lors de son allocution inaugurale des travaux de l'assemblée générale, précisant que le Maroc s'est montré résilient face aux crises multiples et successives. Il a dans ce sens donné l'exemple de la gestion du séisme d'Al Haouz où des mesures d'urgence, d'ordre logistique et humanitaire, ont été mises en place immédiatement après la survenue de la tragédie sous les hautes directives du Souverain. Quant à la présentation du rapport le chef du gouvernement a précisé qu'en effet le Maroc se tient à un carrefour déterminant de son histoire. « Ce moment charnière évoque une période d'introspection dont nous tenons à tirer pleinement profit. A cet égard, nous nous employons à mettre en œuvre la vision stratégique clairvoyante initiée par le Souverain, qui spécifie les ambitions, les objectifs de développement et les leviers de changement de nature à libérer les énergies et à accélérer la marche de notre pays vers le progrès et la prospérité », a-t-il déclaré.
Dans ce contexte, le FMI exhorte le Maroc à de mettre en place un programme de réforme ambitieux, et ce, pour mieux répondre aux aspirations des Marocains, en rendant la croissance économique plus forte, plus résiliente et plus inclusive, en particulier pour offrir davantage d'opportunités aux jeunes, aux femmes et aux entrepreneurs.
« Le Maroc semble bien placé pour relever ces défis et, en effet, le pays a récemment cherché à définir et à poursuivre un nouveau "modèle de développement", par le biais de débats nationaux et d'une approche plus inclusive de la réforme. Des réformes importantes ont été annoncées récemment, qui réorganisent à la fois le système de protection sociale et le modèle d'entreprise des sociétés d'Etat », note le FMI