Les transferts des Marocains Résidant à l'étranger (MRE) vers leur pays d'origine et les recettes de tourisme, deux des principales sources de devises au Maroc, s'acheminent vers un nouveau record en 2022. Les chiffres. Les transferts des Marocains Résidant à l'étranger (MRE) devraient enregistrer une hausse de 12,9% pour atteindre 105,8 milliards de dirhams (MMDH) en 2022, selon Bank Al-Maghrib (BAM). C'est presque 13 milliards de dirhams de plus que le précédent record, qui date de 2021 (93 milliards de dirhams). D'après les dernières prévisions établies par la Banque centrale, les transferts d'argent réalisés par la diaspora marocaine vers leur pays d'origine devraient légèrement reculer de 4% en 2023, mais resteraient au-dessus de la barre des 100 MMDH. Ce recul s'expliquerait la détérioration des conditions économiques dans les pays de résidence. Pour 2024, les transferts des MRE devraient rebondir, toujours selon BAM, pour atteindre 104 MMDH. S'agissant des recettes voyages, elles termineraient l'année avec un bond record à 88,8 MMDH après 34,3 milliards en 2021, et connaitraient une quasi-stagnation en 2023, puis une amélioration de 5,5% à 94,1 milliards en 2024, d'après les prévisions de BAM. «Les prévisions des recettes voyages ont été nettement révisées à la hausse par rapport à l'exercice de septembre, en lien avec la confirmation de la forte reprise de l'activité touristique après une période estivale exceptionnelle», note BAM dans son dernier rapport de politique monétaire. Concernant les Investissements directs étrangers (IDE), les recettes avoisineraient l'équivalent de 3,3% du PIB cette année et 3,2% du PIB annuellement sur les deux prochaines années, fait savoir BAM.
La facture énergétique a flambé
Pour ce qui est des échanges commerciaux, l'année 2022 est marquée par une forte dynamique des échanges, avec une amélioration de 32,3% des exportations, tirées essentiellement par les ventes du phosphate et dérivés, à la faveur de la hausse des cours, et de celles du secteur de l'automobile. Leur progression décélèrerait à 2,7% en 2023, avec des baisses pour le phosphate et dérivés et les produits agricoles et agro-alimentaires, avant une quasi-stagnation en 2024, précise le communiqué. En parallèle, les importations augmenteraient de 38,4% en 2022, recouvrant essentiellement un alourdissement de 102,1% de la facture énergétique à 153,2 MMDH, un accroissement des achats des demi-produits et un rebond de 89,9% à 27,2 MMDH des approvisionnements en blé. Elles devraient se replier de 3% en 2023, avec notamment des diminutions de 13% de la facture énergétique et de 41,2% des approvisionnements en blé, puis progresser de 1,1% en 2024. Au final, sous les hypothèses d'entrées de dons de 1,9 milliard de dirhams et de financements extérieurs du Trésor à hauteur de 34 milliards, au lieu de 40 milliards lors de l'exercice précédent, les avoirs officiels de réserve se situeraient à 341,7 milliards à fin 2022, soit l'équivalent de 5 mois et 18 jours d'importations de biens et services. Ces avoirs se situeraient à 362,9 milliards à fin 2023 puis à 371 milliards en 2024, soit l'équivalent de 6 mois d'importations de biens et services.