Chambre des Conseillers: La Commission de l'enseignement approuve le projet de loi relatif à la grève    Mort de Horst Köhler, ancien envoyé personnel des Nations unies pour le Sahara marocain (2017-2019)    81 % des Français favorables à des sanctions économiques contre l'Algérie si elle ne reprend pas ses ressortissants    Le PI déterminé à conquérir la présidence du prochain gouvernement    Aéronautique : près de 26,45 MMDH d'exportations en 2024    Maroc-Bavière : Mezzour et Gotthardt explorent les possibilités d'une coopération stratégique    Marrakech-Safi : des initiatives pour renforcer l'entrepreneuriat féminin    Marché des capitaux : près de 106,7 MMDH de levées en 2024    L'Oriental fait le point du projet de développement régional doté de 250 M$    Recettes voyages : un record de 112,5 MMDH en 2024    Au Pakistan, vaste purge au sein de l'Agence fédérale d'investigation après le naufrage meurtrier de migrants au Maroc    Liga : L'Athletic Bilbao recrute l'attaquant marocain Maroan Sannadi    Chutes de neige et fortes pluies localement orageuses dans plusieurs provinces    Nador: deux individus interpellés pour leur implication présumée dans le trafic de drogue et de psychotropes    Un homme interpellé à Mechra Bel Ksiri en possession de 922 comprimés psychotropes    Le Cinéma marocain à l'honneur au Festival International du Film de Dublin    Lekjaa : La CAN 2025, une étape clé vers le Mondial 2030, avec un Maroc-Argentine en ligne de mire    Le Musée du Football Marocain ouvre ses portes : un voyage au cœur de la passion nationale    Le journaliste Ayoub Errimi n'est plus, le monde médiatique en deuil    Les défis des PME au centre de la 166e session ordinaire de l'assemblée générale du CESE    USA: Des droits de douane entrent en vigueur contre la Chine, le Canada et le Mexique    El Arjat 2: Un fonctionnaire de prison se suicide à l'aide de son arme de service    Omar Hilale élu à l'unanimité vice-président de la Commission de consolidation de la paix des Nations Unies pour l'année 2025 : Le Maroc continue de renforcer son rôle dans l'instauration de la paix mondiale    SM le Roi adresse un message de condoléances à Donad Trump suite à l'accident aérien à Washington    CAN Maroc 25 : Le calendrier dévoilé    Foot brésilien : Neymar de retour à Santos    La Bourse de Casablanca, catalyseur clé pour l'investissement et la croissance des entreprises marocaines    Le Yémen salue la position du Maroc soutenant le gouvernement légitime    Le Chef du gouvernement préside une réunion de la Commission nationale de suivi et d'accompagnement de la réforme du système d'éducation, de formation et de recherche scientifique    LDC : City-Real, le Choc des barrages !    Rougeole au Maroc : 122 cas dans les prisons, 105 guérisons    King Mohammed VI sends condolences to U.S. President After Washington D.C. air collision    Le Turc Baykar implantera «uniquement» une infrastructure de maintenance pour ses aéronefs vendus au Maroc    Le Maroc, leader en gestion humanisée des frontières    Ouverture des inscriptions pour la 2e édition du programme « Berklee at Gnaoua and World Music Festival »    Cinéma : Brady Corbet impose son talent avec "The Brutalist"    Exposition : "Reconversion" à la galerie Dar D'art de Tanger    La philatélie marocaine rend hommage aux instruments de la musique Arabe    Zellige marocain. Mounir Akasbi : « Le logo de la CAN 2025 est incontestablement authentique et sa référence est le Zellige fassi »    L'entraîneur marocain Issam Charai rejoint le staff technique des Rangers écossais    Trump persiste à vouloir expulser les habitants de Gaza malgré le rejet de l'Egypte et de la Jordanie    Marine Le Pen plaide pour des sanctions fermes contre l'Algérie face à la crise migratoire    Le ministre des Affaires étrangères Yéménite réitère la position constante de son pays en faveur de l'intégrité territoriale du Royaume    Football : Achraf Bencherki s'engage avec Al-Ahly d'Egypte    Le ministre du Transport et de la Logistique tient une réunion avec les opérateurs logistiques    La cellule de Had Soualem liée à Daech illustre le danger de l'enrôlement en ligne    Le Président de la Transition en Syrie : Nous travaillons pour l'unité du pays et la paix civile    FLAM 2025 : La littérature féminine, un vecteur de transformation sociale    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Leasing immobilier pour particuliers, pourquoi ça ne marche pas
Publié dans La Vie éco le 24 - 11 - 2006

La loi bancaire l'a autorisé mais la profession juge sa mise en place injustifiée.
Le produit est financièrement moins intéressant que le crédit,
d'autant plus que la durée du crédit est réduite.
Les Marocains restent très attachésà la propriété de
leur logement.
