Si la mission de l'Etat n'est pas de créer elle-même de la croissance, son devoir consiste à tout mettre en œuvre pour la favoriser. Et là, il ne s'agit pas de réinventer la roue. La croissance économique bat de l'aile. Les dernières prévisions annoncées mardi par Ahmed Lahlimi, Haut commissaire au plan, le disent sans ambages. Elle serait de 2,7% en 2019 puis 3,4% en 2020, selon le budget économique exploratoire. Le mal est structurel. Des rapports de l'OCDE, de la Banque mondiale et du CESE publiés courant 2017 avaient diagnostiqué une économie bancale, qui peine à décoller. Le Souverain avait fait un discours il y a près de deux ans de cela, tirant la sonnette d'alarme et appelant clairement à mettre en place un nouveau modèle de développement... De toute urgence. Des mois ont passé. Et l'on est toujours au point mort. Pourtant, ce problème devait être une priorité. On ne le sent pas. Elotmani n'a pas avancé d'un iota sur ce dossier et semble incapable de créer ce sursaut, tant attendu et sur lequel beaucoup d'espoirs sont fondés. Dans l'économique comme dans le social. En attendant que ce nouveau modèle soit conçu, l'on est en droit de poser la question suivante : Que fait le Maroc pour que l'entreprise joue pleinement son rôle de créateur de richesse ? Si la mission de l'Etat n'est pas de créer elle-même de la croissance, son devoir consiste à tout mettre en œuvre pour la favoriser. Et là, il ne s'agit pas de réinventer la roue. Le premier élément est la mise en place d'un climat des affaires adéquat, notamment pour les PME qui, dans un environnement sain et non asphyxiant, sont le premier générateur de croissance. Or, le Maroc perd chaque année ses entreprises par milliers. Faute d'accompagnement, d'accès à la commande publique (théoriquement aux alentours de 190 milliards de DH avec un taux d'engagement de 65%) et au financement, ou par une accumulation de lourdeurs administratives et d'allongement des délais de paiement... La croissance n'est qu'une résultante. C'est la partie visible de l'iceberg. Pour la promouvoir, c'est en profondeur qu'il faudra agir. Mais ça on le sait déjà.