En cas d'arrêt cardiorespiratoire, l'arrivée du défibrillateur dans les 5 minutes et celle des secours dans les 8 minutes augmentent les chances de survie. Dans le cadre de la coopération franco-marocaine, notamment celle liée au projet d'appui aux urgences médicales au Maroc, 12 médecins marocains ont suivi les travaux du congrès «Urgences 2009», organisé à Paris du 3 au 5 juin, par la Société française de médecine d'urgence. Ils ont pu bénéficier également de cours supérieurs sur les principales thématiques de l'urgence. Cela concerne l'arrêt cardiaque, l'intubation difficile, l'échographie dans ses volets d'écho repérage et d'écho guidage, la réanimation cardio-pulmonaire pédiatrique, la prise en charge du traumatisé grave avec un atelier de simulation sur mannequin et la ventilation non invasive. Cette formation pointue en urgentolgie porte également sur la recherche bibliographique, la lecture critique d'articles scientifiques, la prise en charge du genou traumatique, la réanimation néonatale en salle de naissance et l'évaluation de la douleur à l'aide de l'échelle Evendol. En complément de cette formation, ces mêmes médecins ont participé à Casablanca, du 15 au 19 juin, à une session de formation des formateurs, notamment les médecins anesthésistes réanimateurs des CHU et des hôpitaux préfectoraux du Maroc, organisée en collaboration avec le SAMU de France et la direction des hôpitaux et des soins ambulatoires du ministère de la santé du Maroc. Cette première session, d'une série de trois, porte sur la traumatologie grave, les pathologies mères-enfants, les pathologies pleuro-cardiaques et coronariennes, les pathologies circonstancielles, la souffrance cérébrale aiguë, les états de choc, les techniques de réanimation et tous les aspects organisationnels des services des urgences. Cette formation permet d'être outillé pour prendre en charge en situation pré-hopsitalière des patients de tous âges, victimes de pathologies, pouvant mettre en jeu le pronostic vital ou fonctionnel. Le congrès Urgences 2009 de Paris a mis l'accent sur une nouvelle technique d'IRM (imagerie par résonance magnétique), qui permet de prédire la gravité potentielle d'un infarctus cérébral dans les premières heures d'accidents vasculaires cérébraux (AVC). Cette méthode, baptisée «Neurinfarct», permet d'estimer l'étendue des tissus exposés au risque d'infarctus, grâce à une analyse inédite des mesures issues de l'IRM. Ainsi, Neurinfarct est une nouvelle méthode de détection de la pénombre ischémique, qui correspond à la zone de souffrance, au sein de laquelle se développent des lésions irréversibles de l'infarctus cérébral. Et contrairement à l'infarctus, cette zone de pénombre reste viable. La thrombolyse, traitement d'urgence de l'AVC, technique très peu développée au Maroc, réduit le risque de l'handicap qui risque de s'installer à la suite d'un accident vasculaire cérébral, qui est le lot actuellement des Marocains. Le congrès Urgences 2009 a, par ailleurs, montré l'importance vitale à avoir à portée de main un défibrillateur en cas d'arrêt cardiaque. Une étude présentée a montré que si l'arrêt cardiorespiratoire évolue très vite à la mort, l'arrivée du défibrillateur dans les 5 minutes et celle des secours dans les 8 minutes augmentent les chances de survie. D'où une principale recommandation, mettre les défibrillateurs à la disposition du grand public tout en leur permettant de bénéficier de formations sur les techniques de soins en situation d'urgence.