Le groupe LCI Education, dont HEM fait partie, veut ancrer sa présence au Maroc et en Afrique à travers le lancement d'une nouvelle université. Explications avec le directeur général. L'accélération de l'industrialisation sur le plan stratégique générera forcément des besoins importants en ingénieurs et cadres supérieurs et intermédiaires dans les différents domaines et en design industriel en particulier. Le projet de HEM Design School vise la formation de designers ayant des profils pointus alliant une sensibilité artistique et créative. Quelles sont les nouvelles orientations prises suite au changement à la tête du groupe HEM ? Effectivement, après près de 15 ans à la direction générale du groupe et 4 ans à la présidence de LCI Education en Afrique (regroupant HEM, Collège LaSalle Maroc et Collège LaSalle Tunisie), Yasmine Benamour a pris la décision de voguer vers d'autres cieux professionnels. Claude Marchand, CEO de LCI Education, occupe, en intérim, la présidence du conseil d'administration de HEM le temps de nominer un remplaçant dudit conseil. Je continuerai, en tant que directeur général, d'œuvrer pour le développement du groupe, pour la poursuite de sa transformation organisationnelle et pour son rayonnement global. Un changement constitue bien souvent une opportunité et notamment une opportunité de croissance. Ainsi, nous débutons une nouvelle ère en Afrique avec de grandes aspirations et l'ambition de créer une nouvelle université au Maroc dans un futur proche. Notre présence en Afrique est une priorité absolue. Afin de mieux intégrer HEM dans la communauté globale de LCI Education à travers le monde, les axes du nouveau plan stratégique et les éléments de l'évolution de son image seront bientôt présentés. Au-delà des précisions relatives aux composantes du projet de l'université, le nouveau plan stratégique précisera également les nouvelles orientations pédagogiques pour une amélioration continue de l'expérience étudiant au sein de notre institution. Envisagez-vous de lancer de nouvelles formations ? Si oui, lesquelles ? En préparation de la nouvelle université au Maroc, nous envisageons de diversifier nos champs d'intervention et de lancer une nouvelle formation dans le domaine du design industriel. Dans le monde d'aujourd'hui et de demain, le design n'est plus un complément superflu, au contraire, le modèle des organisations qui réussissent est inspiré, créé et piloté par les designers. L'industrialisation du Maroc avance à grands pas. Le plan stratégique lancé par S.M. le Roi lors de la première édition de la Journée nationale de l'industrie vise l'accélération de cette industrialisation et son renforcement pour lui permettre de faire face aux aléas géopolitiques et économiques internationaux. La réalisation de cet objectif générera des besoins importants en ingénieurs et cadres supérieurs et intermédiaires dans les différents domaines et en design industriel en particulier. Le projet de HEM Design School vise la formation de designers ayant des profils pointus alliant une sensibilité artistique et créative, une bonne maitrise des fondamentaux des Sciences de l'ingénieur, ainsi qu'une bonne connaissance du monde de l'entreprise. Le tout, insistant sur le développement personnel des lauréats et leurs soft skills. De nouvelles compétences professionnelles sont nécessaires pour assurer les métiers de demain. Face à ce constat, quel rôle peut jouer votre groupe pour préparer les étudiants aux métiers de demain et être en symbiose avec les nouveaux besoins du marché de l'emploi ? Effectivement, l'intelligence artificielle s'installe dans la vie de tous les jours de tous les citoyens et à travers le monde. Dans le contexte universitaire, elle s'impose en tant qu'élément fondamental qui peut changer pas mal de choses dans les contenus des filières, au niveau des méthodes pédagogiques déployées et dans le fonctionnement global des établissements d'enseignement supérieur au Maroc et à travers le monde. La réforme de l'enseignement supérieur au Maroc parle de la nécessité d'intégrer la transformation numérique et l'intelligence artificielle dans les filières de formation sans préciser encore les contours de cette intégration. Nous avons anticipé les choses en lançant trois initiatives : D'abord, demander à quelques collègues professeurs d'intégrer dans leurs pratiques quotidiennes à l'intérieur des cours, l'utilisation de l'IA. Un retour d'expérience sera présenté à l'ensemble du corps professoral. Ensuite, mener, avec les enseignants de HEM, une réflexion sur la manière dont l'IA va impacter notre pédagogie et nos objectifs pédagogiques. Une journée de réflexion est programmée début juin 2023. Enfin, lancer une étude sur les modifications que nous pouvons apporter à différentes activités pédagogiques en intégrant l'IA, à titre d'exemples le mémoire de fin d'études, les ateliers de créativité... Ainsi, nous comptons jouer pleinement notre rôle d'institution leader et impactante pour préparer les étudiants aux métiers de demain et être en symbiose avec les nouveaux besoins du marché de l'emploi. Pensez-vous qu'il faut aller davantage vers une pédagogie numérique dans les écoles de management ? Bien sûr. Il est nécessaire que nos étudiants et nos futurs lauréats soient bien imprégnés de la culture du numérique pour qu'ils puissent bien répondre aux besoins de l'entreprise et de s'assurer une bonne évolution de carrière. Pour préparer les étudiants à ces exigences futures, il faut procéder à une actualisation des contenus et méthodes pédagogiques avec les nouvelles donnes technologiques et sociales. Globalement, à HEM, contrairement à d'autres établissements d'enseignement supérieur de par le monde, nous avons fait le choix d'intégrer l'IA dans notre démarche pédagogique en tant que nouvelle donne et de nous y adapter.