Leasing/ PME-PMI Les sociétés de leasing viennent de se réunir à Tanger. L'objectif affiché est de faire de cette profession une alternative de financement des PME-PMI. Moins de 24 heures après, les sociétés de leasing ont enregistré plus de 60 contacts émanant d'entreprises tangéroises. Comme mode de financement de la Pme-Pmi ou de la TPE (Toute petite entreprise), le leasing est courtisé aujourd'hui en Europe. Au Maroc, il est encore mal connu. La ville de Tanger qui est aujourd'hui en plein essor économique avec l'installation de plusieurs sociétés, tous secteurs confondus, a été choisie par la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc pour organiser une rencontre sur le thème : "Le leasing comme alternative de financement pour les PME/PMI". “L'objectif étant d'informer les opérateurs économiques de la région Nord des opportunités qu'ils pourraient tirer de ce moyen de financement. "Les entreprises s'adressent toujours aux banques alors qu'elles ont à leur disposition des lignes de crédit dans les sociétés de leasing", fait remarquer Khalid Idrissi de la (CFCIM). C'est l'une des raisons qui a poussé tous les grands patrons de leasing au Maroc comme Sogelease Maroc, Maroc Leasing ou BMCE Leasing à se déplacer à Tanger le 20 juin 2005 pour débattre de ce sujet. "Après cette réunion qui a réuni les grands opérateurs du secteur, plus de 60 contacts individuels émanant des opérateurs de Tanger ont été enregistrés avec les sociétés de crédit bail", avance Khalid Idrissi. Cet engouement pour ce moyen de financement a d'ailleurs amené un des leaders du secteur, en l'occurrence Maroc Leasing, à projeter l'ouverture prochainement d'une succursale à Tanger. Au Maroc, le Crédit-bail mobilier (CBM) a été introduit en 1965, quant au Crédit-bail immobilier (CBI), il est apparu en 1992. Regroupés au sein de l'Association professionnelle des sociétés de financement (APSF), huit opérateurs sont, actuellement, en compétition. Le marché du crédit-bail comme l'ont souligné les professionnels qui y opèrent, connaît un dynamisme différencié selon les segments. C'est un marché qui a représenté en 2004 près de 6,5 milliards de dirhams pour un encours de presque 13,6 milliards de dh. Durant les 3 derniers exercices, le Crédit-bail mobilier a prédominé le marché. Il représente 87 % de la production globale et près de 78 % de l'encours global. Néanmoins, le Crédit-bail immobilier (CBI) semble présenter un plus fort potentiel de croissance que le CBM. La progression de l'encours du CBI entre 2002 et 2004 a été de 3,4 points. Quant à la constance de sa part dans la production globale sur les trois dernières années, elle s'explique par une augmentation importante en valeur de la production sur la même période (686 millions de dh en 2002 contre 838 millions de dh en 2004). Leasing une alternative Les professionnels du secteur ne manquent pas d'arguments pour montrer que le leasing est bien une alternative au financement classique. Il présente l'avantage d'être un financement intégral des investissements, de préserver la capacité d'endettement, des garanties réduites, une fiscalité attrayante et des réponses rapides. " De par ses attraits, ce type de financement semble adapté aux besoins de la PME" souligne un patron de société de crédit-bail. Ceci dit, le marché du crédit-bail mobilier est actuellement tourné vers quatre secteurs d'activités qui représentent 69 % de la production globale. Et 80 % de sa production est obtenue avec trois types de produits que sont les véhicules industriels (37 %), voitures de tourisme (23 %), et machines et équipements industriels (20 %). La durée moyenne du crédit-bail mobilier est de 4 ans, similaire au marché français. Ce temps coïncide avec la durée de vie et d'amortissement comptable du bien. Les Impacts de Bâle II sur la location longue durée La LLD était exclue de Bâle I. Ce n'est plus le cas dans Bâle II. Maintenant, les établissements de LLD sont considérés comme des établissements financiers à part entière. Les sociétés de location longue durée seront prochainement soumises aux obligations du futur ratio McDonough, au même titre que les établissements de crédits généralistes. Pour celles qui feront le choix ambitieux d'appliquer les méthodes les plus avancées dès la fin 2006, c'est l'occasion d'engager une réflexion de fond sur la manière de gérer les risques et de les mesurer de manière plus fine. C'est aussi l'opportunité d'anticiper dès aujourd'hui les tendances de fond qui se dessinent sur ce marché. 1- approcher la juste valeur des véhicules, un enjeu majeur La compréhension du modèle économique de la LLD est essentielle pour en déduire les enjeux en matière de gestion des risques. Elle amène à un premier constat : la capacité de l'établissement à apprécier et à modéliser la valeur de ses véhicules à tout moment du processus de location lui permet de gérer de manière plus fine et plus réactive les principaux risques de l'activité. Ainsi, le non-respect du kilométrage initialement indiqué par le client crée généralement un décalage entre les loyers perçus et la dépréciation du véhicule. Ce décalage est résolu dès que le véhicule passe chez un garagiste partenaire de la société de LLD pour subir des contrôles ou des opérations de maintenance. Le kilométrage est alors revu et le loyer réajusté. 2-Vers un repositionnement des acteurs L'application des formules de Bâle II à des profils de clientèle de taille variée montre en effet que les exigences en capital sont particulièrement favorable au marché retail (incluant les TPE et certaines PME). Ce facteur structurel ne laissera sans doute pas les acteurs de la LLD indifférents, à un moment où ils identifiaient déjà des relais de croissance sur ces segments. La perspective de s'étendre vers une nouvelle clientèle pour des raisons de gains en fonds propres est tentante.