Baptisé «Cardiolifestyle», le système permet d'activer la prise en charge au bon moment 60 000 Marocains décèdent chaque année d'une maladie cardiovasculaire. Une équipe marocaine, composée d'un cardiologue, le Dr Mohamed Alami, et d'un pharmacien, le Dr Khalid Attaoui, vient de concevoir un logiciel d'aide à l'évaluation et à la prise en charge du risque cardiovasculaire, baptisé «Cardiolifestyle». La réalisation de cet outil informatique part du principe que traiter une hypertension artérielle et la maintenir à des niveaux corrects n'est pas uniquement une affaire de médicaments. Cela consiste essentiellement à éviter aussi et surtout d'éventuelles complications cardiovasculaires ou rénales. Grâce à cette assistance par ordinateur du médecin traitant, qu'il soit cardiologue ou généraliste, un suivi permanent des facteurs de risques cardio-vasculaires est assuré. Le docteur Mohamed Alami, président de l'Association marocaine de cardiologie (AMCAR), déclare que, selon le rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 60 375 Marocains décèdent d'une maladie cardiovasculaire chaque année. Et que les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité au Maroc, bien avant les maladies infectieuses, le sida ou les cancers. Aujourd'hui, un Marocain sur deux meurt d'une maladie cardiaque. Diabète, hypertension et cholestérol, les trois principales maladies Ce niveau élevé de la mortalité cardiaque est dû à trois maladies principales : l'hypertension artérielle (HTA), le diabète et l'hypercholestérolémie touchant 1 Marocain sur 3 ayant plus de 20 ans. Et si on n'en meurt pas au stade de complications, ces maladies occasionnent des dépenses de santé de loin supérieures à celles engendrées par des maladies comme le cancer ou le sida. Ainsi, dans la seule catégorie de la maladie coronaire (atteinte des vaisseaux du cœur), une intervention chirurgicale coûte au minimum 40 000 DH par patient. Les personnes qui en meurent chaque année au Maroc sont au nombre de 30 000, tient à préciser le docteur Alami. Ces bourreaux du cœur que sont l'hypertension artérielle, le diabète et l'hypercholestérolémie, comme le rappelle le bureau scientifique de l'AMCAR, commencent à toucher, sous nos cieux, des sujets de plus en plus jeunes. Depuis juillet 2006, le logiciel est distribué gratuitement à des fins de test à des cardiologues privés.