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La gauche est-elle encore audible aujourd'hui ?
Publié dans La Vie éco le 05 - 10 - 2009

L'USFP, qui seule peut servir de locomotive, est en mauvaise posture et n'est pas encore sortie de sa crise interne.
Les tentatives d'alliances entre les neuf formations de gauche se heurtent à des questions d'idéologie, de principes et
de pouvoir.
On prédit déjà que la bataille de 2012 est perdue et on table sur 2017.
Jusqu'où ira donc la gauche dans sa descente aux enfers ? Au gouvernement comme à l'opposition, les neuf partis (PPS, FFD, PSU, PADS, CNI, PT, Annahj Addimocrati et PS) qui obéissent à cette orientation politique, et à leur tête l'USFP, semblent aujourd'hui dans l'impasse. L'heure est grave. Confrontés à la crise de la gauche à l'international, mais aussi et surtout à celle du politique au Maroc, ces partis ont, chacun, eu leur lot de difficultés internes. Une situation qui s'est largement manifestée au niveau de leurs performances électorales, qui ont connu un recul quasi constant depuis l'Alternance (voir encadré). L'USFP, symbole de cette gauche qui se cherche aujourd'hui et qui avait déjà perdu 7 sièges aux élections législatives de 2002, tout en recueillant 15% des suffrages, ne pesait cinq ans plus tard, à l'issue des législatives de 2007, que 9% des voix. Le constat est plus mitigé du côté du PPS et du FFD, dont la progression en dents de scie ces dix dernières années s'est soldée par des reculs aux dernières élections. Pour compenser les défections survenues dans leurs rangs, et qui menaçaient de les priver de leur groupe parlementaire, les deux partis prévoient désormais de se réunir dans quelques jours avec le Parti travailliste de Benatiq en vue d'en former un nouveau, à trois. Mais…
Un déficit apparent de leadership ?
Le contexte a changé. Le confort relatif dans lequel vit l'Istiqlal depuis son accession à la tête de l'Exécutif, l'émergence du PAM, la montée en puissance du RNI, l'affaiblissement du PJD et la série de déboires connus par le Mouvement populaire ont largement fragilisé les blocs de coalition traditionnellement au devant de la scène politique au cours des dix dernières années. Résultat : à la lumière de la politique menée en la matière depuis les élections communales du 12 juin par l'USFP, le PPS et l'Istiqlal, la Koutla n'apparaît plus comme le cadre privilégié des alliances entre ces partis. Dans ce chamboulement, l'USFP, cette locomotive de la gauche qui aurait pu impulser le renouveau, est le grand perdant. Dépassée lors des diverses élections de cet été, elle ne représente plus que l'ombre d'elle-même, vivant encore sous le coup de la crise de 2007 tandis qu'à droite le PAM et le RNI affûtent déjà leurs armes pour les législatives de…2012 qui verront sans doute émerger une nouvelle alliance. De fait, la gauche perd non seulement du terrain mais elle ne fait rien pour exister publiquement hormis la période électorale. Pas de débat public, pas d'action retentissante, à l'instar de celle d'un PAM, opportunément présenté comme intervenant majeur dans la résolution du problème de la grève des transports au printemps dernier, pas de prise de position sur les nombreux problèmes que traverse la société (religion, libertés…). C'est à croire que le parti s'est recroquevillé sur lui-même, souffrant même d'un déficit apparent de leadership, entre un Radi, premier secrétaire, plus visible en tant que ministre de la justice et un Oualalou, numéro deux qui a perdu sa verve d'antan.
Résultat : la gauche à laquelle seule l'USFP peut apporter un poids significatif n'a pas été en mesure de se présenter comme une alternative, de par la difficulté des alliances entre ses composantes.
En effet, les rares tentatives de rapprochement effectuées se sont heurtées à une succession d'échecs, causées par des divergences idéologiques, des positionnements sur la problématique de l'appartenance au gouvernement, mais aussi de vieilles animosités héritées du passé. Ainsi, à Casablanca, l'alliance pour la présentation de candidatures communes aux élections communales, lancée dès 2008, s'est écroulée à quelques jours des élections, en partie en relation avec les retards liés au congrès de l'USFP, le manque de soutien clair de la part des directions des partis, mais aussi, indirectement, en raison du passage de plusieurs conseillers de la CDT dans les rangs de la FDT, proche de l'USFP. A la suite de cet événement, le bras politique du syndicat de Amaoui, le CNI, avait en effet posé des conditions particulièrement difficiles à respecter à la poursuite de l'alliance, rapporte Ahmed Zaki, membre du bureau politique du PPS qui avait participé au projet…
Au vu de l'ampleur de ces difficultés, il apparaît désormais peu probable que la gauche puisse regagner du terrain en 2012, estiment certains. Il reste tout au plus à lancer le chantier de la nouvelle gauche dans l'espoir d'arrêter son recul d'ici là, en attendant une véritable amélioration, dans une dizaine d'années.
