Une contre-performance de -0,5% pour le troisième compartiment contre des gains de 13,3% pour le marché. Le faible niveau de liquidité rend ces valeurs très volatiles, ce qui déplaÎt aux investisseurs de la place. Le manque de communication et le caractère familial des entreprises n'encouragent pas non plus les épargnants à miser sur ces valeurs. Sila Bourse de Casablanca n'affiche pas la grande forme depuis début avril, le compartiment dit «croissance» qui regroupe principalement les petites capitalisations de la cote, lui, était déjà mal au point depuis le début de l'année. Ce compartiment, où on retrouve des valeurs comme Dari Couspate, LGMC, Agma Lahlou Tazi, Mediaco, Fertima, SRM, Le Carton, Involys, Rebab Company, Acred, Zellidja et Timar, a enregistré au 2 mai, une contre-performance de -0,5% contre des gains de 13,3% pour le Masi, indice général du marché. Mis à part Le Carton, Acred, Rebab, Agma et Zellidja qui ont pu progresser respectivement de 34,8%, 25,6%, 23,8%, 7,9% et 4,4%, les autres valeurs ont enregistré des baisses allant de -6,7% pour Fertima à -29,2% pour LGMC. L'élément principal qui explique ces contre-performances est le manque de liquidité de ces smalls caps (petites capitalisations). En effet, en termes de séances de cotations, seules SRM, Mediaco, Dari Couspate, Involys et Timar affichent des taux de cotation de 100% avec 83 séances de cotations en 83 jours de Bourse. A contrario, les autres valeurs ont enregistré de faibles taux de cotation, voire nuls, avec Balima à 0%, Zellidja à 32,5%, soit 27 séances de Bourse et enfin LGMC à 31,3%, correspondant à 26 séances. Un autre indicateur renseigne sur le faible niveau de liquidité des valeurs du troisième compartiment, il s'agit du ratio de liquidité (rapport entre le volume moyen des transactions et le flottant en Bourse). Ce dernier ressort à 0,45% seulement pour Dari Couspate, 0,50% pour Fertima et Agma et 0,52% pour Acred. Timar et Mediaco sont les seules valeurs à afficher des taux de liquidité relativement élevés avec 2,71% pour la première et 2,60% pour la seconde. A vrai dire, il est normal que ces ratios ressortent à des niveaux bas vu le volume des transactions enregistré par ce compartiment sur le marché central. Il se limite en effet à près de 90 MDH depuis le début de l'année contre un volume global de 62,5 milliards de DH pour le marché, soit une ridicule proportion de 0,15%. Ce manque de liquidité rend les actions cotées au troisième compartiment très volatiles puisqu'elles peuvent basculer à la hausse ou à la baisse avec des proportions très importantes, pour seulement une poignée de titres échangés et ce, indépendamment de l'annonce d'informations économiques pertinentes. «La publication des résultats n'a qu'un impact minime sur l'évolution des cours des sociétés au niveau du marché croissance», explique Ibtissam Benchanna, analyste financier chez MSIN. Cette situation semble ne pas plaire aux investisseurs. En effet, les professionnels du marché affirment que les boursicoteurs marocains ne portent qu'un faible intérêt aux petites capitalisations. Outre le niveau de liquidité peu encourageant, ils attribuent également ce désintérêt à un manque de confiance des investisseurs vis-à-vis de ces valeurs. «L'absence de communication de la part des dirigeants de certaines sociétés concernant le contexte dans lequel ils évoluent et leurs perspectives d'avenir décourage les investisseurs de miser sur ces valeurs», confie un trader de la place. Il y a aussi la faible présence des institutionnels sur ces valeurs qui n'encourage pas les petits porteurs à prendre l'initiative d'investir. Par ailleurs, la méconnaissance de ces valeurs sur le marché, les performances financières peu encourageantes et le caractère familial des tours de table sont tous des éléments qui contribuent à ce manque d'engouement. Cela dit, malgré tous ces inconvénients, quelques valeurs présentent un réel potentiel de croissance en 2008. «Après la mise à jour de nos perspectives concernant les entreprises cotées, nous recommandons à l'achat la valeur Dari Couspate», indique-t-on auprès de BMCE Capital Bourse. Pour les autres valeurs, plusieurs analystes sont optimistes quant au potentiel de croissance d'Agma, vu son taux de distribution de dividende et l'évolution que connaît le secteur des assurances, SRM et Mediaco .