Walid Regragui a un parcours atypique : l'ex-international marocain, qui évoluait sur l'aile droite, que ce soit au milieu ou en défense, a éclaté sur le tard dans le milieu professionnel. Sa générosité, sa polyvalence, son sérieux et sa disponibilité lui ont permis de vivre des bons moments dans sa carrière notamment avec sa sélection nationale. Walid Regragui, le Lion de l'Atlas, a vécu les montagnes russes avec le Maroc. En club, le natif de l'Essonne a essentiellement réalisé toute sa carrière en France en passant par Toulouse, l'AC Ajaccio et Grenoble. Il a toute de même quitté la France pendant trois ans pour jouer en Espagne à Santander. Mais c'est avec le Maroc qu'il va atteindre le sommet. L'ancien joueur d'Ajaccio a en effet disputé deux CAN avec le Maroc, dont celle de 2004 qui a été exceptionnelle pour Walid et son pays. Il a gardé de très bons souvenirs de cette édition dont l'un des plus beaux de sa carrière : le fameux quart de finale face à l'Algérie quand les Lions de l'Atlas arrachent l'égalisation grâce un but du futur attaquant d'Arsenal, Marouane Chamakh et achève les Fennecs en prolongations. "Ce quart de finale de Coupe d'Afrique contre l'Algérie est le souvenir le plus marquant de ma carrière", affirme-t-il à un entretien pour nos confrères de RFI. Finaliste de la CAN 2004 L'ambiance dans le groupe marocain était très bonne lors de cette compétition tunisienne. Le groupe vivait bien ensemble et partageait la même philosophie de jeu. Walid confirme cette bonne ambiance dans ses propos : "Pour nous, c'était l'aboutissement d'un travail de 2 ans avec de jeunes joueurs ambitieux et quelques anciens qui ont bien encadré le groupe et surtout une superbe ambiance qui a permis d'avoir ces résultats. On avait tous la même idée de jeu et la même envie de jouer au football ensemble, ce qui nous a permis, sur le plan du jeu, de fournir une bonne prestation. Ce qui est intéressant dans cette CAN, ce n'est pas seulement d'être allé en finale, c'est qu'on a créé du jeu, on a vraiment joué avec un style propre au jeu maghrébin à base de jeu court et de mouvement et c'est vrai qu'on a pris beaucoup de plaisir sur le terrain et en dehors." Durant cette édition, il a su développer au maximum son potentiel dans le couloir droit et donner sa pleine dimension à ce poste de joueur de couloir grâce à ses prestations de hauts vols qui l'ont permis d'être dans l'équipe type de la CAN 2004 (RFI). L'année 2004 fut celle de la consécration pour Walid sur le plan individuelle. A cette époque, il avait tout les caractéristiques de ce type de joueur, capable de bloquer l'attaquant adverse, de relancer, de déborder ou de centrer. Mais, deux ans après, c'est la chute pour le Maroc et Walid Regragui. Les Nord-Africains ne confirment pas. Tombé dans le groupe de la mort (Egypte, Côte d'Ivoire, Libye), les Marocains ne parviennent pas à s'extirper de cette poule composée des deux futurs finalistes de l'épreuve. "Sur le coup, on avait été terriblement frustrés mais, avec le recul, je me rends compte qu'on s'était tiré une balle dans le pied, que se soit avec les dirigeants qui avaient limogé l'entraineur, un mois avant la compétition et donc on avait un sélectionneur qui est arrivé quinze jours avant le début de la CAN. C'était vraiment compliqué pour lui. Nous on était trop resté sur nos acquis", explique Walid. Du Racing à Santander En club, Regragui n'a sans doute pas connu la carrière qu'il méritait. Walid débute dans le monde professionnel avec le Racing Club de France. Mais son club va connaître des problèmes financiers. Il sera transféré à Toulouse avant de rejoindre le club corse d'Ajaccio avec lequel, il remporte le titre de champion de France de Ligue 2 en 2002. Il part ensuite en Espagne pour jouer la Liga en 2004 avec le Racing Santander, pendant trois saisons. Les matches avec les deux grands d'Espagne, le Real Madrid et le FC Barcelone l'ont impressionné et marqué. Tout comme la culture et le jeu espagnol. "Notamment sur le plan du jeu puisque c'est une autre culture du football par rapport à la France. Cela m'a permit de voir que, à l'étranger, pour un footballeur, tout est complètement différent : la vie au quotidien, la pression… et puis surtout ça permet de vivre sa passion différemment qu'en France. Quand on est dans la rue ou quand on prépare un match, c'est complètement différent. La preuve, dans la semaine, le pouvoir des médias est impressionnant. Sur le plan culturel, c'est une autre vie, le fait de m'ouvrir à d'autres cultures… Et puis, sur le plan du jeu, je pense c'est ce qui se fait de mieux dans le monde depuis si longtemps qu'ils ont cette identité de jeu." Regragui s'est amélioré en Espagne, il a choisi un championnat qui correspond à sa philosophie de jeu : jeu court, mouvement, passes rapides… comme ce qui avait été envisagé avec le Maroc 2004. Une nostalgie de jeu retrouvée de l'autre de côté de la Méditerranée.