Kristalina Georgieva, directrice du Fonds monétaire international qui effectuait sa première visite au Maroc, a salué l'initiative royale de réformer le modèle de développement dans le pays et qui doit, selon elle, passer inévitablement par un investissement dans les personnes. « Nous apprécions hautement la détermination du pays à regarder vers l'avenir et à le faire de manière très inclusive », a déclaré Kristalina Georgieva qui et est revenue sur l'initiative royale de mettre en place une commission dédiée à l'élaboration d'un nouveau modèle de développement. « Le Maroc est en tête dans cette région et sur le continent africain c'est un pays qui a poursuivi des réformes difficiles mais bénéfiques pour l'économie et le peuple marocains. Plus récemment, il s'est concentré sur ce qui compte tant, les jeunes et les femmes. Je tiens à souligner combien il est important que le leadership du Maroc renforce le gouvernement et la lutte contre la corruption », a dit la Bulgare lors d'une conférence de pression conjointe avec le ministre marocain des Finances Mohamed Benchaaboun et le Wali de Bank Al Maghrib Abdellatif Jouahri. « Ce que nous pouvons dire c'est que nous sommes prêts à fournir toute analyse utile à la commission pour la vision pour le Maroc », a dit Kristalina Georgieva, première patronne du FMI à être issue d'un pays émergent. Dans son intervention, Kristalina Georgieva s'est, en outre, attardée sur l'expérience des pays et de la conjoncture actuelle. « Ce que nous apprenons des pays du monde entier, c'est que dans un environnement économique et géopolitique, technologique et financier en évolution rapide, il est très important de définir la flexibilité des politiques, afin que nous puissions mieux les préparer aux inconnues à l'avenir », a-t-elle mis en avant. Et d'ajouter: « Toute stratégie de développement devrait être un investissement en capital, un investissement dans les personnes ». Photos: Mounir Mehimedate « C'est si simple, si vous voulez être riche demain, investissez dans votre peuple aujourd'hui », a affirmé celle qui a repris le flambeau du FMI après Christine Lagarde ajoutant que l'élément humain peut être une source d'agilité et de flexibilité. « Bien sûr, nous avons hâte de nous renseigner sur le travail de la commission afin que nous puissions transmettre ses conclusions à d'autres pays », a encore fait savoir la directrice de l'institution financière, qui a néanmoins rappelé que le Maroc devait maintenir ses efforts de réformes étant donné que la croissance du pays est inférieure à 3% et qu'elle n'était pas assez forte pour créer suffisamment d'emplois et réduire les inégalités sociales et régionales. « Le chômage demeure élevé, surtout parmi les jeunes et les femmes », a-t-elle déploré. La patronne du Fonds a par ailleurs partagé les prévisions de croissance du Maroc selon le FMI qui l'estime à 2,4% en 2019, et prévoit une croissance de 3,7% en 2020 et de l'ordre de 4% pour 2021. « Le Maroc a bien avancé dans la mise en place de conditions propices à une croissance plus élevée et plus inclusive, en dépit d'un environnement extérieur difficile », a-t-elle soutenu. Par ailleurs, concernant le « rôle important » que le pays joue en étant une « île de stabilité » et le « pont unique avec l'Europe, avec le monde arabe avec le reste de l'Afrique », la directrice du Fonds a fait remarquer: « Nous sommes impressionnés de voir que le Maroc engage une prospérité économique très constructive basée sur le reste du continent ». Pour elle, il s'agit d'un pays qui œuvre « pour une vision de son avenir » et cherche une croissance inclusive et durable qui profite à tous les marocains mais surtout aux jeunes marocains et aux femmes marocaines.