A l'issue du premier semestre, la BP se classe première en dépôts et AWB domine d'une courte tête dans les crédits. BMCE est troisième dans les deux cas. En six mois, les ressources bancaires ont crû de 1,9% alors que l'encours des crédits évoluait de 5,7%. En dépit du ralentissement de l'activité, le secteur bancaire s'en sort plutôt pas mal. Entre mai et juin derniers, les banques marocaines ont en effet augmenté leurs ressources de 2,85%, passant de 597,1 milliards de DH à 614,1 milliards, sachant que depuis le début de l'année ces dernières ont globalement évolué de 1,9%. Parallèlement, le secteur a enregistré, en un mois, une évolution de 2,32% au niveau de l'encours des crédits. L'évolution depuis fin décembre 2008 est de 5,7%. Les chiffres du mois de juin confirment ainsi le redressement des ressources bancaires entamé depuis avril dernier. A cette date, le secteur avait accusé une légère baisse de ses ressources (-0,57%) par rapport à fin mars, avant de remonter doucement la pente et d'afficher un petit 1,16% entre avril et mai. Les chiffres par établissement montrent que c'est la Banque populaire (BP) qui arrive en tête avec 157,5 milliards de DH à fin juin dernier contre 157,2 milliards pour Attijariwafa bank. Mais si la banque au cheval n'a amélioré ses ressources que de 1,1% en un mois, les ressources de la filiale d'Ona ont enregistré, elles, un bond 3,08%. Les deux premiers établissements laissent leurs concurrents loin derrière puisque les ressources de BMCE Bank, qui vient en troisième position, ont atteint 85,4 milliards de DH contre 54,6 milliards pour la SGMB. Le Crédit Agricole du Maroc (CAM) vient en cinquième position avec 45,2 milliards de DH suivi de la BMCI (44,7 milliards) et du Crédit du Maroc (35,5 milliards). Le CIH, dont les ressources ont atteint les 22,7 milliards de DH, ferme la marche. Le Crédit Agricole signe une belle progression Ce redressement des ressources, les banques le doivent en grande partie à l'amélioration des dépôts de la clientèle qui ont totalisé 573,2 milliards de DH à fin juin dernier, soit une hausse de 2,79% par rapport au mois précédent. Et, là aussi, les deux premières banques du Royaume mènent la danse tout en se battant dans un mouchoir de poche. Derrière les deux mastodontes, c'est encore la banque d'Othman Benjelloun qui prend la troisième place avec 14,4% des parts de marché et plus de 82 milliards de DH en dépôts clientèle. Le Crédit Agricole et la SGMB prennent la troisième place avec 7,8% de parts de marché. La BMCI et le Crédit du Maroc (CDM) suivent avec, respectivement, 6,5% et 5,2% de parts de marché alors que le CIH occupe la dernière place des banques commerciales avec à peine 18,5 milliards de DH à fin juin (3,2% du marché). Le classement au sommet s'inverse lorsqu'on parle des crédits à l'économie puisque c'est AWB qui prend la tête avec un encours de 142,5 milliards de crédits accordés à fin juin dernier. Soit 26% de parts de marché contre 22,3% pour la BCP (122,3 milliards). A elles seules, ces deux banques ont distribué près de la moitié (46%) des crédits accordés par l'ensemble du secteur à fin juin dernier (547,9 milliards de DH). En revanche, la filiale d'Ona perd la petite avance qu'elle avait prise sur son éternelle rivale au niveau des crédits immobiliers. En effet, si AWB arrive à concurrencer la BP sur les crédits immobiliers accordés aux particuliers (24,5 milliards de DH à fin juin pour chacune d'elles), il en va autrement pour les crédits accordés à la promotion immobilière dans lesquels la BP dépasse sa rivale en ayant accordé un encours de 20,8 milliards de DH, contre à peine 14,4 milliards pour AWB. Et, comme à l'accoutumée, la BMCE prend la troisième place en ayant accordé un encours de 70,4 milliards de DH, juste devant la SGMB (49,5 milliards), la BMCI (46,1 milliards) et le CAM (42,8 milliards).