A compter de 2009, seuls le gasoil 50 PPM et le super sans plomb devraient être commercialisés, selon la réglementation La nouvelle structure des prix sera connue en septembre. On table sur un prix de 8,22 à 8,50 DH le litre pour le gasoil 50 PPM. L'arrêté (n°1546-07 du 3 août 2007) du ministère de l'énergie et des mines rendant obligatoire le respect de nouvelles caractéristiques des principaux produits pétroliers, entrera en vigueur le 1er janvier 2009 ; c'est-à-dire dans quatre mois. La Samir, qui s'y prépare depuis 2004, devrait être prête, techniquement, vers le mois de novembre. Théoriquement, à partir de cette date, les automobilistes marocains, au grand bonheur des citadins de plus en plus asphyxiés par les noirs rejets des pots d'échappement, feront leur plein de carburant seulement avec du gasoil 50 PPM ou de l'essence super sans plomb. Le gasoil ordinaire (10 000 PPM) et même le 350 PPM ainsi que l'essence super ne seront plus commercialisés. Quant au gasoil de pêche, il n'est certes pas concerné par l'arrêté sur les nouvelles spécifications techniques des carburants, mais le ministère de l'énergie et des mines n'exclut pas de le voir amélioré, au moins à terme, en passant de 10 000 PPM à 2 000 PPM. Toutefois, indique-t-on chez le raffineur, le gasoil ordinaire continuera d'être commercialisé au moins jusqu'au mois de mars 2009. Cette dérogation à la réglementation est justifiée par la nécessité d'enclencher cette réforme avec souplesse, afin de mieux la réussir. «Il faudra nécessairement laisser un peu de temps aux opérateurs du secteur afin qu'ils écoulent leurs stocks de gasoil ordinaire, d'une part, et aussi s'assurer, sur le plan technique, que le circuit de distribution est tout à fait au point, d'autre part», confie un responsable au ministère des affaires générales du gouvernement qui gère la partie tarification de ce dossier. Le prix actuel du 350 PPM est artificiellement gonflé Il faut bien reconnaître que si cette mise en conformité des carburants marocains aux normes européennes est souhaitée et attendue par tous, elle ne manque pas cependant de susciter des inquiétudes quant à la contrepartie qui sera exigée du consommateur. En effet, jusque-là, le gasoil ordinaire était vendu à un prix bas, sachant que le 350 PPM, lui, affiche à la pompe un prix relativement élevé. Quid du jour où il n'y aura plus qu'un seul gasoil, et de meilleure qualité même que le 350 PPM déjà cher ? D'ores et déjà, chacun y va de ses conjectures et il s'en trouve même qui sonnent le tocsin au sein de leur corporation en prévision des hausses de prix des «nouveaux» carburants qu'ils tiennent pour certaines. Même si la structure des prix pour ces produits est en cours de finalisation (elle devra être présentée au cours du mois de septembre au raffineur), des proches du dossier sont formels : le gasoil 50 PPM sera vendu à un prix beaucoup plus bas que celui auquel est vendu aujourd'hui le 350 PPM. Tout au plus, le nouveau produit sera-t-il augmenté de 1 DH par rapport au prix du gasoil ordinaire, c'est-à-dire à 8,22 DH le litre (compte non tenu des fluctuations des cours du brut sur le marché international). On peut alors légitimement se poser la question de savoir pourquoi le 350 PPM est aujourd'hui vendu à 10,15 DH le litre et qu'est-ce qui ferait que, demain, le 50 PPM se vendrait à 8,22 DH (ou 8,50 DH maximum) ? La raison en est, répondent les connaisseurs, que le prix appliqué aujourd'hui au gasoil 350 PPM «n'est pas son prix réel, il est artificiellement gonflé par l'Etat». Ces derniers expliquent, en effet, que ce prix anormalement élevé du gasoil 350 PPM a été décidé par les pouvoirs publics afin d'éviter de pénaliser la Samir. «Si l'on avait appliqué au 350 PPM son prix réel, tout le monde se serait mis à consommer du 350 PPM, et la Samir, ne produisant que du gasoil ordinaire, n'aurait pas trouvé de marché pour son produit. C'est grâce à cette différence de prix entre le normal et le 350 PPM que la Samir a pu continuer à fonctionner, en attendant de mettre en place ses installations pour produire le 50 PPM». Au final, l'amélioration des caractéristiques des carburants, à partir de janvier prochain, est bénéfique pour tous : pour la collectivité, d'abord, qui verra son environnement nettement amélioré ; pour l'automobiliste ensuite qui aura un produit propre et à moindre coût. Reste à savoir combien cela va coûter en termes de charges de compensation.