La capitale a connu des hausses allant jusqu'à 20% en 2009. A Casablanca, après avoir fortement baissé en 2008 , les loyers stagnent mais une chute est en train de toucher le haut standing et elle pourrait se généraliser. Décrue de 30% sur 2 ans pour Marrakech et de 10% pour Tanger depuis le début de l'année. Si les niveaux des prix des transactions immobilières n'ont bougé que très difficilement sur les derniers mois, ceux de la location ont été bien plus dynamiques. Preuve en est le comportement du marché du locatif résidentiel dans les plus grandes villes du Royaume. Casablanca : stagnation depuis début 2009, mais possibilité de baisse sur les prochains mois Depuis début 2009, les prix du loyer à Casablanca semblent se maintenir à un niveau constant. Il faut dire que tout au long de 2008 ils ont été sévèrement corrigés. Pour cette période, les professionnels rapportent des baisses allant de 15 à 20%. Il faut y voir l'effet d'une régulation du marché du locatif résidentiel. Une offre en forte croissance face à une demande constante voire baissière a induit immanquablement une baisse des prix. C'est que l'année 2008 a vu un important contingent de nouveaux loueurs se déverser sur le marché. Il s'agit majoritairement d'investisseurs qui ont misé sur la promotion immobilière dans le but de construire pour revendre mais qui n'ont eu d'autre choix que de se tourner vers la location quand ils n'ont pu écouler leurs biens, jugés trop chers par les acheteurs. A voir le statu quo maintenu par les prix du loyer durant l'année en cours, tout porte donc à croire que le potentiel de baisse a été entièrement consommé. Actuellemment un trois chambres à Bourgogne est loué entre 8 000 et 12 000 DH par mois. Ce même ordre de prix est pratiqué à Mâarif extension, Val Fleury et 2 Mars (Quartier des hôpitaux) pour le même type de biens. Comptez entre 9 000 et 17 000 DH à Gauthier et de 10 000 à 18 000 DH à Racine. Cela étant, certains professionnels n'écartent pas des dévaluations supplémentaires. Celles-ci toucheraient déjà le haut standing. La clientèle expatriée, grande consommatrice de biens de standing dans le locatif résidentiel, serait en train de déserter ce segment. Un effet du resserrement des budgets alloués par les grandes entreprises au financement de l'hébergement de leurs salariés expatriés. En réaction, les possesseurs de ce type de biens semblent se rabattre sur la clientèle locale, bien présente mais disposant de moins de moyens. Ce qui ne manque pas d'orienter le prix des loyers à la baisse. Rabat : seule ville à voir le prix des loyers augmenter La capitale semble vraiment être l'exception heureuse du Maroc, pour les bailleurs du moins. Ceux-ci rapportent unanimement une augmentation du prix des loyers, allant jusqu'à 20% en l'espace d'une année dans certains quartiers. Et la période actuelle ne pourrait que voir cette tendance s'affirmer davantage. En effet, entre juin et septembre, le marché du locatif résidentiel à Rabat connaît habituellement une grande effervescence. Expatriés, diplomates et employés d'ONG sur le départ quittent le Maroc à cette période. Et les biens qu'ils louaient trouvent repreneur en la personne de nouveaux arrivants. A cela s'ajoute le fait que cette année, spécifiquement, des MRE ont afflué sur le marché de la location résidentiel rbati. Cette clientèle envisage un retour au pays et préfère louer au lieu d'acheter le temps de prendre ses repères. A cette clientèle de niches s'ajoute une demande plus constante particulièrement sensible au cadre de vie qu'offre Rabat. Cette pression de la demande ressort au niveau des prix. Actuellement, un trois chambres à Souissi est loué entre 19 000 et 26 000 DH par mois. A l'Agdal, il en coûte entre 7 000 et 20 000 DH. A l'OLM, entre 18 000 et 25 000 DH. Marrakech : les étrangers tirent les loyers à la baisse Si par le passé l'inflation des prix de l'immobilier à Marrakech a principalement été alimentée par une clientèle d'étrangers, c'est cette même clientèle qui tire aujourd'hui les prix à la baisse. Pour louer, elle se fixe aujourd'hui des budgets bien plus serrés. Avec une clientèle locale qui n'est pas prompte à relayer l'inflation des prix, et une offre qui s'est considérablement élargie, la baisse du prix des loyers était inévitable. Un appartement au centre bénéficiant de tout le confort (climatisation, piscine…) se loue actuellement à 4 500 DH et tout au plus à 5 500 DH, alors que son propriétaire pouvait en tirer 7 000 DH par mois il y a 2 ans. Sur bd Mohammed VI, un 3 chambres est loué actuellement à 9 000 DH alors qu'il y a 2 à 3 ans les loyers étaient plutôt de l'ordre de 13 000 à 14 000 DH. Tanger : une baisse des loyers est redoutée pour l'automne S'il y a baisse du prix des loyers à Tanger, elle demeure pour l'instant légère. De l'ordre de 10% en moyenne depuis le début de l'année, selon les professionnels. Un appartement résidentiel à Malabata est loué actuellement à 1 500 DH par mois alors qu'il pouvait parvenir à un prix de 1 800 DH durant la haute saison de 2008. Pour ce qui est de la tendance future des prix, elle dépendra fortement du choix que vont faire les MRE d'acheter ou de vendre les biens immobiliers qu'ils détiennent sur la ville. Par ailleurs, une baisse est redoutée pour l'automne. En effet, des projets qui sont en cours de finition devraient être livrés à cette échéance. Et comme la demande ne devrait pas sensiblement s'élargir entre-temps, la baisse du prix des loyers pourrait bien intervenir.