L'offre et la demande se sont équilibrées sur le marché du locatif résidentiel depuis fin 2009. La baisse des prix a fini par doper la demande et même de la part des acquéreurs potentiels d'un logement. Trois mois pour mettre un bien en location actuellement contre six en 2009. Pour plusieurs professionnels de l'immobilier, le marché de la location résidentielle à Casablanca poursuit sa stagnation depuis fin 2009. L'offre et la demande auraient trouvé un équilibre selon les agents immobiliers de la capitale économique, ce qui a mis fin au cycle baissier des prix des loyers qui a duré près de deux ans. En effet, depuis début 2008, les prix des loyers n'ont cessé de reculer. Certains quartiers casablancais ont enregistré des baisses allant jusqu'à 30% en un an. Il faut dire qu'à l'époque, des contingents de loueurs sont venus s'ajouter à l'offre préexistante. Ces nouveaux arrivants ont pour la plupart investi dans l'immobilier dans l'optique de revendre. Mais dans un marché atone et cher, ils n'ont pas trouvé acheteur et ont dû se tourner vers la location. Après cette période de correction, le niveau des prix a commencé à se stabiliser au cours des derniers mois de 2009, ce qui a fini par raviver la demande et même attirer la clientèle qui souhaitait acquérir un logement. «Plusieurs demandeurs délaissent actuellement l'acquisition de biens immobiliers, jugés plus chers, au profit d'un marché de la location résidentielle plus raisonnable», fait remarquer Samir Benmakhlouf, président de l'agence Century 21. Cette reprise de la demande provient toutefois de la clientèle locale essentiellement. Du côté du marché des étrangers, la stagnation reste de mise. «Après le regain constaté en début d'année, la demande provenant des expatriés a marqué le pas», rapporte William Simoncelli, directeur général de Carré Immobilier. Notons que malgré cette stabilité des prix et la reprise de la demande, le volume des transactions est resté inchangé, selon les professionnels. Ils expliquent que le prix du loyer est toujours très cher pour nombre de clients potentiels. La location dans le moyen standing démarre en effet à 6 000 DH par mois pour un appartement de trois pièces, sachant que ce prix peut aller jusqu'à 9 000 DH. Evolution disparate des loyers selon le quartier Pour revenir à la tendance des loyers, il faut relever que les prix ont évolué de façon disparate selon les quartiers. Selon les référencements de La Forêt Immobilier, les appartements de moyen standing sont actuellement mis en location entre 6 000 et 8 000 DH par mois à 2 Mars alors que les prix dans ce quartier étaient compris entre 4 000 et 6 000 DH il y a à peine trois mois (voir La Vie éco du 1er février 2010). A l'inverse, les loyers à Bourgogne ont enregistré une baisse de 21% durant le premier trimestre 2010, selon L'argus de l'immobilier. En tout cas, à ces prix-là, les investisseurs dans le locatif résidentiel à Casablanca peuvent aspirer à une rentabilité variant entre 5 et 8%, selon les professionnels interrogés. «Ce niveau reste largement supérieur à celui du marché parisien qui n'offre qu'une rentabilité de 3 à 4%», précise Dounia Boukhari, directrice de l'agence La Forêt Immobilier. Et pour mettre leurs biens en location, les propriétaires devront patienter en moyenne pendant trois mois, alors qu'il en fallait six en 2009. «A condition toutefois d'avoir un bien de qualité», tempèrent les professionnels. Une offre «théorique» supérieure à la réalité Ceci étant dit, comment le marché du locatif évoluera-t-il à Casablanca sur le reste de l'année ? Les prix des loyers resteront-ils aux niveaux actuels ? Pas sûr. Il faut savoir en effet que l'offre et la demande ne sont pas vraiment équilibrées, car sur l'ensemble des biens destinés à la location à casablanca, seuls 80% sont exploités. Le refus temporaire de certains propriétaires de mettre leurs biens en location fait en sorte qu'actuellement l'offre est en phase avec la demande, mais cette situation peut changer à tout moment. Il y a près de 160 000 appartements destinés à la location qui sont actuellement inoccupés à Casablanca. Si ces biens arrivent sur le marché, les prix des loyers risquent fortement de reprendre le chemin de la baisse.