Le PSU se dit prêt à toutes les solutions pour sortir du marasme
Face à cette situation, des initiatives apparaissent çà et là. Ainsi, si le PSU se refuse toujours à constituer un groupe parlementaire avec les formations de gauche qui siègent au gouvernement, il se dit désormais ouvert à une discussion sur l'avenir de la gauche, voire «un rapprochement organisationnel avec les partis», qu'ils siègent au gouvernement ou pas. Mohamed Moujahid, secrétaire général du parti, se dit persuadé que les partis de gauche peuvent parvenir à une plateforme commune. Mais le PSU, au faible poids sur la scène politique, sera-t-il écouté ?
Pendant ce temps, l'USFP reste au stade des courants. Vendredi 25 septembre, le bureau politique du parti se penchait sur l'organisation d'ici fin 2009 d'une conférence qui devrait fixer les modalités de mise en place de courants politiques, conformément aux recommandations de son VIIIe congrès. Parmi les courants annoncés, celui des anciens du Parti socialiste démocratique (PSD). Bien entendu, il ne s'agit nullement pour les militants de l'ancienne formation de faire bande à part au sein de l'USFP, même si leur intégration dans les rangs du parti de la rose est encore imparfaite.
«Depuis que nous avons intégré l'USFP, nous nous sommes retrouvés sur plusieurs questions avec des hommes et des femmes issus de divers horizons. Le courant que nous voulons mettre en place ne sera pas exclusif aux anciens du PSD», indique Aïssa El Ouardighi, ex-numéro un du PSD. «Par ailleurs, si d'autres courants se constituent, nous allons essayer de nous retrouver, car le but n'est pas d'aboutir à une pléthore de courants. Il faudrait que la notion même de courants soit codifiée au minimum, pour disposer de garde-fous, et éviter des effets pervers», ajoute-t-il. La mutation devrait, selon lui, aider à promouvoir un débat interne franc et loyal au sein du parti, à l'instar de ce qui s'est fait sous d'autres cieux, à condition que cette mutation ne soit pas «torpillée» par certains poids lourds du parti. Prévu pour la deuxième quinzaine d'octobre, le conseil national du parti devra traiter de ce dossier, à condition que la réunion qui s'annonce houleuse se passe sans trop de désordre, ce qui est loin d'être garanti : première du genre depuis le VIIIe congrès du parti en 2008, elle survient à la suite d'une série de défaites électorales.
Des rencontres, des appels, des cris d'alarme, mais sans suite…
Autre hypothèse, le salut de la gauche viendra-t-il de ses bases ? Si malgré l'ampleur du désastre électoral enregistré depuis les élections communales du 12 juin les directions des partis sont restées silencieuses, ces dernières semaines, les initiatives «d'en bas» se multiplient pour tenter de limiter les dégâts. Jeudi 17 septembre, un débat était organisé à Rabat autour du thème «Où va la gauche ?», avec la participation des membres de plusieurs formations.
Deux semaines auparavant, le 1er septembre, une autre rencontre, trans-partisane également, avait lieu au QG casablancais du PSU autour de «L'appel à un réveil de la gauche» qu'on se propose désormais de modifier pour en faire une plate-forme.
Aujourd'hui, les initiateurs de l'appel lancé en juillet 2008, et désormais fort de 550 signataires dont la moitié sont non partisans, parfois non votants, se donnent pour objectif, «sur le très court terme», de créer une association ouverte aux militants de tous les partis de gauche, mais aussi à des personnes sans appartenance politique, dont ces acteurs, associatifs ou autres, qui «font de la politique sans le savoir». Le but : intervenir «sur des questions cruciales pour la gauche, de manière à recrédibiliser les gens qui portent les valeurs de gauche», explique Omar Balafrej, l'un des initiateurs du projet.
La structure ainsi créée aurait pour mission d'intervenir dans une série de débats symboliques, comme l'état des transports publics ou leur prix, en présentant une critique, mais aussi des alternatives, et en lançant des actions de mobilisation.
Un bémol toutefois : si ces louables initiatives vont dans la même direction, leurs initiateurs sauront-ils dépasser les clivages qui ont causé l'échec de bien des tentatives de coopération trans-partisane initiées jusque-là par les dirigeants de leurs partis ?
Au fond, toutes ces initiatives se sont-elles véritablement attaquées au nœud du problème ? Que gagnent vraiment les partis de gauche à coopérer entre eux, d'autant plus que les plus difficiles à satisfaire ne sont pas toujours les plus performants sur le plan électoral ?
«Ces 20 dernières années, il n'y a pas eu un pays au monde où la gauche a réussi à présenter une alternative en s'alliant avec ses extrêmes. Là où des tentatives de ce genre ont été faites, elles ont entraîné une sorte de radicalisation, d'appauvrissement électoral progressif. Ce n'est que quand la gauche a pu se construire une approche sociale et électorale capable de drainer des masses importantes qu'elle a réussi à gouverner et à prendre le pouvoir. C'est donc beaucoup plus autour des tendances historiques USFP et PPS, et de la capacité de ces deux courants à réussir à traverser pleinement de grandes tranches de la société marocaine, que cette gauche serait éventuellement en mesure de retrouver son lustre d'antan», indique un poids lourd du PPS.


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