Un ex-joueur et un ancien journaliste jouent aux oracles. À leurs yeux, les Lions de l'Atlas n'auraient aucune chance lors de la CAN début 2024. Que d'approximations, pardi! Suivez La Vie éco sur Telegram À quelques semaines de la Coupe d'Afrique des nations (CAN), prévue en Côte d'Ivoire, et au moment même où notre pays vient d'être désigné pour organiser la CAN 2025, on sent comme un air malsain en train de circuler. Sur les réseaux de tous les maux, on assiste à des énergumènes s'érigeant en analystes spécialistes, qui pour sa carrière en tant que joueur, qui pour sa carrière en tant que journaliste, etc. Des gens à la retraite pour bien dire! Quand on a déjà «critiqué» feu Mehdi Faria et feu Abdallah Blinda et qu'on est encore là à faire la queue aux côtés des jeunes générations de journalistes, d'analystes et d'entraîneurs, cela commence à relever de l'obsolète. Eh bien ces vieux de la vieille, le joueur et le journaliste, chacun de son côté bien sûr, chacun dans un «site», sont tous les deux d'accord sur un point. Analyses infondées... L'entraîneur national Walid Regragui serait incapable de réaliser quoi que ce soit lors de la CAN : «La Coupe d'Afrique n'est pas le Mondial... L'Afrique subsaharienne n'est pas le Qatar et Regragui n'a pas d'expérience en Afrique. Il ne connaît pas bien le football africain...». «Les joueurs, habitués au professionnalisme du football en Europe, sont choqués une fois sur les pelouses africaines»... Il ne manque que d'ajouter que nos Lions se transformeraient peut-être en chats et qu'il vaut mieux se retirer de cette CAN pour éviter une débandade humiliante. Plus que de l'absurde, du ridicule, ces gens font du mal à la communauté footballistique nationale, dirigeants, staff technique, joueurs et surtout public. «Walid ne connaît pas bien la conception du football chez les Africains»... Et lorsqu'il avait sillonné le continent avec les Lions de l'Atlas pour se qualifier à la CAN 2004 en tête de leur groupe, c'était aux îles vierges ? Et quand, avec le Wydad de Casablanca, il a re-sillonné l'Afrique en tant qu'entraîneur pour finir au sommet du continent, c'était où ? Au moins, quand on prétend faire des analyses, on essaye de rester le plus près possible de la logique. Et ce n'est pas avec ce genre de «critique» que l'on va aider Regragui, à moins que l'on cherche seulement à le vouer aux gémonies. Car il y a bien une sorte de préjudice moral envers le coach des Lions de l'Atlas. Et même en supposant que l'ancien joueur et l'ancien journaliste, sexagénaires avérés, ont raison et que la CAN est «Akbar men Walid», qu'est-ce qu'on devrait faire dans ce cas ? Limoger Regragui à deux mois de la compétition et le remplacer par quelqu'un d'autre ? On voit bien que dans tous les cas, on est loin du bon sens. La moindre des choses pour ces vieux analystes, c'est de laisser travailler Regragui pour le moment. Qu'il se trompe, qu'il craque en Afrique, qu'il rate la CAN, qu'il soit éliminé... Ce n'est qu'après que l'on peut demander des comptes. Aujourd'hui, en 2023, entraîner ne signifie pas un 4-4-2 ou un 5-3-2... Entraîner c'est manager les hommes, et ce n'est pas une sinécure. Mais après tout, ce genre de réflexion est à l'image de la société des maudits réseaux. On veut toujours aller très vite, trop vite. Tout le monde est pressé, oubliant qu'il ne faut jamais construire dans l'urgence.