Une sorte de CRI dont l'objectif sera d'assurer une meilleure attractivité des jeunes entrepreneurs. Il s'agit d'un centre d'incubation qui se charge de la sélection et l'évaluation des projets. Le dispositif de gouvernance sera structuré en 3 niveaux : central, régional et provincial. La stratégie Génération Green a mis le capital humain au cœur de ses objectifs. Ce qui revient à dire que toutes les parties prenantes dans cette stratégie devront œuvrer pour mettre à la disposition des jeunes entrepreneurs et porteurs de projets les conditions, l'accompagnement ainsi que le soutien financier nécessaires afin de mener leurs projets et, partant, d'encourager l'entrepreneuriat dans le secteur agricole. En ce sens, l'Agence de développement agricole (ADA) travaille sur la mise en place d'un programme qui leur est dédié dans le cadre de la stratégie Génération Green 2020-2030. Elle planche, en effet, sur l'installation de Centres régionaux des jeunes entrepreneurs agricoles et agroalimentaires (CRJEA). À l'instar des CRI, ces structures mèneront des campagnes de communication et de sensibilisation autour de l'entrepreneuriat en agriculture et agro-industrie et orienteront de bout en bout les porteurs de projets. L'objectif étant d'assurer une meilleure attractivité des jeunes entrepreneurs et des organisations agricoles, et de constituer une plateforme de partenariats avec les partenaires de développement territorial et local, notamment l'INDH, le CRI, les banques (GCAM et autres), les interprofessions agricoles, les Chambres d'agriculture, les champions régionaux... et un pont fonctionnel à proximité des instituts techniques agricoles du ministère, de l'OFPPT et de l'ANAPEC. Il s'agit, en quelque sorte, d'un centre d'incubation qui se charge de la sélection et l'évaluation des projets, mais aussi de la formation, du coaching pratique des porteurs des projets dans l'élaboration des plans d'affaires et leur mise en relation avec le secteur bancaire. Cette structure a pour missions également d'apporter des conseils adaptés d'accompagnement des projets entrepreneuriaux locaux focalisés sur les besoins du territoire. Ajouter à cela, elle joue le rôle de relais en vue de faciliter l'accès aux marchés locaux pour les jeunes entrepreneurs et les femmes rurales. Ce centre joue le rôle d'intermédiation entre les jeunes entrepreneurs et les différentes structures impliquées. Afin de mettre en œuvre ce programme, le dispositif institutionnel et de gouvernance est structuré autour de trois niveaux d'intervention. En effet, l'opérationnalisation de ce centre qui devrait d'abord se matérialiser par l'installation à l'échelle de chaque région d'un Centre régional des jeunes entrepreneurs agricoles et agroalimentaires, est structurée au niveau central, par la mise en place d'un comité de pilotage de l'entrepreneuriat des jeunes. Il se chargera d'assurer le pilotage et la supervision du programme de l'entrepreneuriat des jeunes au niveau national. Au niveau régional, sera constituée et installée une commission de l'entrepreneuriat des jeunes. Celle-ci aura comme prérogatives de mettre en œuvre le programme à l'échelle régionale, à travers notamment la validation régionale du programme d'action et du budget, l'examen, la sélection et l'approbation des projets... Sur le plan provincial, un comité technique de l'entrepreneuriat des jeunes (CTPEJ) sera établi, à côté des antennes de CRJA. Il sera investi de la mission de coordination au niveau provincial du programme d'entrepreneuriat des jeunes et de l'examen et la présélection des dossiers de projets des jeunes entrepreneurs agricoles. Il suivra également les réalisations des structures de proximité et acheminera les dossiers des projets présélectionnés vers les CRJEA. Rappelons que le coup d'envoi d'un CRJEA a déjà été donné, dans la région de Fès-Meknès, au sein du Qualipôle Alimentation de Meknès. D'ici à 2030, la stratégie devrait contribuer à l'émergence d'une nouvelle génération de classe moyenne agricole, en permettant à 400 000 ménages d'y accéder et en y stabilisant 690 000, cela en plus d'offrir la protection sociale à plus de 3 millions d'agriculteurs. Elle devrait également mobiliser et valoriser 1 million d'hectares de terres collectives et former 150 000 jeunes aux services agricoles et para-agricoles, de sorte à créer une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs. A côté de cela, la stratégie s'attellera à créer des organisations agricoles innovantes de nouvelle génération avec l'objectif de multiplier par 5 le taux d'organisation des agriculteurs et de renforcer le rôle des interprofessions agricoles. Enfin, la réussite de cet axe de la stratégie passe également par la création d'une nouvelle génération de mécanismes d'accompagnement, en connectant au moins 2 millions d'agriculteurs à des plateformes de services digitaux et en faisant émerger 5 000 conseillers agricoles privés pour l'encadrement des agriculteurs.