Pourquoi le leasing immobilier à usage d'habitation n'existe-t-il pas au Maroc ? Une question qui vient naturellement à l'esprit quand on sait que la formule du crédit-bail, mobilier et immobilier, a toujours existé pour les professionnels et qu'elle est même accessible depuis quelques années pour les particuliers (location avec option d'achat pour l'acquisition de voitures). Et quand on sait que, de plus, le leasing immobilier destiné aux particuliers existe bien dans d'autres pays, développés comme émergents, et qu'il connaà®t un succès notable, on est intrigué davantage.
Certains professionnels concernés par le sujet ont tenté d'expliquer les raisons de l'inexistence de la formule. «Au Maroc, ce mode de financement n'est pas intéressant, ni pour le public ni pour les organismes de crédit», affirment, en résumé, ces professionnels. Ils expliquent également que les organismes auront beaucoup de difficultés techniques et juridiques à le mettre en place et que, même si la formule est lancée, elle ne sera pas plus avantageuse qu'un crédit classique.
Avant d'entrer dans les détails, il est important de comprendre le fonctionnement du crédit-bail et de faire la distinction entre, d'une part, celui à usage professionnel et celui destiné aux particuliers et, d'autre part, le crédit-bail mobilier et immobilier.
Le leasing immobilier est avantageux pour l'usage professionnel
Au départ, le leasing a été lancé spécialement pour un usage professionnel. La formule consiste, pour une entreprise désirant acquérir un bien quelconque, à s'adresser à une société de leasing pour que celle-ci achète ce bien et le lui loue. La location dure un certain nombre d'années (de 5 ans à 15 ans) puis, à la fin de la durée convenue, l'entreprise locatrice du bien a la possibilité de se l'approprier moyennant un prix (valeur résiduelle) dérisoire.
Pour les entreprises, opter pour ce mode de financement au lieu d'un crédit classique offre plusieurs avantages, et pas seulement fiscaux.
S'agissant de biens meubles (matériel de bureau, de transport, machines industrielles…), le crédit-bail permet leur acquisition à un prix hors-taxe, donc, en général, de 20% inférieur à celui que l'entreprise aurait payé en contractant un crédit bancaire. De plus, les loyers sont entièrement déductibles de l'impôt sur les sociétés (IS), alors que, dans le cas du crédit, seuls les intérêts sont déductibles. S'agissant maintenant des biens immeubles (usines, locaux administratifs), en plus des avantages cités ci-dessus, l'entreprise est exonérée des droits d'enregistrement et de conservation, et également de la patente et de la taxe urbaine pendant les cinq premières années.
Il ne s'agit là que des avantages d'ordre fiscal. Le leasing permet en outre à l'entreprise de préserver ses liquidités, vu qu'elle n'est tenue de faire aucun apport initial, et de maintenir ses ratios d'endettement et de solvabilité intacts.
Interrogées sur l'état du marché du leasing à usage professionnel au Maroc, les sociétés de crédit-bail affirment toutes qu'il a déjà atteint sa maturité. Le mécanisme est intéressant pour les entreprises et les professions libérales, et il l'est devenu même pour les particuliers. En effet, cela fait plusieurs années maintenant que le leasing automobile a été mis en place pour l'usage personnel. La formule a connu un franc succès car, comme pour les entreprises, elle permet aux particuliers l'avantage d'acquérir leurs voitures à un prix hors-taxes. De plus, les sociétés de crédit à la consommation sont allées jusqu'à plafonner leurs marges pour que les clients ne paient au total que le prix TTC de la voiture.
Si tant d'avantages existent pour les entreprises, tant au niveau du crédit-bail mobilier qu'immobilier, et pour les particuliers concernant l'acquisitions de véhicules, pourquoi ne met-on pas en place le leasing immobilier pour les particuliers, surtout que la nouvelle loi bancaire l'autorise ?
Un seul avantage pour les particuliers : le respect des prescriptions religieuses
D'abord, il y a une autre question à laquelle il faut répondre. Est-ce que la formule intéresserait le public marocain ? Les avis des professionnels sont partagés sur ce point. «Oui, le leasing est surtout demandé par les personnes soucieuses du respect de la religion, que ce soit du côté des promoteurs immobiliers ou des clients», explique Youssef Iben Mansour, président de l'ALPIC ( Association des lotisseurs et promoteurs immobiliers de Casablanca). Et d'ajouter que «même si le marché de l'immobilier se porte bien, la mise en place du leasing aux particuliers constituerait une nouvelle bouffée d'oxygène pour le secteur car la catégorie de personnes refusant de contracter un crédit pour des raisons liées à la religion n'est pas négligeable».
D'autres professionnels concernés par le sujet ne sont pas du même avis que le président de l'ALPIC. «Même si on est dans un pays musulman, les Marocains se soucient peu du caractère religieux ou non du mode de financement qui leur donnera accès au logement», affirme Mehdi Merimi, directeur du réseau de Wafa Immobilier. «Si le loyer du leasing immobilier s'avère supérieur à la mensualité d'un crédit logement classique, personne n'optera pour la première formule car, pour les personnes à revenus limités, l'aspect financier passe avant tout», renchérit Adil Chbani, directeur commercial à BMCI Leasing.
L'insolvabilité, un des gros problèmes du leasing immobilier aux particuliers
Le respect de la religion serait-il en effet le seul avantage qu'offrirait la mise en place du leasing immobilier pour les particuliers ? Le produit ne serait-il pas financièrement plus intéressant que le crédit logement classique? Les responsables contactés affirment tous qu'en dehors de cet aspect lié à la foi, le leasing immobilier ne présenterait aucun avantage pour les particuliers. Et pour cause : la finance personnelle est différente de la finance d'entreprise.
En effet, le leasing immobilier est intéressant pour les entreprises car il leur offre des avantages fiscaux et leur permet de maintenir leur capacité d'endettement intacte. Pour les particuliers, il s'agira de payer une somme mensuelle qui ne fera l'objet d'aucune déductibilité fiscale. De plus, les sociétés de financement expliquent que le loyer du crédit-bail immobilier sera toujours supérieur à la mensualité du crédit classique. En effet, les sociétés de leasing seront confrontées à plusieurs problèmes si elles tentent de mettre en place cette formule. Il y a d'abord le problème de la durée. Ces organismes accordent une durée de 15 ans maximum, ce qui relèverait énormément le niveau du loyer. Et même dans le cas oà1 les sociétés de financement s'alignent sur les durées du crédit classique (20 ans et plus), elles auront à se refinancer à un coût plus élevé, ceci sans parler du déséquilibre financier que cela va leur créer (les sociétés de leasing se refinancent sur le court et le moyen terme). Du coup, elles seront obligées de répercuter ce surcoût sur le client, ce qui relèvera dans ce cas également le niveau du loyer.
A cela s'ajoute un autre problème, celui de l'insolvabilité. «Quand une entreprise se retrouve dans l'incapacité de régler ses loyers, plusieurs solutions peuvent être envisagées. On peut même aller jusqu'à récupérer les locaux. Mais dans le cas oà1 c'est un particulier, il s'agira de lui retirer son logement, ce qui donnera au conflit un caractère social. Nous ne souhaitons donc pas avoir à faire face à ce genre de problème, d'autant plus que la loi marocaine protège toujours le locataire au détriment du propriétaire», explique un responsable d'une société de financement qui tient à garder l'anonymat.
Il y a également d'autres freins à la mise en place du crédit-bail immobilier à usage d'habitation. D'abord, les Marocains préfèrent être propriétaires plutôt que locataires (ceci a été détourné pour la LOA de voitures). Par ailleurs, les promoteurs immobiliers exigent une partie du prix au noir. Enfin, les sociétés de leasing sont habituées à traiter avec des entreprises (avec des bilans et des CPC à analyser) plutôt qu'avec des particuliers… Autant de problèmes qui empêchent la mise en place de ce produit. Actuellement, le ministère chargé de l'habitat et de l'urbanisme mène toujours une étude sur le sujet. Quand les résultats seront disponibles, ils permettront d'avoir une idée sur l'intérêt du produit et sur la possibilité ou non de sa mise en place.
Expériences
Le système de banque islamique le permet
Comme leur nom l'indique, les banques islamiques commercialisent des produits financiers conformes à la religion musulmane. Pour le financement des acquisitions immobilières, elles offrent uniquement le leasing immobilier (Ijara wa Iqtina), que ce soit pour les entreprises ou pour les particuliers, parce que le loyer est permis dans la religion musulmane, non l'usure. Ce mécanisme existe depuis des dizaines d'années dans plusieurs pays arabes, et même occidentaux. En effet, les banques islamiques sont présentes en Europe et aux Etats-Unis. Le produit est devenu prisé même par les communautés non musulmanes, au point que des banques non-islamiques ont fini par le commercialiser.
Au Maroc, les banques islamiques sont interdites pour plusieurs raisons (non- respect des règles prudentielles bancaires marocaines, structure financière différente de celle d'une banque commerciale…)
Solution
La location-accession : un mécanisme rarement utilisé
La location-accession est un mécanisme similaire au leasing immobilier et il est destiné spécialement aux particuliers. Il consiste à ce que le vendeur d'un bien immobilier (promoteur, personne physique ou morale, administration publique…) s'engage à transférer la propriété du bien à l'accédant après une période oà1 ce dernier va le louer. Durant cette période, l'accédant va verser au vendeur une somme mensuelle composée de deux parties. La première étant un loyer, en rémunération de la période de jouissance avant le transfert de propriété, et la deuxième étant une avance sur le prix de vente. Après écoulement de cette durée (qui est convenue entre les deux parties), l'accédant règle la différence entre le prix de vente et la somme des avances versées mensuellement pour devenir propriétaire du bien. Et si ce dernier ne souhaite plus l'acquérir,
le vendeur est tenu, par le contrat qui les lie, de restituer la somme des avances versées, mais pas la partie considérée comme un loyer.
Ce mécanisme a été utilisé par quelques promoteurs immobiliers et grandes institutions financières, qui ont fini par l'abandonner à la suite de conflits avec les accédants. Actuellement, ce mécanisme n'est utilisé que par un nombre restreint de grandes entreprises détenant des logements qu'elles souhaitent vendre à crédit à leurs employés.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.